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Traitement anti-Covid-19 : tout ce qu’il faut savoir sur le générique de l’antiviral de Pfizer

Avant même d’avoir l’autorisation de la mise sur le marché de son médicament anti-Covid-19, dont les premiers résultats sont très positifs, le laboratoire américain Pfizer a signé, mardi dernier, un accord avec la Communauté de brevets médicaux (MPP) pour diffuser des versions génériques de sa pilule «Paxlovid». Cette action a pour objectif de rendre le traitement du coronavirus plus accessible, particulièrement dans les pays en développement.

Traitement anti-Covid-19 : tout ce qu’il faut savoir sur le générique de l’antiviral de Pfizer
Le Maroc fait partie des 95 pays éligibles à l’achat des génériques.

Les traitements anti-Covid-19 seront bientôt disponibles. Parmi les dizaines qui sont en préparation, quelques-uns ont déjà fait leur preuve, et n’attendent que l’autorisation de mise sur le marché. Promettant une grande efficacité pour réduire les formes graves de la maladie, ces médicaments sont également très faciles d’utilisation puisqu’ils sont pris par voie orale à la maison. Seul bémol : leur prix est excessivement cher. L’accessibilité à ces médicaments pourrait, en effet, être difficile à cause de leur prix élevé, surtout pour les pays en développement. Dans ce sens, la Communauté de brevets médicaux (MPP), fondée par Unitaid en 2010, a commencé à signer des accords avec les laboratoires qui ont mis au point des antiviraux efficaces pour la production de génériques plus abordables. C’est justement le cas de Pfizer qui a signé mardi dernier un accord de licence volontaire pour autoriser un générique de sa pilule qui doit être administré en association avec du ritonavir à faible dose.
Cet accord favorisera la vente à bas prix d’antirétroviraux aux pays en développement, précise un communiqué d’Unitaid. «Ce nouvel accord permettra à Unitaid de faciliter la production et la distribution de l’antiviral expérimental, toujours en cours d’approbation réglementaire, via l’accord de sous-licences à des fabricants de médicaments génériques, dans le but de faciliter un meilleur accès à la population mondiale. Les licences ne permettront cependant pas la vente dans les pays riches», ajoute la même source.

Hervé Verhoosel, porte-parole d’Unitaid, a déclaré que selon les termes de l’accord entre Pfizer et MPP, les fabricants de médicaments génériques qualifiés du monde entier qui se voient accorder des sous-licences pourront fournir le nouveau médicament en association avec le ritonavir à 95 pays couvrant jusqu’à environ 53% de la population mondiale. «Pfizer renoncera en outre aux redevances sur les ventes dans tous les pays couverts par l’accord tant que la Covid-19 restera classée comme une urgence de santé publique de portée internationale par l’Organisation mondiale de la santé (OMS)», a affirmé le porte-parole d’Unitaid.
Contacté par «Le Matin», Dr Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques et systèmes de santé, s’est réjoui de cette nouvelle qui pourrait faire profiter prochainement les patients marocains de ce médicament.

«Le Maroc fait partie des 95 pays éligibles à l’achat des génériques. Le jour où les antiviraux génériques pour traiter la Covid-19 à prix abordable seront disponibles, le Maroc optera certainement pour ce type de médicament», déclare-t-il. «Cette décision était très attendue, car en plus de l’efficacité de cet antiviral qui permet de réduire les formes graves de la Covid-19, il sera à un prix plus abordable. C’est un acte par lequel Pfizer veut se positionner en tant que laboratoire responsable au service de l’humanité. Cela va lui permettre d’augmenter son chiffre d’affaires en vendant son médicament princeps pour les pays riches et en même temps de redorer son image en permettant une production d’antiviral générique pour les pays en développement», souligne l’expert, rappelant que par cet accord, Pfizer rejoint son concurrent Merck, qui a conclu un pacte similaire avec la MPP pour son propre anti-Covid oral, le Molnupiravir, aussi très efficace.

Dr Hamdi nous a rappelé, en outre, que la molécule utilisée pour la fabrication d’un médicament générique est exactement similaire que celle du princeps. Il y a uniquement le cadre juridique qui change puisqu’on déduit les frais du brevet. Il est à noter que c’est la première fois que les malades des pays en développement auront accès aux mêmes médicaments que les malades vivant dans les pays riches, sans avoir à attendre l’expiration des brevets.
Enfin, notre interlocuteur assure que ce médicament ne remplace pas la vaccination qui est la clé de voûte de la guerre contre la pandémie. «Mais pour les personnes qui ne sont pas vaccinées pour des raisons médicales, ou celles qui sont vaccinées mais qui ne répondent pas d’une manière optimale à la vaccination, ces médicaments joueront un rôle important dans la lutte contre la Covid-19 pour cette catégorie de personnes. Ces médicaments seront aussi très utiles dans l’arsenal thérapeutique après la pandémie quand on commencera à avoir des cas de Covid-19 isolés», souligne Dr Hamdi.
Pour l’heure, le ministère de la Santé œuvre principalement pour convaincre les vaccino-septiques de se faire vacciner pour atteindre l’immunité collective. L’importation de ces antiviraux n’est toujours pas à l’ordre du jour, comme nous l’affirme une nouvelle fois une source sûre du ministère. 

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