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Rachid Lazrak : «Aujourd'hui, les Etats Unis ont pris cause pour le Maroc dans le dossier du Sahara marocain, c’est irréversible»

Quelle suite à la décision du Conseil de sécurité des Nations unies sur la prorogation d’une année du mandat de la Minurso ? Quel avenir pour le processus des tables rondes avec la participation de toutes les parties à la lumière de la rupture des relations diplomatiques maroco-algériennes ? Pour répondre à ces questions et d’autres, «L'Info en Face» a donné la parole à Rachid Lazrak, professeur émérite de Droit international, auteur de nombreuses publications géostratégiques, géo-économiques, ainsi que d'ouvrages sur les religions.

Rachid Lazrak : «Aujourd'hui, les Etats Unis ont pris cause pour le Maroc dans le dossier du Sahara marocain, c’est irréversible»

La résolution du Conseil de sécurité en 2021, sur la prorogation d’une année du mandat de la Minurso, reprend pratiquement les mêmes termes qu’en 2020, selon Rachid Lazrak, professeur émérite de Droit international, auteur de nombreuses publications géostratégiques, géo-économiques, ainsi que d'ouvrages sur les religions. «Il y a essentiellement deux rajouts : le premier protocolaire, où on rend hommage à Horst Köhler, ancien Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, et on se félicite de la nomination de Staffan de Mistura, et le deuxième point, qui est important pour le Maroc, indique que le Conseil de sécurité se dit inquiet de l’attitude du polisario de rompre le cessez-le-feu et prend note des engagements de ce dernier qui ont été faits à l’ancien envoyé spécial», affirme l’invité de L'Info en Face. Et de noter que le succès du Royaume se trouve également dans deux éléments en dehors de la résolution. Il s’agit, selon lui, en premier lieu, du rapport du Secrétaire général de l’ONU, qui est extrêmement favorable au Maroc et qui met en exergue les investissements du Royaume dans cette région, ainsi que du contexte favorable au Maroc lors du dernier Conseil de sécurité.

Dans ce sens, Rachid Lazrak explique que les dernières tergiversations de l’Algérie vis-à-vis du Maroc et de la France ont certainement influé sur l’environnement des débats au sujet de la dernière résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, assurant qu’il y a aujourd’hui un problème de crédibilité de l’Algérie. «Le problème avec l’Algérie c’est qu’on a l’impression que c’est un État en déperdition, c’est-à-dire que c’est un État qui n’est plus crédible, avec ses décisions brutales, soudaines et irréfléchies. Si Emmanuel Macron a soulevé la question de l’existence d’un État-nation algérien, c’est qu’il y a un problème, le gouvernement algérien commence à énerver tout le monde», a-t-il souligné. S’agissant de la position des États-Unis sur ce dossier, l’invité de L'Info en Face fait observer que le procès-verbal de la réunion du Conseil de sécurité du 29 octobre montre que la nouvelle administration américaine s’est alignée sur la position marocaine.

«Le procès-verbal de la réunion souligne le plan d’autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine. Aujourd’hui, les Américains ont pris cause pour le Maroc de façon définitive, c’est irréversible», a-t-il indiqué, ajoutant que la position d’abstention de la Russie constitue, d’un autre côté, une neutralité passive. «La Russie a signé avec le Maroc un accord de pêche incluant le Sahara. Ils se sont abstenus du vote du texte de la résolution, comme ils l’avaient fait auparavant. Pour moi, cela n’a pas beaucoup de signification. La décision de la Tunisie est pour moi la plus dérangeante, mais il faut relativiser, vu les problèmes institutionnels dans ce pays, où la situation n’est malheureusement pas claire», précise Rachid Lazrak.

Sur la question de la reprise du dialogue et du processus des tables rondes, le professeur émérite de Droit international affirme que toute évolution de la situation dépendra de l’attitude du Maroc et surtout de l’Algérie, qui dit avoir décidé de ne pas participer à ce processus. «Le Conseil de sécurité a insisté sur les tables rondes, l’envoyé spécial Staffan de Mistura, qui a pris ses fonctions lundi, va probablement convoquer les quatre parties, à savoir le Maroc, l’Algérie, le polisario et la Mauritanie. L’Algérie va se retrouver face à un dilemme, s’assoir aux tables rondes et s’humilier ou ne pas s’asseoir et aller à l’encontre des décisions du Conseil de sécurité», a-t-il souligné. Et de noter que les positions du Maroc sont claires, ce sont celles de l’Algérie qui ne le sont pas.

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