Menu
Search
Samedi 27 Avril 2024
S'abonner
close
Samedi 27 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Économie

Relance économique : le financement des réformes à repenser

C’est un postulat pratiquement consensuel. Le capital humain et le rôle du secteur privé dans le processus de relance économique post-crise sont désormais des ingrédients indispensables. Ainsi, l’humain doit être inscrit au cœur des réformes avec un raffermissement de la confiance entre le citoyen et les pouvoirs publics. De même, le privé doit être impliqué dans les dynamiques de financements de ces réformes. Un plan macro-économique de planification de ces dernières dans le temps est tout aussi stratégique dans un environnement hautement incertain.

Relance économique : le financement des réformes à repenser

C’est un postulat certain dans un environnement truffé d’incertitudes. Le monde post-crise ne sera pas celui d’avant-crise. Au-delà de la reconfiguration des chaines de valeur mondiales, un processus qui s’opère d’ailleurs presque automatiquement eu égard aux différents chamboulements liés à l’approvisionnement des marchés, les gouvernements de par le monde doivent désormais faire de la politique et de l’économie différemment. Dans ce tableau, le processus de relance économique devra reposer sur de nouveaux paradigmes et surtout avec une planification maîtrisable dans le temps. «Nous sommes dans un environnement incertain. Cette incertitude, que certains qualifient de radicale, touche à la fois la santé publique, le bien-être individuel et l’économie. Nous sortons progressivement de la crise et la croissance risque d’être lente à moyen et long terme si un certain nombre de réformes stratégiques ne sont pas mises sur les rails», souligne l’économiste Larabi Jaïdi, lors d’un webinaire-débat organisé par l’Institut DCG sur le thème «comment la relance économique s’annonce-t-elle ?», le 17 décembre.

Pour lui, la véritable réflexion à mener dans le contexte marocain consistera à convertir la volonté de réformes à un acte de réformes. Son explication : «il ne s’agit pas de concevoir des réformes, mais encore faut-il en planifier la mise en œuvre dans le temps et avec les moyens et les priorisations nécessaires. Il y a un séquentiel qu’il va falloir maîtriser : on ne peut évidemment pas mobiliser les ressources suffisantes pour tout faire en même temps. Il faut donc un arbitrage à faire dans le temps. C’est pour cela qu’il est important de disposer d’un cadre macroéconomique de planification des réformes avec différentes composantes (budgétaire, monétaire, etc.) et des stratégies de dialogue social permettant son exécution dans de bonnes conditions». Réda Loumany, territory managing chez PwC Maroc, appréhende la question de relance économique d’un autre point de vue. Selon lui, la crise sanitaire n’a pas révélé de nouveaux enjeux au Maroc, mais a plutôt fait cristalliser des défis qui existaient déjà.

En plus, poursuit-il, la question de relance économique et les plans stratégiques qui vont avec relèvent de la sémantique à laquelle on s’est habitué depuis de nombreuses années. «Je ne suis pas convaincu que cette sémantique et ces mêmes mécanismes permettront de répondre aux problématiques auxquelles nous faisons face aujourd’hui. Je pense qu’il va falloir faire de la politique et de l’économie différemment», souligne Loumany. Pour lui, l’enjeu de demain serait la refonte du lien de confiance entre le citoyen et les pouvoirs publics. En d’autres termes, l’humain doit être inscrit, selon Loumany, au centre des politiques publiques pour qu’in fine la croissance et la création de richesse profitent au citoyen lambda.

Ce raffermissement de la confiance entre les pouvoirs publics et le citoyen a été également souligné par Jesko Hentschel, directeur des opérations pour le Maghreb et Malte à la Banque mondiale. Au-delà de cet aspect, le responsable affirme que la question des financements des réformes doit être repensée autrement. Hentschel avance ainsi que les investissements privés doivent être inscrits au cœur de la relance économique. En outre, souligne-t-il, la transformation structurelle de l’économie doit prendre en compte l’ensemble des facteurs de production. Dans ce tableau, les villes ont un rôle important à jouer dans cette transformation structurelle. De même, le capital humain et particulièrement la femme est un élément clé pour un développement économique solide.

 


 

Lisez nos e-Papers