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Semaine de la science à l’UM6P : Rendre aux savants arabes ce qui appartient aux savants arabes

C’est avec passion et ferveur que Fouad Laroui a défendu la place de précurseurs que doivent reprendre les savants arabes dans l’histoire. Preuves à l’appui, il a démontré, lors de la semaine de la science qui se tient jusqu’au 7 de ce mois à l’UM6P, qu’ils étaient là bien avant beaucoup de ceux à qui on attribue aujourd’hui des inventions scientifiques ayant bouleversé le monde de la science. Un plaidoyer pour remettre les oubliés de l’histoire des scientifiques du monde sous les projecteurs.

Semaine de la science à l’UM6P : Rendre aux savants arabes ce qui appartient aux savants arabes
Fouad Laroui a animé hier une conférence sur le thème «Quand la science parlait arabe». Ph. Sradni

Les scientifiques arabes ont fait preuve de prouesses qui ne sont pas toujours reconnues dans le monde de la science. C’est en substance ce qu’a démontré, preuve à l’appui, Fouad Laroui, ingénieur et économiste marocain, professeur de littérature à l’Université d’Amsterdam, lors de la Semaine de la science organisée, du 1er au 7 novembre, par l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) de Benguérir.

Lors de la Conférence sur le thème «Quand la science parlait arabe» qu’il a animée, Laroui a donné plusieurs exemples de savants arabes qui ont devancé leurs homologues européens et autres, de plusieurs siècles, parfois même d’un millier d’années. C’est ainsi que, par exemple, Crawford Williamson Long (1er novembre 1815-16 juin 1878), chirurgien et pharmacien américain, généralement considéré comme l’inventeur, en 1842, de l’anesthésie, a été devancé par Al-Zahrawi (936-1013).
Ibn Al-Haytham (965-1040) a lui aussi devancé ses homologues en découvrant, bien avant les autres, que le blanc n’était pas une vraie couleur. Il a également réussi à dissocier les différentes couleurs de lumière qui constituent la lumière blanche. Ce savant arabe a également évoqué le principe de l’inertie, appelé aussi première loi de Newton, 700 ans avant ce dernier.

Attribuer l’invention des décimales à Simon Steven (1448-1520) serait également un tort qu’il faut réparer, selon Fouad Laroui. Et c’est Ghiyath Al-Din Al-Kashi (1380-1429) qui les aurait utilisées pour la première fois dans le monde, un siècle plus tôt. Ce dernier a également découvert la méthode de Newton deux siècles avant Newton lui-même ! Cette méthode permet de calculer le zéro d’une fonction (courbe). En outre, l’invention des coordonnées cartésiennes, qui permettent entre autres de calculer une aire, ce n’est pas à René Descartes (1596-1650) que nous la devons, mais à Thabit Ibn Qurra (836-901).
Par ailleurs, souligne Laroui, dire que Robert Boyle (1627-1691) est le premier chimiste de l’histoire n’est pas vrai. Et son fameux livre «The Sceptical Chymist» en est la preuve puisqu’il reprend une grande partie des expériences chimistes menées par Jabir Ibn Hayyan (836-901) et qui sont consignées dans son livre «Kitab Al-Kimmya». Sans oublier Aboubakar Al-Razi (865-925) qui a été le 1er de l’histoire à synthétiser l’éthanol.

Quant aux précurseurs arabes de Charles Darwin (1809-1882), on peut citer Al-Jahiz (776-868) qui, dans sa publication «Le livre des animaux», a évoqué, 1.000 ans avant «L’origine des animaux» publié par Darwin, les facteurs environnementaux derrière l’apparition de nouvelles espèces. Il y a également Ibn Khaldun (1332-1406), qui a parlé de «progrès graduel de la création» plusieurs siècles avant Darwin ! 

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