Twitter a acquis Scroll, une application pour lire les infos sans publicité, afin de muscler l'option d'abonnement que le réseau prévoit de lancer prochainement, et participer au financement du journalisme, a-t-il annoncé mardi, sans préciser le montant de la transaction. «Scroll a construit une façon de lire les articles sans les pubs et les pop-up et toute la pollution», a expliqué Mike Park, un vice-président de Twitter, sur un communiqué en ligne. «En parallèle, les publications qui travaillent avec Scroll peuvent dériver plus de revenus qu'elles ne le feraient grâce aux espaces publicitaires traditionnels. C'est un meilleur Internet pour les lecteurs et les auteurs».
Les abonnés peuvent se rendre sur différents sites web, de The Atlantic à USA Today, pour une navigation «sans pubs ni traceurs ou liens intempestifs», détaille Scroll sur son site. Les sites d'information reçoivent de l'argent, et du trafic. Chez Twitter, le service va devenir central pour son service d'abonnement en cours de conception. «En tant qu'abonné à Twitter, imaginez avoir accès à des options avancées où vous pouvez facilement lire des articles de votre journal favori, ou une newsletter, en sachant qu'une portion de votre souscription ira aux publications et auteurs», a détaillé Mike Park.
La start-up américaine Scroll a confirmé le rachat, en s'excusant auprès de ses utilisateurs de la nécessité de passer en mode confidentiel pour des tests avant l'intégration finale.
Twitter peine à trouver des moyens de générer des revenus sans perturber la fluidité de sa plateforme de messages en temps réels. Le groupe californien a publié des résultats plus faibles qu'espérés la semaine dernière. Le nombre d'utilisateurs quotidiens dits «monétisables» (ayant été exposés à au moins une publicité sur une journée donnée) s'est établi à 199 millions au premier trimestre, soit 1 million de moins que les prévisions des analystes. Le réseau peine à s'étendre au-delà de son audience clef, composée de célébrités, de journalistes et leaders politiques, tout en devant sans cesse investir plus contre la désinformation et les contenus problématiques pour préserver autant que possible la sérénité des débats et échanges politiques.