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«La Tbourida n’est pas qu’un simple loisir ou une activité sportive comme les autres, c’est plutôt un style de vie ! Nous avons vécu trois années très difficiles à cause de la pandémie, mais aujourd’hui la Tbourida est revenue et notre vie reprend enfin du goût et du sens.» Le retour des cavaliers à Dar Es Salam à l’occasion de la 21e édition du Trophée Hassan II de Tbourida n’est pas qu’une simple reprise de compétition, comme nous l’explique le Moqaddem Mohamed Esskat de Khémisset. Pour les Sorbas prenant part à l’édition 2022 du championnat du Maroc des arts équestres traditionnels, ce retour est une véritable thérapie après une longue léthargie.
L’ambiance est donc à la fête à Dar Es Salam, avec 24 troupes logées à quelques mètres de la piste principale, entourée de quelques dizaines de tentes caïdales. Une fois à l’intérieur de ces tentes, le visiteur est immédiatement plongé dans le monde de la Fantasia marocaine. Les cavaliers mangent, dorment, discutent et psalmodient des versets coraniques dans un espace orné de selles, de dagues et de fusils. Les membres de la Sorba sont continuellement dans leur élément, ils vivent et respirent la Tbourida à chaque instant. Le sentiment de fierté est encore plus grand cette année, après l’inscription de la Tbourida sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’Unesco.
Les 24 Sorbas de l’édition 2022 sont réparties en deux catégories : 18 troupes seniors et 6 juniors. Dans la catégorie des grands, tous les âges et toutes les couches sociales sont représentés : les Moqaddem et les membres de la Sorba sont âgés de 20 à plus de 60 ans, issus de multiples couches sociales, comme nous l’explique le Moqaddem Mohamed Rifaï de Rabat : «La Tbourida n’est pas la chasse gardée des populations du monde rural, c’est une passion qui touche aussi des cadres, des docteurs… Je suis un ancien pilote, il y a aussi un participant qui est patron d’une grande entreprise et propriétaire de plusieurs avions. Tous les Marocains sont passionnés par la Tbourida, il suffit de voir la ferveur des supporters sur les gradins, qui sont toujours pleins à craquer».
Chez les juniors, l’amour de la fantasia se manifeste aussi très tôt. Le plus jeune cavalier de l’édition 2022 est Badr Zouraïzaâ de Mohammedia. Du haut de ses 11 ans, le frère cadet du Moqaddem Ahmed Zouraïzaâ confie au «Matin» qu’il a démarré son apprentissage depuis deux ans, assurant que la «Tbourida est facile à pratiquer» et que le cheval est au centre de ses intérêts. L’engouement est donc à son paroxysme à Dar Es Salam cette semaine, aussi bien dans les rangs des Sorbas qu’au niveau des gradins, avec un public qui se déplace massivement chaque jour pour apprécier les prouesses des troupes et les spécificités techniques de chaque région du Maroc. Il faut dire que le spectacle est de haute facture à Dar Es Salam, avec une incroyable symbiose entre des cavaliers fougueux, exaltés, et de sublimes montures qui amplifient la majesté des arts équestres traditionnels marocains.
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Plus que 15 Sorbas en compétition à Dar Es Salam
La phase qualificative est arrivée à son terme, jeudi à Dar Es Salam, avec l’élimination de huit des 18 Sorbas engagées chez les seniors. Les troupes de Safi, Fqih Ben Saleh, Béni Mellal, Oujda, El Youssoufia, Settat, Guelmim, Sidi Bennour (deux troupes) et Khémisset disputeront ainsi la phase finale ce weekend, sachant que la journée de vendredi était off. Le classement général est dominé par la Sorba de Safi du Moqaddem Charaf Bahraoui. Chez les juniors, cinq troupes ont été qualifiées pour la phase finale, sachant que la Sorba de Béni Mellal (Moqaddem Mohamed Gharrabou) pointe toujours au sommet du classement.
