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Jeudi 28 Mars 2024
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Rentrée scolaire sous-Covid : La baisse du niveau des élèves inquiète toujours

De l'avis des parents comme des enseignants, le niveau des élèves a fortement baissé et les écarts de niveaux se sont creusés davantage depuis l'avènement de la pandémie du Covid-19. Le ministère de l’Éducation nationale a bien prévu des séances de renforcement et de soutien au profit des élèves concernés, mais celles-ci restent insuffisantes pour combler les lacunes accumulées d'après les professionnels du monde éducatif.

Rentrée scolaire sous-Covid : La baisse du niveau des élèves inquiète toujours

Une nouvelle année scolaire sous-Covid vient de démarrer, faisant ressurgir un certain nombre de sujets d'inquiétudes pour les parents, mais aussi pour les enseignants, à leur tête la dégradation du niveau des élèves des suites des modes d'enseignement adoptés depuis le début de la crise sanitaire.

Plusieurs enseignants interrogés par "Le Matin" ont affirmé avoir constaté une baisse notable du niveau général des élèves durant l'année scolaire écoulée et s'attendent à une aggravation de la situation au cours de l'année qui vient de débuter. "On aura une idée plus précise sur le gap à combler à l'issue de l'étape de diagnostic qui s'achèvera en fin de semaine", nous a expliqués une enseignante du cycle secondaire.

"La problématique du niveau des élèves ne date pas d'aujourd'hui. Elle a toujours constitué un casse-tête chinois pour les profs. Mais il faut dire qu'elle a pris des proportions encore plus inquiétantes durant cette crise", a renchéri un autre enseignant dans une déclaration au Matin.

En effet, chaque année, les enseignants sont tenus d'effectuer une évaluation diagnostique pour jauger les pré-acquis et les pré-requis de l'apprenant et déterminer les lacunes qui seront comblées à travers des séances de soutien, de renforcement et de remédiation. Cette étape sert également de boussole qui permettra à l'enseignant de mettre en place un projet pédagogique adapté aux besoins des élèves à déployer au cours de l'année scolaire.

En temps normal, cette démarche se déroule chaque année tout au long du mois de septembre. Mais en raison du report de la rentrée 2021-2022 à début octobre, un nouveau calendrier a été fixé et il a été décidé de consacrer la première semaine (du 1er au 9 octobre) à l'évaluation diagnostique et aux séances de révision et d'étaler les remédiations sur toute l'année scolaire. Dans ce cadre-là, des séances de soutien seront programmées au profit des élèves identifiés à travers l'étape du diagnostic.

Cette nouvelle directive a été annoncée par le ministère de l’Éducation nationale dans sa décision actualisée relative à l’organisation de l’année scolaire 2021-2022, émise le 21 septembre dernier.

Pour les enseignants, la mise en œuvre de cette décision aura, certes, un effet d'amélioration sur le niveau des apprenants mais sera loin d'être suffisante.

"Vu les écarts de niveau qui se sont creusés davantage au cours des deux dernières années scolaires, la tâche s'avère quasi-impossible ! Faire au mieux est le mieux qu'on puisse faire !", regrette l'un des enseignants interrogés.

Côté parents, les inquiétudes sont les mêmes, bien que la plupart d'entre eux disent ne pas disposer d'éléments tangibles étayant ce constat. Ils ne peuvent que se fier aux affirmations de leurs enfants qui remettent en question la qualité des apprentissages acquis au cours des deux précédentes années scolaires.

"Pour les parents, le seul critère permettant d'évaluer le niveau des enfants reste le taux de réussite et les notes obtenues lors des examens", souligne Noureddine Akkouri, président de la Fédération nationale des associations de parents d'élèves du Maroc (FNAPEM).

"Le taux de réussite réalisé cette année au baccalauréat par exemple atteste d'un bon niveau des élèves, plus satisfaisant que celui réalisé dans le cycle collégial", a-t-il ajouté. Mais ce critère, faut-il le signaler, reste tout de même biaisé.

"De toute façon, seuls le staff éducatif et le ministère de tutelle sont aptes à juger du niveau des élèves", conclut-il.

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