Le Festival international Théâtre et Cultures revient pour sa quinzième édition du 20 au 28 mai à Casablanca. Organisé par la Fondation des arts vivants, cet événement proposera 10 pièces de théâtre dans différents espaces culturels de la capitale économique. C’est le spectacle «Nayda Two» de la troupe Stylcom qui ouvrira le bal le 20 mai au Studio des arts vivants. Cette pièce d’Amine Nasseur a eu un grand succès auprès du public et a raflé plusieurs prix. Elle propose des messages politiques dans un cadre humoristique.
Dans cette pièce, on retrouve Ouassila Sabhi, Hajar Chargui, Adil Abatourab et bien d’autres.Le 21 mai, la pièce française «Tango Neruda» sera présentée à 20 h au complexe culturel Anfa. Ce spectacle de la compagnie Serge Barbuscia est une danse aux deux visages : mi macabre, mi-amoureuse, comme un tango aux sons discordants et langoureux d'Astor Piazzola, grand compositeur et bandonéoniste argentin. Le festival propose aussi le spectacle féministe «Maragdach» (Je ne couche pas). Mise en scène par Adil Madih, cette pièce est inspirée de l’œuvre d’Aristophane «Lysistrata» ou la grève du sexe. Elle met en scène la résistance des femmes à l’autorité masculine pour obtenir leurs droits bafoués. Pour se rebeller contre une société misogyne et patriarcale, les femmes décident d’utiliser leur force douce et d’entamer la grève du sexe.
«Maragdach» présentera le 22 mai au Complexe culturel Mohamed Zefzaf des scénettes de tragi-comédie qui transmettent des messages forts concernant la situation de la femme notamment en milieu rural. Un autre spectacle féministe est proposé par le Festival international du théâtre. Il s’agit de la pièce «Il était une fois, La jupe… !» de la Cie Corp'Scène programmé le 24 mai au Complexe culturel Anfa. Partant d’un fait divers, l’affaire dite de «la jupe d’Inzgane» en 2015, ce spectacle théâtral mêle musique et vidéo, réalité et fiction, tout en cherchant à pointer le pire et le meilleur chez l'humain. La pièce présente Houria, couturière.
Elle est conservatrice, mais ses créations sont avant-gardistes. Elle cache son corps, mais aime le corps des femmes, le mettre en valeur, le cacher ou l'exhiber, selon les qualités de chacune... Elle est dans son atelier quand elle apprend l'affaire des filles d'Inzgane. La jupe est condamnée, et avec elle son rêve. Son monde s'écroule ! Au fur et à mesure de l'évolution du procès juridique et populaire de la jupe d'Inzgane, Houria se questionne sur sa passion et son métier, doute, se martyrise... Droite, parapluie, plissée ou portefeuille, la jupe serait-elle bien plus qu’un petit bout de tissu qu'elle a si longtemps admiré, coupé, cousu, repassé, disposé dans sa petite vitrine avec fierté ? Au programme du festival aussi la pièce de théâtre «Hammam Laâyalate» (Bain des femmes), mise en scène par Latefa Ahrrare. Présentée par la troupe «Tokos art», cette œuvre raconte l’histoire de différentes femmes qui se rencontrent dans un bain maure, en période de crise sanitaire. Elles parlent de leurs problèmes et échangent autour des pressions psychologiques et économiques qu’elles ont subies. Cette pièce de théâtre reflète la réalité de plusieurs maux sociaux mis à nu durant la dernière crise sanitaire due à la Covid 19.
Elle est jouée par la comédienne Fatima Boujou, Saadia Ladib, Khouloud Betioui, Nora Koraichi, Sakina Lafdaili et Majda Zabbita. Parmi les pièces de théâtres marocaines programmées au festival, il y a également «Fake», une pièce comique en darija qui traite de la désinformation et de l’intox. Crée par Ayoub Naim, la pièce raconte l’histoire d’El Mokhtar, jeune homme auquel la chance n’a jamais souri, et qui se retrouve malgré lui, le temps d’une journée, embarqué dans une succession de malencontreux événements complètement invraisemblables et surréalistes. Des faits qui seront faussement relayés et sournoisement détournés par des médias véreux. Une journée qui bouleversera à tout jamais la vie d’El Mokhtar et celle de son entourage. Le festival sera clôturé par le spectacle théâtral «Badadd» ou l’amour dans tous ses états. Cette pièce est le fruit d’un atelier artistique de la troupe Sc’energia. Elle tourne autour du couple au sein de la société et tout ce qu’il vit et endure dans sa relation dans le cadre du mariage, et ce dans un moule humoristique sous forme de comédie musicale. Le spectacle se base sur la diversité artistique. Il propose des moments spectaculaires, mêlant divers styles de musiques : des morceaux de Chikhates, du Hamid Zahir, en passant par Abdelhamid Hafid, Mohamed Al Hayani jusqu’à Natacha Atlas et bien d’autres classiques internationaux. Dans cette quinzième édition du Festival international Théâtre et Cultures, une programmation éclectique, faite de productions théâtrales inédites nationales et internationales, permet au public de découvrir et de se délecter de prestations artistiques qui interpellent les jeunes et les moins jeunes.