L’approvisionnement du marché marocain en dattes devrait se dérouler normalement cette année, à l’instar des saisons précédentes. À la veille du mois sacré du Ramadan, l’interprofession rassure le consommateur : le marché sera alimenté en partie par les stocks de la production nationale qui avoisine les 160.000 tonnes. Pour pouvoir couvrir à 100% les besoins nationaux, le Maroc recourt chaque année à l’importation. «Pour équilibrer l’offre et la demande sur le marché, les importations en dattes pourront peser quelque 70.000 tonnes cette année», confie au Matin Moulay Mustapha Derkaoui, secrétaire général de la Fédération interprofessionnelle de phoeniciculture (FIP). Selon l’opérateur, l’interprofession a tenu dernièrement des rencontres avec l’association regroupant les importateurs.
Ces réunions servent, selon lui, de plateforme d’échanges autour des problématiques liées à l’approvisionnement du marché. «Les volumes à importer sont ainsi définis en fonction de l’estimation actualisée des besoins du marché», souligne Derkaoui. Concernant les prix, l’opérateur estime que cela dépend des variétés mises sur le marché et de la disponibilité du produit. «En général, les prix montent de 15 à 20% pendant le mois sacré», précise-t-il. Le secrétaire général de la FIP rappelle que, grâce au Plan Maroc Vert, la filière a réalisé des progrès indéniables aussi bien sur le plan de la production qu’en termes de valeur ajoutée. En effet, grâce au processus d’encadrement et d’accompagnement, les agriculteurs génèrent de plus en plus de valeur ajoutée en misant sur la valorisation de la production. Côté stockage et conditionnement, Derkaoui fait état de l’existence aujourd’hui de 24 groupements d’intérêt économique (GIE) qui gèrent quelque 19 unités frigorifiques.
Ce qui permet désormais aux producteurs de faire des marges beaucoup plus importantes que par le passé. Rappelons que le palmier dattier couvre une superficie de près de 50.000 ha, pour un effectif total de près de 5 millions de pieds. Ce qui représente 4,8% du patrimoine phoenicicole mondial. Il est implanté principalement le long des vallées du Ziz et du Drâa. En 2019, la filière a engrangé 1,87 milliard de dirhams de chiffre d’affaires et généré une valeur ajoutée de 1,31 milliard. Lors de la campagne 2020-2021, la production a frôlé les 143.000 tonnes. «La production est en constante progression sur les 5 dernières années, suite aux investissements mobilisés dans la filière et à l’accompagnement dont bénéficient les producteurs», souligne Derkaoui. Notons que le Maroc maintient sa place de 12e plus grand producteur de dattes et a conforté son positionnement avec une production jugée record de 143.000 tonnes pour la campagne 2019-2020 (en hausse de 41,3% par rapport à la campagne 2018-19). De même, une véritable montée en puissance de ces indicateurs est attendue pour 2022 avec l'entrée en production de l'ensemble des palmiers plantés. Selon les données de l’Agriculture, la superficie plantée en extension en palmier dattier entre 2010 et 2014 est de près de 2.500 ha.
En vue d'atteindre les objectifs du contrat-programme (2008-2020) de la filière (17.000 Ha à planter en extension entre 2010 et 2020), la superficie qui restait à planter en extension entre 2015 et 2020 est de 14.500 ha. Sur la base d'une densité de 100 vitroplants/ha, les besoins moyens annuels en vitroplants sont de 242.000 vitroplants, soit 1,45 million de vitroplants pour la période 2015-2020. À noter que ces zones d'extension seront exclusivement plantées par des vitroplants au lieu des rejets, et ce en vue d'éviter les transmissions de maladies existantes au niveau des anciennes palmeraies vers les zones d'extension, notamment la maladie Bayoud. Le contrat-programme de développement de la filière aura permis l’installation d'une capacité d'entreposage frigorifique de 6.445 tonnes, la création d'une capacité de conditionnement de 19.000 tonnes et la labellisation de 8 variétés de dattes dont 7 IGP et 1 Label agricole.