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Abdellatif Jouahri : l'effort d'investissement est là, pas la rentabilité

Accélérer le rythme de réalisation des réformes structurelles pour permettre au Maroc d'atteindre ses objectifs de développement. Tel a été le message central du wali de Bank Al Maghrib devant les élus. Saluant les efforts d'investissement du Royaume, le responsable les juge insuffisants pour réaliser un véritable décollage de l'économie. Il dénonce dans ce sens une faiblesse de la rentabilité des investissements et notamment le coefficient marginal du capital.

Abdellatif Jouahri : l'effort d'investissement est là, pas la rentabilité

Pour le wali de la Banque centrale, Abdellatif Jouahri, l'effort d'investissement du Royaume en termes de valeur à atteint 32,3% du produit intérieur brut (PIB) entre 2000 et 2019, contre 25,6% comme moyenne mondiale, soit un chiffre «significatif en principe» à même de permettre d'atteindre une certaine croissance économique et un niveau d'investissement équivalent à celui enregistré dans des pays ayant réalisé «des miracles économiques». Ces efforts qui demeurent suffisants d'un point de vue quantitatif, sont encore loin de placer le Maroc au niveau des pays développés et atteindre par ricochet un véritable décollage. C'est ce qu'a affirmé le wali de BAM qui intervenait lors d'une rencontre avec la Commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants.

Ce retard, selon M. Jouahri, est dû à la faiblesse de la rentabilité des investissements, dont l'indice principal, à savoir le coefficient marginal du capital (ICOR) qui équivaut au nombre de points d’investissement nécessaires à la réalisation d'un point de croissance économique, n'a pas dépassé la moyenne de 9,4 entre 2000 et 2019. Revenant sur l'investissement, le wali de BAM a estimé que plusieurs éléments impactent celui-ci, à savoir la qualité des mécanismes institutionnels, en l’occurrence l'exécution des contrats et les droits de propriété, le niveau d'incertitude, l'inégalité des revenus ainsi que la politique monétaire qui impacte l'investissement à travers les canaux du crédit bancaire, les taux d’intérêt, etc.

Par ailleurs, M. Jouahri a relevé que la capacité d'investissement chez les très petites entreprises (TPE) demeure faible, notant que 29,4% de celles-ci ont affirmé réaliser des investissements entre 2016 et 2018, contre 49,5% pour les PME et 50% pour les grandes entreprises, notamment à cause des délais de paiement «asphyxiants». «L'allongement des délais de paiement constitue encore un frein majeur au développement des entreprises au Maroc et continue d’affecter leur santé, en plus de réduire les liquidités et d’accroître le niveau des créances douteuses de celles-ci», a-t-il fait observer, soulignant à cet égard l'impératif de renforcer les moyens de paiement en faveur d’une meilleure maîtrise des délais de paiement.

Consciente de l'importance du renforcement du tissu productif en tant que composante importante de l'économie marocaine dans le développement de l'investissement, le responsable a souligné que BAM a inscrit l'accompagnement de celui-ci parmi ses priorités. Il a, à cet effet, rappelé que la banque a mis en place un ensemble de mesures en faveur de l'accompagnement dudit tissu, notamment à travers la création de Crédit bureau visant à faire un suivi du comportement des emprunteurs, à prévenir contre l'endettement croisé et le surendettement et à assurer un accès au crédit plus large, notamment pour les petites et moyennes entreprises (PME). Il a été également question de créer l'Observatoire marocain de la TPME, le Fonds de soutien financier aux TPME ainsi que la mise en place de services dédiés aux commerçants et aux entreprises visant la vérification de la régularité des chèques et plein d'autres mesures ayant fait leurs preuves durant les dernières années.

 

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