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Avec Omicron qui se propage à grande vitesse, la question de la vaccination des enfants de moins de 12 ans revient au-devant de la scène. De plus en plus de pays ont déjà franchi le pas, à l’instar de la France, à travers son comité d'éthique (CCNE) qui s’est prononcé, vendredi, en faveur de l'ouverture de la vaccination aux enfants de 5-11 ans, mais en laissant le choix aux parents. En sera-t-il de même pour les enfants marocains appartenant à cette tranche d'âge ? Dans une déclaration au «Matin», Pr Saïd Moutawakil, membre du Comité scientifique et technique contre la Covid-19, assure que «le programme national vaccinal pour les enfants de plus de 5 ans changera certainement si la situation épidémiologique l'exige, d'autant plus que la majorité des pays vaccinent à partir de 5 ans».
Le professeur en anesthésie et réanimation n’a pas manqué de rappeler que «le Maroc a perdu 35 enfants pendant la pandémie, et 19 rien que dans le mois d'août 2021 lors de la vague Delta. Le même constat est fait à travers le monde. Ce qui a poussé certaines firmes pharmaceutiques à développer des vaccins pour enfants, la plupart à partir de l'âge de 5 ans. Une décision qui n'a pas fait l'unanimité dans des pays comme la Grande-Bretagne». Notre interlocuteur rappelle que si le Maroc a pris, jusqu’à présent, la décision de vacciner les enfants à partir de 12 ans, c'est que ces derniers peuvent transmettre le virus en milieu scolaire et à leurs proches, même s'ils présentent des formes mineures.
«La vaccination les protège, réduit la charge virale et le risque de transmission», résume-t-il. Pour le Pr Jaâfar Heikel, épidémiologiste et spécialiste en maladies infectieuses, «il est entendu que la vaccination des moins de 12 ans est une stratégie qu’il faudra adopter à un moment ou à un autre, mais, aujourd’hui, la priorité, c’est de s’assurer d’abord que le maximum des personnes ciblées ont déjà reçu les première et deuxième doses des vaccins anti-Covid et que les personnes vulnérables, particulièrement celles en première ligne, reçoivent également la dose de rappel (3e dose). Le Maroc est bien avancé pour cette population, mais encore une fois, il faut prioriser et faire les choses étape par étape». Pour résumer ses propos, l'infectiologue reconnaît que la vaccination des plus de 5 ans décidée par plusieurs pays est importante puisqu’elle permettra de protéger le plus grand nombre et éviter, par conséquent, que les personnes âgées et vulnérables en contact avec les enfants ne soient infectées. Mais dans notre contexte marocain, insiste-t-il, la priorité, avant de se pencher sur cette cible, est de s'assurer qu'un maximum de citoyens marocains dispose d'un schéma vaccinal complet, comme recommandé par les experts de la santé.
