En réaction à l’annonce faite par la France de réduire, de 50%, le nombre de visas délivrés aux citoyens marocains, Nasser Bourita a indiqué avoir pris connaissance de cette décision qu’il a qualifiée de «non justifiée pour plusieurs raisons». Le Maroc, note M. Bourita, a toujours géré le dossier de l’immigration avec responsabilité et sur la base d’une logique d’équilibre entre la facilitation de la mobilité des personnes, que ce soit hommes d’affaires, étudiants ou autres, et la lutte contre l’immigration clandestine et l’intransigeance avec les personnes en situation d’illégalité.
Le deuxième point évoqué par le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger est que le Royaume, sur la base de cette approche responsable, avait donné des instructions claires dans ce sens. «Je pense que nos différents consulats ont délivré, rien qu’au cours des 8 derniers mois, quelques 400 laisser-passer pour des immigrés refoulés», a noté le responsable en affirmant que le Maroc a traité ce dossier de manière pratique et ferme avec les personnes en situation illégale.
Le problème qui existe maintenant est interne, il concerne la France, explique M. Bourita. Pour qu’une personne soit rapatriée au Maroc, il faut qu’elle dispose d’un document prouvant sa nationalité marocaine et, dans le contexte Covid, d’un test PCR négatif, comme le précisent les conditions de restriction relatives à l’accès au territoire national. «Ce que la France doit indiquer c’est que ces personnes refusent de faire le test avant de prendre l’avion puisqu’il n’est pas obligatoire en France. Le Maroc a ses propres conditions pour autoriser l’accès à son territoire, tout comme la France qui impose ses conditions», explique le ministre. Et de conclure que la décision d’imposer des conditions d’accès au Maroc est une décision souveraine qui n’est pas à discuter. «Les raisons avancées par la France ont besoin de plus de précisions et de discussions, car elles ne reflètent pas la réalité qui est celle d’une importante coordination consulaire et d’une approche responsable du Maroc dans le traitement de ce dossier», précise M. Bourita avant de conclure que le Maroc va suivre de près ce dossier avec les autorités françaises.