Ces dernières semaines, Pfizer et Merck ont tous deux annoncé le succès de leurs essais de pilules anti-Covid qui réduiraient le risque d'hospitalisation et de décès chez les patients à risques. Depuis, les deux laboratoires américains ont demandé l'autorisation de mise sur le marché en urgence de leurs médicaments aux États-Unis et en Europe.
Pour le monulpiravir de Merck, c’est aujourd’hui chose faite. Cet antiviral a été approuvé aux États-Unis, mais aussi par l’Agence européenne des médicaments (EMA) depuis vendredi dernier. «La pilule peut désormais être utilisée en cas d'urgence pour traiter les adultes atteints de Covid-19 qui n'ont pas besoin d'oxygène supplémentaire et qui présentent un risque accru de développer une forme sévère de la maladie», a annoncé l'EMA dans un communiqué. En revanche, la pilule Merck ne doit pas être utilisée par les femmes enceintes ou les femmes qui n'utilisent pas de contraception et pourraient tomber enceintes, a précisé l'EMA. «Ces recommandations sont données, car des études de laboratoire sur des animaux ont montré que des doses élevées de la pilule Merck peuvent avoir un impact sur la croissance et le développement du fœtus», a souligné l’EMA.
Pour sa part, le Paxlovid l’antiviral de Pfizer est examiné par l'agence américaine des médicaments (FDA) depuis une dizaine de jours. L’EMA a également annoncé vendredi dernier avoir entamé l’examen de cette pilule anti-Covid. «Alors qu'un examen continu plus complet devrait commencer avant une éventuelle demande d'autorisation de mise sur le marché, la procédure d’examen actuelle fournira des recommandations à l'échelle de l'UE dans les plus brefs délais afin qu'elles puissent être utilisées par les autorités nationales qui souhaitent prendre des décisions pour l'utilisation précoce du médicament», souligne l’Agence.
Notons que les essais montrent que les deux pilules des géants pharmaceutiques américains sont particulièrement efficaces pour traiter les patients à haut risque nouvellement infectés lorsqu'elles sont administrées dans les jours suivant le début de la maladie. La pilule de Merck diminue la capacité du coronavirus à se multiplier en augmentant le nombre de mutations dans son matériel génétique. Et la pilule Pfizer utilise une méthode différente, appartenant à une classe d'antiviraux appelés inhibiteurs de protéase, qui bloquent l'action d'une enzyme essentielle à la réplication virale.
Le laboratoire a précisé, en outre, que ce traitement doit être complété par la prise concomitante d'une faible dose de ritonavir, un antirétroviral qui permet d'accentuer l'efficacité du Paxlovid. Merck et Pfizer ont aussi signé récemment, un accord avec la Communauté de brevets médicaux (MPP) pour diffuser des versions génériques de leurs antiviraux.