Menu
Search
Vendredi 26 Décembre 2025
S'abonner
close
Vendredi 26 Décembre 2025
Menu
Search

Recrutements et salaires : les tendances 2022 au Maroc

Le marché de l’emploi au Maroc évolue et fait face à des changements majeurs ; à des mutations inédites dues à un contexte de crise sanitaire et économique sans précédent. Quels sont donc les changements de comportement des professionnels et candidats à l’emploi ? Et comment le marché de l’emploi au Maroc réagit-il pour répondre aux nouvelles tendances imposées par ces deux années de crise ? Le «Matin» a interrogé Jihane Benslimane et Ahmed Assalih, deux experts dans le domaine des ressources humaines. Éclairage.

Recrutements et salaires : les tendances 2022 au Maroc

La pandémie de Covid-19 a engendré un changement de paradigme dans la façon de travailler. Au cours des deux dernières années, l’accent a été mis davantage sur la technologie pour aider les gens à travailler à distance et leur faciliter la vie. Le paysage des ressources humaines a également été témoin de la création de technologies de pointe pour aider à la gestion des talents, au recrutement, à l’apprentissage, au développement et à d’autres fonctions RH. À l’évidence, le marché marocain de l’emploi a connu des bouleversements majeurs dans les pratiques des recruteurs. Il faut dire que la pandémie a accéléré la digitalisation et la transformation numérique des entreprises. De même, les chantiers lancés par le Royaume dans les domaines de la digitalisation, de l’industrie et des énergies renouvelables ont fait en sorte que la demande de recrutements dans ces secteurs a nettement augmenté.

Tic, Fintech et énergies vertes : À vos candidatures !

«La tendance actuelle va vers des spécialités plus pointues. Dans le domaine technologique, les profils les plus recherchés sont ceux des développeurs, informaticiens et spécialistes de la Data. L’autre type de profils concerne les ingénieurs et les spécialistes de l’énergie. Là aussi, il y a eu une sacrée reprise. Enfin, la demande pour des profils financiers a nettement augmenté, en particulier les spécialistes de la Fintech», indique au «Matin» Ahmed Assalih, expert RH à Sopra HR Software, un des leaders marocains en solutions et services pour la paie et les RH.

Naturellement, les secteurs où la demande a le plus faibli sont ceux touchés par la pandémie. «Dans le tourisme par exemple, il n’y a eu quasiment pas de recrutements en 2020 et 2021. Globalement, la tendance va de plus en plus vers des postes de spécialistes et d’experts, et beaucoup moins de généralistes », explique Assalih. Si en 2021, les recrutements en entreprise sont importants dans les nouvelles technologies, les énergies vertes et dans les Fintech entre autres, leur cadence est restée néanmoins parasitée par l'instabilité causée par la crise. Un constat que confirme Jihane Benslimane, directrice générale de Hera Consulting, cabinet de conseil en stratégie. Ainsi, selon la spécialiste, les processus de recrutement sont devenus plus longs et se font davantage à distance (en visio-conférence). «La prise de décision pour une embauche se fait dans des délais plus importants au vu de l'instabilité ambiante du marché économique», explique Jihane Benslimane.

Les tops managers plébiscités

Plus transversal, plus connecté, le travail d'aujourd'hui ne ressemble plus au travail d'il y a à peine 2 ans. Qu’en est-il alors pour les niveaux hiérarchiques recherchés par les entreprises ? «Les recrutements des Top et des Middle Managers restent maintenus. Au niveau des grandes structures, la plupart des budgets de recrutement sont optimisés ou gelés. Nous avons alors remarqué une légère croissance cette fin d'année dans le recrutement des top managers. En effet, ceux-ci sont recrutés de manière générale pour la préparation de la période Post-Covid», ajoute la directrice de Hera Consulting. Et qui dit crise, dit budgets limités. Raison pour laquelle les entreprises tentent aussi bien de recruter les meilleurs talents que de les garder. «Plusieurs entreprises projettent de mettre en place des actions permettant de soigner leur marque employeur. D’abord, en misant sur les futurs talents de l'entreprise : détecter les forces et les compétences, les former et les accompagner pour devenir les managers de demain. Ensuite, par le fait de solidifier la culture d'entreprise, l'esprit d'appartenance, la communication interne et fidéliser les collaborateurs autour d'une marque employeur légitime. Puis, en se différenciant avec des avantages augmentant le bien-être physique et mental des collaborateurs», décrypte Jihane Benslimane.

Statu quo pour les salaires

À l'évidence, l’expérience collaborateur prend en cette période particulière tout son sens. Il s’agira, en effet, pour préserver la viabilité des entreprises, de garantir l’engagement des salariés, de limiter le turnover – et les coûts inhérents – et de s’assurer, lors des recrutements, de capter les profils qui sauront s’adapter rapidement au fonctionnement de l’entreprise et à sa culture afin d’être au plus vite opérationnels. Interrogés sur le niveau d’évolution des salaires proposés par les recruteurs, nos interlocuteurs sont unanimes : les niveaux des salaires demandés et proposés sont restés les mêmes. «Par contre, la composition de l'offre a évolué vers une partie fixe peu évolutive et une partie liée au résultat tout en incluant des avantages sociaux moins attrayants que les années précédentes», note Jihane Benslimane. L’expert RH à Sopra HR Software nous explique, quant à lui, que la réalité économique des entreprises a repris le dessus en 2021. De ce fait, les recruteurs offrent actuellement des salaires assez équivalents aux années précédentes, voire même en baisse par rapport à 2019.

Lisez nos e-Papers