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Seules 12% des femmes font le choix d’entreprendre au Maroc

Les femmes qui font le choix d’entreprendre représentent un taux très faible au Maroc. le taux oscillent aujourd'hui autour de 12%, alerte Sabah Chraibi, présidente de l’Association Espace Point de Départ "ESPOD" pour la promotion de l'entreprise féminine et des jeunes. Pour elle, les points de blocage sont généralement les mêmes que pour les hommes avec en plus une certaine persistance des limites sociétales. La solution, Mme Chraibi la voit principalement avec la jeune génération de femmes entrepreneures et d'une variation des secteurs d'investissement.

Seules 12% des femmes font le choix d’entreprendre au Maroc

La journée nationale de la femme, célébrée le 10 octobre, constitue une occasion privilégiée pour revenir son rôle en tant qu'actrice économique du développement ainsi que les pistes à explorer dans une optique de réduire les écarts entre les genres en matière d’entrepreneuriat. Un objectif qui demeure difficile à atteindre puisque les chiffres de l'entrepreneuriat au féminin sont encore très loin des espérances. Pour l’heure, le nombre de celles qui font le choix d’entreprendre n’atteint pas un taux conséquent, celui-ci oscille autour de 12%, pourtant, le potentiel est énorme, se désole Sabah Chraibi, présidente de l’Association Espace Point de Départ "ESPOD" pour la promotion de l'entreprise féminine et des jeunes. Se référant aux résultats du rapport du GEM Global Gender Gap Report 2020 qui a placé le Maroc au 143e rang sur 153, Mme Chraïbi invite les femmes à faire preuve de plus d’audace et d’aller de l’avant dans leurs projets d’entrepreneuriat. Selon la co-présidente du Conseil d'orientation stratégique de la Fédération Resofem, « il faut que les femmes soient plus nombreuses à aller vers les programmes qui leur sont dédiés, notamment « INTELAKA ». Il n’y a pas encore un bilan global depuis la création de ce programme, mais de par nos propres investigations sur le terrain c’est un programme qui attire davantage de femmes", souligne Mme Chraibi. Et d'ajouter qu'il y a aujourd’hui un véritable intérêt pour s’ouvrir sur la création d’entreprises avec moins de contraintes financières que par le passé, "sauf que la pandémie a pesé sur toutes les projections", regrette-t-elle. « Beaucoup d’entreprises gérées par des femmes ont été sévèrement touchées par la crise. La taille limitée des entreprises féminines n’a par ailleurs, pas permis le recours au Crédit OXYGENE », regrette Mme Chraibi.

Interpellée sur les obstacles qui heurtent la réussite des projets au féminin, Mme. Chraibi affirme que « les difficultés des entreprises de façon générale, hormis le recouvrement, sont liées à l’accès au marché, les prix en hausse des matières premières, sans oublier que les principaux secteurs de l’activité économique des femmes, à savoir l'artisanat et les services, particulièrement impactés par la crise", note-t-elle.

Bien qu'il soit difficile pour un nombre important de femmes de faire progresser leurs idées d’entreprise, des opportunités existent pour promouvoir l'entrepreneuriat féminin. « La reprise de l’entreprenariat féminin, nous l’espérons avec les jeunes et notamment grâce à leur maitrise des nouvelles technologies. L’investissement dans l’agriculture intéresse aussi aujourd’hui des jeunes femmes qui commencent à se lancer dans des projets avec une dimension écologique et qui pourraient ainsi redynamiser l’économie des territoires », fait savoir Mme Chraibi.

Toujours selon la présidente de "ESPOD" , "les soutiens à l’accès aux espaces de production, de travail et de commercialisation est un gage pour une nouvelle dynamique de l’entreprenariat". Elle insiste également sur le fait que « la promotion de l’entreprise au féminin n’est pas une affaire seulement de femmes mais de la société où la production des richesses doit mobiliser tous les genres, tous les intervenants et toutes les instances de décision ».  C’est dans ce cadre d'ailleurs que s’inscrivent les réseaux d’associations qui  œuvrent pour la promotion de l’auto-entreprenariat quels que soient le secteur.

En conclusion, la présidente de "ESPOD" formule l'espoir d’un avenir meilleur avec notamment « la nomination d’un nouveau gouvernement comprenant sept femmes dans des départements clés". C'est une "belle avancée autorisant l’espoir d’une nouvelle vision de soutien et d’aide à la création d’entreprises par les femmes", lance-t-elle.

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