La pandémie Covid-19 semble être une histoire sans fin. Nous ne sommes plus étonnés d’entendre parler de l’apparition de nouveaux variants et sous-variants du coronavirus. Le dernier en date est le Deltacron, une combinaison des variants Delta et Omicron, qui a été détecté chez un patient au Royaume-Uni, le vendredi 11 février 2022. Ce n'est pas de la première fois que cet hybride est évoqué. En effet, 25 cas ont été détectés à Chypre début janvier dernier. Mais les scientifiques, notamment les experts de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), avaient affirmé que ces cas apparus quelques semaines après Omicron ne pouvaient pas être considérés comme un nouveau variant capable de se propager et se transmettre à d’autres personnes, mais qu’il s’agissait plutôt d'une contamination lors du séquençage. Alors que pour ce nouveau cas, l’Agence de sécurité sanitaire du Royaume-Uni assure que le patient en question a été contaminé en même temps par les deux variants. L’infection au variant hybride Deltacron, identifiée par les autorités britanniques, serait alors le premier cas officialisé dans le monde. Depuis, il a été ajouté à la liste des variants classés sous surveillance et sous enquête dans le pays. Doit-on se méfier de ce nouveau variant, d'autant plus que les frontières marocaines sont maintenant ouvertes ?
De même, Pr Mustapaha Fahim, directeur de la plateforme génomique fonctionnelle du CNRST, assure qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter vu les données disponibles et les conditions actuelles. «Une grande partie de la population mondiale est immunisée contre Delta et Omicron, grâce aux vaccins et aux infections antérieures», indique-t-il. «Il faut savoir que l’apparition de nouveaux variants est très fréquente à la fin de chaque vague, mais cela ne devient inquiétant que lorsqu’on commence à remarquer une transmissibilité rapide de l’un d’entre eux. Nous avons d’ailleurs détecté récemment au Maroc deux cas d’Omicron particuliers avec une seule mutation de Delta (pour parler de Deltacron, il faut plus d'une mutation), dans le cadre de nos opérations de suivi génomique. Ces cas ont été signalés à la Direction de l'Épidémiologie et de lutte contre les maladies du ministère de la Santé. Mais pour l’instant, il s’agit de cas isolés qui sont loin d’être inquiétants», affirme Pr Fahim. Ce dernier assure, par ailleurs, que des opérations de suivi génomique sont réalisées quotidiennement pour détecter rapidement d’éventuels nouveaux variants, en particulier durant cette période marquée par la réouverture des frontières.