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Premier cas d’Omicron au Maroc : la lecture du Dr. Tayeb Hamdi

Il faut être plus vigilant avec le variant Omicron qualifié de moins virulent. C'est le message de Dr. Tayeb Hamdi aux Marocains après la détection du premier cas au Maroc.

Premier cas d’Omicron au Maroc : la lecture du Dr. Tayeb Hamdi
Dr. Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé. Ph. Sradni

Contacté par Le Matin, Dr. Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, indique que l’arrivée du variant Omicron au Maroc a été certes retardée grâce aux mesures anticipatives prises par les autorités, mais au vu de l’évolution de la situation dans le monde, il faut s’attendre à ce que ce variant détrône le Delta dans les deux à trois mois à venir. Cependant, l’expert indique que « nous n’avons pas encore de détails suffisants sur les conditions d’entrée du variant Omicron au Maroc. Il faut surtout savoir si c’est un cas de transmission locale. » Ces informations sont nécessaires pour pouvoir gérer la situation rapidement et efficacement.

Dr. Hamdi tient par ailleurs à attirer l’attention sur le discours qui circulent actuellement à propose de ce variant le qualifiant de « variant peu virulent n’ayant à ce jour provoqué qu’un seul décès dans le monde ». Ce discours, alerte l’expert, est trop risqué car il contribue à favoriser un relâchement chez la majorité. Or, explique-t-il, être moins virulent ne signifie nullement qu’il est moins dangereux. « La propagation rapide du variant Omicron et le manque de certitude par rapport à l’efficacité des vaccins font que le risque et la dangerosité sont aussi considérables que pour le variant Delta », explique l’expert qui nous démontre scientifiquement ces propos : « La gravité d’une souche plus contagieuse, même sans être plus virulente, est à mesurer également en termes de conséquences, notamment la pression sur le système de santé, les décès et les mesures restrictives. Si l’on prend le cas de 10 mille personnes infectées, et supposons des conditions épidémiques normales, nous aurons, après un mois, 129 décès s'il s'agit de la souche dominante, et nous aurons dans le cas de la souche plus virulente de 50%, un nombre de décès de 193. Mais dans le cas d’une souche 50% plus contagieuse, nous aurons un plus grand nombre de nouveaux cas d'infections à la fin du mois (le cycle de reproduction tous les six jours), et donc un nombre de décès qui va atteindre 978, soit cinq fois plus que la souche plus virulente ». Le deuxième élément qui explique le point de vue du médecin réside dans le fait que la souche la plus virulente conduit la population à prendre davantage de précautions par crainte d'une infection qui présente plus de danger pour leur vie, ce qui contribue à limiter l'épidémie ; alors que dans le cas d’une souche plus contagieuse, on a tendance à sous-estimer la gravité de la souche. Et de résumer en disant que la transmissibilité et la rapidité de propagation du variant Omicron l’emporte sur la dangerosité de Delta.

Face à la complexité de cette situation, l’expert appelle à renforcer la triple vaccination en plus du respect stricte des mesures barrières. « Les 3 doses des vaccins doivent êtres administrées dans les délais. Il faut des actions rapides et efficaces pour élargir la vaccination. Ça sera regrettable si nous ne tirons pas profit des moyens dont nous disposons pour limiter la propagation du virus et empêcher de recourir aux restrictions qui pénalisent notre économie et nos vies en général », souligne Dr. Hamdi.

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