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Vacances et ralentissement de la vaccination : le lien de causalité n’est pas établi

Les vacances scolaires n’expliquent pas le ralentissement du rythme de la vaccination constaté depuis le début du mois d’octobre, affirment les scientifiques contactés par «Le Matin». Pointant les derniers chiffres de l’opération de vaccination, ces experts craignent un nouveau rebond de l’épidémie à cause des comportements des réticents.

Vacances et ralentissement de la vaccination :  le lien de causalité n’est pas établi

Le constat inquiète : la vaccination contre la Covid-19 ne cesse de connaître un ralentissement au Maroc. À ce jour, le nombre des bénéficiaires de l’opération de vaccination avoisine les 24.373.815 pour la première dose, les 22.460.518  pour la deuxième et 1.586.991 pour la troisième. Des chiffres qualifiés par les scientifiques d’insuffisants pour atteindre l’immunité collective, indispensable face à l’émergence de nouveaux variants chez nos voisins européens. Est-ce que cette baisse est essentiellement due aux vacances scolaires ? «Non», nous affirme Dr Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé. «Le ralentissement a été déjà constaté entre fin septembre et début octobre. Ce ne sont pas les vacances scolaires qui ont impacté le rythme de la vaccination. Je rappelle que celle-ci a connu un regain d’intérêt après l’annonce de l’instauration du pass vaccinal par le gouvernement. Mais malheureusement, cela n’a pas duré longtemps, vu que le nombre d’injections quotidiennes a fortement diminué avant même les vacances», explique le médecin.

Toutefois, force est de constater que cet état de fait est attribuable à plusieurs facteurs. Citons en premier lieu la difficulté d’atteindre la population méfiante et fermement opposée aux différents vaccins.

«Au fur et à mesure qu’on avance dans l’opération de la vaccination anti-Covid, on arrive aux couches les plus dures à vacciner», se désole notre interlocuteur. S’y ajoute la vague de fake news après l’instauration du pass vaccinal : «C’est aussi dommage de voir de fausses informations, circulant à travers les réseaux sociaux de manière incroyable, alimenter un climat d’inquiétude et de méfiance vis-à-vis la vaccination».

Joint par «Le Matin», professeur Saïd Motaouakkil, anesthésiste-réanimateur et membre du Comité technique et scientifique marocain, souligne que cette tendance baissière risque de nuire aux résultats palpables et significatifs obtenus par le Maroc en matière de gestion de la pandémie Covid-19, notamment l’opération de vaccination. «Les différents indicateurs au vert (baisse des cas positifs, des hospitalisations…) nous encouragent à consolider les acquis en matière de vaccination et de respect des mesures restrictives et des mesures barrières», recommande-t-il.

Pr Motaouakkil lance un nouvel appel aux retardataires à se faire vacciner le plus vite possible afin de lutter davantage contre la progression rapide des nouveaux variants : «Pour nous protéger contre les formes graves et le décès et protéger notre système de santé, qui n’est pas très performant, malgré les résultats obtenus, il est important de se faire vacciner dès que possible, sans attendre». Et d’ajouter que l’exemple de l’Europe vivant actuellement une recrudescence des cas positifs due essentiellement aux personnes non vaccinées est à prendre au sérieux.

Pour sa part, Dr Hamdi préconise une stricte application du pass vaccinal pour favoriser un regain d’intérêt de la population pour la vaccination. «Nous sommes menacés par une nouvelle vague de contaminations au mois de décembre. Si nous voulons être protégés et acquérir une immunité suffisante d’ici là, il faut que les retardataires se fassent vacciner, et en urgence», recommande-t-il.

 

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