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C’est Abdelkarim Benatik qui ouvre le bal. Le militant USFPéiste (qui revient dans le giron du parti après l’avoir quitté pour créer le parti travailliste) a officialisé sa candidature au poste de premier secrétaire de l’USFP via un communiqué. M. Benatik avait en effet fait part de sa décision vendredi à Driss Lachgar et au président du comité préparatoire du XIe congrès du parti. Contacté par «Le Matin», M. Benatik s’est contenté de déclarer qu’il a déposé sa candidature auprès de la commission de validation (présidée par Driss Lachgar) et qu’il prépare son dossier, précisant que le règlement intérieur du parti enjoint aux candidats de ne pas se prononcer sur cette question à ce stade.
Une source proche de M. Benatik a bien voulu en revanche nous confier que le programme de ce candidat portera sur plusieurs axes. En tête de ces axes, il y a la question de la formation des leaders politiques de demain, l’élargissement de la participation des femmes dans le champ politique, et l’élargissement et le renforcement du champ syndical pour accompagner les secteurs émergents et ceux qui sont en voie de modernisation.
La même source a également fait savoir que M. Benatik plaide pour marquer une pause afin de reconsidérer la contribution actuelle de l’USFP au champ politique marocain en regard de son référentiel historique. Et de faire savoir que le Maroc a besoin d’un parti sociodémocrate fort et que le socialisme dans différentes régions du monde traverse une période extrêmement difficile (comme c’est le cas pour le PS en France ou le PSOE en Espagne), d’où la nécessité de se remettre en question et d’initier une action de proximité au sens large auprès des citoyens pour leur redonner confiance.
Hassan Nejmi et Hasna Abouzaïd en mode sourdine
En plus de M. Benatik, les noms de Hassan Najmi et Hasna Abouzaïd reviennent souvent comme étant des prétendants au poste de premier secrétaire de l’USFP. Hassan Nejmi, farouche opposant aux positions politiques de Driss Lachgar, avait démissionné du bureau politique de l’USFP en mars dernier. Une démission qui n’est pas synonyme de rupture avec le parti, avait-il précisé. L’ancien président de l’Union des écrivains du Maroc avait fait savoir dans une déclaration à la presse que sa candidature ne dépend pas de lui seul, mais qu’elle est fonction d’un processus de consultations avec les leaders, actuels et anciens, du parti de la rose.
La militante Ittihadie Hasna Abouzaïd garde quant à elle le silence. Des fuites en revanche évoquent une rencontre qu’elle a eue avec le président du conseil national de l’USFP, Habib El Malki, dans le cadre de la préparation du prochain congrès. Les noms de Najmi et d’Abouzaïd suscitent particulièrement la colère de Driss Lachgar qui avait réagi sèchement lorsque ces deux noms furent cités dans le cadre de l’émission «Rencontre avec la presse», diffusée sur la radio nationale, lançant «pourquoi ce sont les mêmes noms qui reviennent à chaque fois au mépris des 35.000 militants ittihadis ?»
Le conseil national veut Lachgar
Des sources concordantes au sein de l’USFP conviennent que la tendance au sein du conseil national du parti serait de solliciter Driss Lachgar pour un troisième mandat. L’actuel premier secrétaire (qui était le seul candidat en 2017, avait rempilé à la tête du parti avec un score de 86,85% des voix) avait clairement fait part de son intention de ne pas briguer un troisième mandat et de respecter le règlement interne du parti qui plafonne le nombre de mandats à deux. Pour ce prochain congrès, Lachgar avait affirmé qu’il tenait fermement au consensus entre les Ittihadis pour aller ensemble et unis vers cette étape importante dans l’histoire de l’USFP.
