Dans le secteur de l’outsourcing, le besoin des compétences se fait plus que jamais ressentir. Un besoin qui correspond aux attentes du secteur qui s’est développé ces dernières années regroupant de nouveaux métiers comme les BPO (Business Process Outsourcing) et tous les métiers du savoir, de façon générale. Selon Youssef Chraibi, président de la Fédération marocaine de l'externalisation des services (FMES), «l’externalisation des services est devenue en 2020 le secteur le plus générateur d’emplois avec plus de 10.000 postes créés, mais nous ambitionnons de doubler le rythme de recrutement si nous arrivons à avoir des profils qui correspondent aux attentes de nos clients». Pour accompagner cette dynamique, Chraibi rappelle que les enjeux du recrutement sont d'une importance capitale. «Notre problématique est d’améliorer le niveau en termes de soft skills, beaucoup plus que les compétences techniques», indique-t-il. En effet, ce n'est pas par hasard que le secteur recrute uniquement 5% des personnes qui se présentent. «Les lacunes relatives aux aptitudes comportementales, de communication et de maitrise des langues chez les candidats sont légion», regrette Chraibi qui a pris part au séminaire organisé le 15 décembre 2021 à Casablanca par l’ANAPEC sur le thème «Partenariat public-privé : Au service de l’emploi, pour relever les défis et accompagner les ambitions du nouveau modèle de développement».Une rencontre qui vient à point nommé à l'aube d'une nouvelle ère où les défis de l'avenir des métiers de l’externalisation des services sont prédominants. «Pour nous, le partenariat public-privé va passer par la création d’un Institut de formation aux métiers de l’externalisation et de l’offshoring dans l’objectif de répondre aux besoins des recruteurs à travers une équipe dédiée qui va concevoir des programmes sur mesure. Je rappelle aussi que le partenariat avec l’ANAPEC vise à optimiser le dispositif d’adéquation entre l’offre et la demande en termes de compétences», a-t-il expliqué.
Malgré les difficultés liées à la pénurie des talents, le secteur enregistre une croissance significative que ce soit en termes de chiffre d'affaires ou de création d’emplois : Il s’agit du secteur le plus générateur d’emplois avec le recrutement de 125.000 personnes et du troisième secteur qui exporte générant 14 milliards de dirhams de chiffre d'affaires à l’export. «Des chiffres qui témoignent d’une grande résilience pendant la pandémie puisque, paradoxalement, on s’est renforcé pendant cette crise. On a été le premier créateur d’emplois en 2020 devant les employeurs traditionnels et on a maintenu un niveau de croissance sur l’année 2021 qui devrait être record», se réjouit Chraibi qui affirme que cette performance s’explique par 3 réalités. La première est que le secteur de l’outsourcing est en train de croitre à très forte vitesse dans l’ensemble des fonctions de l’entreprise. La deuxième consiste en le fait que le Maroc est très bien positionné pour tirer parti de cette manne en termes de création d’emploi et après tant d’années d’expertise dans le domaine de l’outsourcing (20 ans déjà). La troisième réalité est que la nouvelle tendance qui se dégage fait que les acteurs marocains investissent davantage en Europe, soit par le biais de rachat ou à travers des implantations propres pour être plus proches des donneurs d’ordre.
