Avec l’obligation du pass vaccinal, les centres de vaccination ne désemplissent pas. Au grand bonheur du ministère de la Santé et des autorités sanitaires, cette nouvelle mesure ayant accéléré la campagne vaccinale. En effet, depuis l’adoption de cette approche préventive, jeudi 21 octobre, des milliers de personnes qui hésitaient encore et des vaccino-septiques se sont résolus à sauter le pas. «Tant que la vaccination n’était pas obligatoire, je refusais. Mais maintenant qu’il faut présenter le pass vaccinal partout, on ne nous laisse plus le choix.
Il faut se faire vacciner pour que tout le monde puisse vivre librement. Néanmoins, je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait autant de monde au centre de vaccination», confie Omar, 28 ans. Les centres sont effectivement pris d'assaut et cette forte affluence que l’on peut constater de visu ces derniers jours est confirmée par les chiffres. Selon le Dr Said Afif, membre du Comité scientifique de la vaccination anti-Covid, le nombre de personnes primo vaccinées est passé d’une moyenne de 20.000 par jour à 107.705 le 21 octobre. «La décision de l’obligation du pass a eu des répercussions positives sur le déroulement de la campagne de vaccination.
Le nombre de personnes qui décident de se faire vacciner est de plus en plus important. Plus de 290.000 ont été vaccinées, toutes doses confondues, lors de la première journée de l’entrée en vigueur de l’obligation du pass vaccinal», annonce Dr Afif. Au 21 octobre 2021, plus de 23.455.000 avaient reçu leur première dose, soit plus de 80% de la population cible. Plus de 21.241.000 ont reçu les deux doses, soit plus des trois quarts de l'objectif fixé. Enfin, plus de 866.000 ont reçu leur troisième dose. "Si la campagne de vaccination se poursuit à ce rythme, nous pourrons enfin atteindre notre objectif d’immunité collective d’ici fin novembre", nous déclare l'expert. Ce dernier se réjouit que la situation épidémiologique se soit beaucoup améliorée au niveau national.
"Nous sommes passés d’un taux d’occupation de lits de réanimation de 50% à moins de 7%. Le nombre de décès a bien baissé aussi. Nous ne pouvons donc que nous réjouir de cette nouvelle approche préventive du pass vaccinal obligatoire qui a démontré sa réussite dans d’autres pays comme la France et les États-Unis et qui a commencé à porter ses fruits au Maroc dès le premier jour», enchaîne Dr Afif. «Nous tenons également à exprimer une nouvelle fois notre fierté du citoyen marocain qui a compris que le pass vaccinal obligatoire lui permettra de reprendre un train de vie normale et de s’épanouir en exerçant les différentes activités qu’il souhaite sans restriction. Cela permettra aussi à l’économie du pays de se relancer en ouvrant la porte à plus de secteurs qui ont été gravement affectés», soutient-il. Au-delà des interrogations qui persistent quant à la mise en œuvre de l'obligation du pass, la ruée vers les centres de vaccination pour l’obtention de ce précieux sésame, inquiète des citoyens. Ces derniers craignent une rupture des vaccins et de faire la queue pour rien. Le ministère de la Santé se veut rassurant. «Malgré la grande affluence dans les centres de vaccination, l’opération se déroule dans de bonnes conditions et les mesures de prévention sanitaire sont de rigueur. Le ministère de la Santé garantit la disponibilité du vaccin à l’ensemble des Marocains», déclare au «Matin» une source sûre au ministère de la Santé qui a requis l'anonymat.
Cette dernière affirme même que le Maroc dispose d’un nombre de stations de vaccination pouvant accueillir plus de 500.000 personnes par jour. Pour convaincre, notre source rappelle qu'en août dernier, un nombre record de plus de 580.000 personnes ont été vaccinées dans la même journée. Face aux interminables files d’attente devant les centres de vaccination, des citoyens se demandent s’il n'est pas plus judicieux de revenir au système des rendez-vous pour mieux gérer la situation. «Le système des rendez-vous a été abandonné, depuis quelques mois, pour éviter toutes contraintes de temps ou de lieu pour les personnes qui souhaitent se faire vacciner. Il s’agit généralement de personnes qui travaillent et qui sont âgées de 18 à 39 ans.
Ce système ne sera donc pas adopté une nouvelle fois tant que les centres disposent d'une capacité d’accueil suffisante», nous répond une autre source du même ministère qui a également souhaité garder l'anonymat.
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Ce qu’en pensent les citoyens
Mustapha, 45 ans : «J’ai longtemps hésité à me faire vacciner de peur d’avoir des effets secondaires. Mais j’ai tellement hâte de retrouver un rythme de vie normal que j’ai décidé de le faire aujourd’hui, d'autant qu’on ne peut plus rien faire sans le pass vaccinal.»
Omar, 28 ans : «Tant que la vaccination n’était pas obligatoire, je la refusais. Mais maintenant qu’il faut présenter le pass vaccinal partout, on ne nous laisse plus le choix. Il faut se faire vacciner pour que tout le monde puisse vivre librement. Néanmoins, je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait autant de monde au centre de vaccination !»
Nawal, 31 ans : «On nous a obligés au travail de présenter notre pass vaccinal au plus tard lundi prochain. Certes, cela ne nous laisse pas le choix, mais d’un autre côté je suis contente de pouvoir me sentir plus libre dans mes déplacements comme avant la pandémie»