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Yassine Sekkat : «Le Maroc doit développer un écosystème technologique fort pour suivre les tendances qui émergent»

Selon Yassine Sekkat, directeur associé au cabinet McKinsey, difficile de dire, de manière prescriptive, quelles sont les technologies sur lesquelles le Maroc devrait parier dans les années à venir. Cependant, il y a des tendances claires qui sont assez sures pour être des ‘’no regret moves’’, a-t-il déclaré lors de la 4e Matinale du Groupe Le Matin placée sous le thème : «Le secteur IT & télécoms dans 5 à 10 ans : quels nouveaux métiers, quelles nouvelles compétences ?».

Yassine Sekkat : «Le Maroc doit développer un écosystème technologique fort pour suivre les tendances qui émergent»
Yassine Sekkat, directeur associé au cabinet McKinsey. Ph. Saouri

Les grandes tendances tech déjà amorcées avant la pandémie seront toujours à suivre de près dans les années à venir. Virtualisation, 5G, big data, blockchain, edge computing, Cloud computing, quantum computing, intelligence artificielle… sont autant de technologies porteuses qui continueront d’être au cœur des évolutions à l’international, affirme Yassine Sekkat, directeur associé au cabinet de conseil international McKinsey. Ces technologies continueront aussi de créer pleins d’opportunités professionnelles avec un large spectre de métiers.

Mais qu’en est-il au niveau national ? Le Maroc et ses entreprises sont-ils prêts à embrasser ces technologies ? Le pays dispose-t-il des compétences nécessaires ?

Bien que la digitalisation au Maroc tend vers l'expansion, et en dépit des progrès notables réalisés, le pays accuse toujours un retard en la matière malgré le coup de boost du Covid-19. Ceci est un fait. Les entreprises savent qu'elles doivent adopter l’une ou l’autre de ces technologies, mais beaucoup ne sont pas prêtes. Entretemps, les évolutions technologiques poursuivent leur progression effrénée, accélérant ainsi la transformation des métiers et l’obsolescence des compétences.

«On ne peut pas dire, de manière prescriptive, quelles sont les technologies sur lesquelles le Maroc devrait parier. Mais il y a des tendances claires qui sont assez sures pour être des ‘’no regret moves’’», souligne Yassine Sekkat qui intervenait, mardi dernier, à l’occasion de la 4e Matinale du Groupe Le Matin placée sous le thème : «Le secteur IT & télécoms dans 5 à 10 ans : quels nouveaux métiers, quelles nouvelles compétences ?».

Toutefois, en l’absence d’un écosystème technologique fort et de fournisseurs de services en nombre suffisant, difficile de déployer ces technologies à grande échelle et encore moins de suivre leur développement rapide.

«Les entreprises peuvent être tentées d’adopter l’une ou l’autre de ces technologies. Mais une des premières questions qu’elles ont le droit de se poser est de savoir si elles pourraient disposer des ressources capables de la déployer et de l’exploiter, que ce soit au sein de l’entreprise ou parmi son réseau de prestataires», relève Yassine Sekkat.

«On ne peut pas atteindre un niveau d’intégration élevé si on n’a pas deux ou trois grands acteurs qui vont jouer le rôle de locomotive. Sans des SSII (Société de services et d'ingénierie en informatique) fortes, rapides et innovantes, difficile pour les grands groupes de mener plus en avant leur transformation digitale», insiste-t-il.

L’expert estime également que de grands efforts restent à faire pour encourager l’innovation et l’émergence d’écosystèmes technologiques. «Les montants levés par les fintechs en Afrique est en train d’exploser. Cette année, ils vont dépasser le milliard de dollars. Le Maroc n’est nulle part sur cette carte ! Nous sommes aujourd’hui les derniers en termes de capacité à attirer des fonds et à créer ces écosystèmes digitaux», déplore-t-il, ajoutant que les grands groupes ont leur rôle à jouer dans le développement de cet écosystème.

«Je pense qu’il est grand temps que l’on ait un vrai plan du digital au Maroc. Aujourd’hui, je ne vois pas un plan digital avec les moyens qu’il faut en place», observe-t-il. «Je pense aussi qu’il faut donner un véritable coup d’accélérateur à la formation des compétences IT pour accompagner cette dynamique», ajoute-il.

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