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Le passage à une nouvelle étape dans le processus de flexibilisation du régime de change, à savoir le ciblage de l’inflation, doit encore attendre ; il faut préparer davantage le terrain. C’était la réponse du gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, au Fonds monétaire international (FMI) qui avait recommandé l’accélération de ce processus. Qu’est-ce qu’en pensent les spécialistes marocains en la matière ? Pour Omar Bakkou, économiste et spécialiste en politique de change, le Maroc n’est pas encore prêt pour une libéralisation totale du dirham, mais il peut élargir la bande de fluctuation à ±10%.
Dans une déclaration au quotidien Al-Maghribia, l’expert a expliqué que le Maroc dispose aujourd'hui d'un bon équilibre au niveau de la balance des paiements en devises, avec des avoirs de plus de 300 milliards de dirhams. Toutefois, «au vu des données du marché des changes liées aux soldes extérieurs, et compte tenu de l'expérience des trois dernières années dans le domaine de l'assouplissement du taux de change au Maroc, il semble que la question de la libéralisation totale soit prématurée et que la progressivité soit inévitable», souligne-t-il. Même son de cloche du côté de Taib Aisse, expert financier et économiste. «L'économie marocaine n'est pas prête à passer la libéralisation totale du taux de change du dirham. Le Maroc a donc décidé d’attendre jusqu'à ce que les effets de la crise sanitaire soient surmontés, et ce malgré les pressions du FMI», a-t-il déclaré à Al-Maghribia. Il a ajouté que, sur la base de la «souveraineté économique», c’est au Maroc de déterminer le moment approprié pour faire ce passage.
