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La Reconnaissance Colombienne du Sahara, une avancée considérable qu’il faut immuniser, selon Khalid Chegraoui

La décision de la Colombie d'étendre la juridiction consulaire de son ambassade au Maroc aux provinces du Sud est une avancée qu’il faut consolider pour qu'elle prenne une dimension institutionnelle et inaltérable devant les aléas des changements politiques internes. C'est ce qu'a confirmé Khalid Chegraoui, analyste politique et vice-doyen en science politique et relations internationales à la Faculté de gouvernance et des sciences économiques et sociales à l’Université Mohammed VI Polytechnique, dans une déclaration au "Matin".

La Reconnaissance Colombienne du Sahara, une avancée considérable qu’il faut immuniser, selon Khalid Chegraoui

La Colombie, véritable poids lourd de l'Amérique latine, a décidé d'étendre la compétence consulaire de son ambassade au Royaume du Maroc sur l'ensemble du territoire, y compris le Sahara. Une décision qui revient à reconnaître la souveraineté du Royaume sur ses provinces du Sud. Cette reconnaissance sanctionne en effet une dynamique de rapprochement entre les deux pays, engagée depuis plusieurs années déjà.

La responsable colombienne a également réitéré, lors de ses entretiens jeudi avec Rachid Talbi Alami, président de la Chambre des représentants, le soutien de son pays à l'intégrité territoriale du Royaume et à l'initiative d’autonomie présentée par le Maroc comme solution démocratique au conflit artificiel autour du Sahara marocain. «La Colombie respecte la légalité internationale et ne reconnaît pas les entités fantoches», a-t-elle dit.

Commentant ces développements dans les relations entre le Maroc et la Colombie, l’analyste politique et vice-doyen en science politique et relations internationales à la Faculté de gouvernance et des sciences économiques et sociales à l’Université Mohammed VI Polytechnique, Khalid Chegraoui, a indiqué au «Matin» que «cette décision revêt une grande importance en raison notamment de l’emplacement géographique de la Colombie, qui fait partie de l'Amérique latine, continent au sein duquel certains États ont pris ou continuent de maintenir des positions floues à l'égard de la question de l'intégrité territoriale du Royaume». Cela représente un développement considérable dans les relations entre les deux pays, a ajouté l’analyste politique, soulignant qu'il est nécessaire d'œuvrer à la consolidation de cette avancée pour qu'elle prenne une dimension institutionnelle et inaltérable devant les aléas des changements politiques internes. «Voilà une excellente nouvelle, mais il faut œuvrer à la consolider pour éviter certaines situations où l'on a vu des pays reconnaître la marocanité du Sahara puis retirer cette reconnaissance après l'arrivée au pouvoir d'une formation politique hostile au Maroc, comme c’était le cas avec certains pays africains», a dit M. Chegraoui.

Rappelons que le Congrès colombien avait réaffirmé à de nombreuses occasions son soutien au Royaume, à travers l'adoption de quatre résolutions historiques, en 2017 et 2018. Les parlementaires colombiens, issus de diverses tendances politiques, ont exprimé dans ces résolutions leur plein soutien à la souveraineté et à l'intégrité territoriale du Royaume. Les parlementaires colombiens avaient également salué, à l'unanimité, les efforts déployés par le Maroc pour mettre fin au conflit artificiel autour du Sahara marocain, considérant ainsi le plan d'autonomie comme la solution politique idéale pour mettre fin à ce différend régional. Cette nouvelle page qui s'ouvre dans les relations maroco-colombiennes prépare la voie à une coopération intense dans différents domaines, notamment économique et culturel.

Les deux pays ont également convenu d'une exemption de visa pour les passeports ordinaires, «ce qui se traduira par un grand renforcement des échanges humains, touristiques, économiques, sociaux, commerciaux et universitaires», comme l’indique le communiqué conjoint publié à l'issue des entretiens du ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, avec la vice-présidente et ministre des Relations extérieures de Colombie, Marta Lucia Ramirez.

 

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