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Augmentation des prix des livres scolaires : le verdict d’ici la semaine prochaine, les éditeurs appliqueront-ils la préférence nationale ?

Trois mois à peine nous séparent de la prochaine rentrée scolaire et les éditeurs des livres scolaires attendent toujours le verdict officiel de la Commission interministérielle chargée de statuer sur leur dossier. Ceux-ci s’attendent à recevoir incessamment une bonne nouvelle, puisque la Commission s’est rendue à leurs arguments et aurait émis un avis favorable pour une hausse des prix des manuels homologués qui tournerait autour de 20%. Cette mesure devrait néanmoins inciter les éditeurs à appliquer la préférence nationale et à travailler avec les imprimeurs locaux.

Augmentation des prix des livres scolaires : le verdict d’ici la semaine prochaine, les éditeurs appliqueront-ils la préférence nationale ?

La tension est à son comble chez les éditeurs de livres scolaires, mais l’on se rapproche d’un dénouement positif. Il y aura bel et bien une révision à la hausse des prix des manuels et la décision devrait tomber d’ici la semaine prochaine. Reste à statuer sur le pourcentage de hausse qui sera appliqué. «Les éditeurs ont demandé une augmentation de 67% des prix des livres scolaires, mais cette demande a été rejetée par le ministère des Finances qui l’a jugée exorbitante», confie au «Matin» une source au sein de la Commission interministérielle en charge du dossier, composée des départements des Finances, de l’Industrie et du commerce, de l’Intérieur et de l’Éducation nationale. Selon la même source, le ministère des Finance aurait consenti 20% d’augmentation, mais la décision n’a pas encore été actée et les discussions sont toujours en cours. Pour rappel, les éditeurs des livres scolaires, acculés par l’impact de la hausse des prix des intrants sur leurs marges bénéficiaires, ont saisi le ministère de l’Éducation nationale pour une révision des prix de vente publics des ouvrages homologués, lesquels sont fixés par ledit ministère et qui sont, pour la plupart, figés pour certains depuis 2002. Suite à cette demande, une commission interministérielle a été formée pour statuer sur le sujet. Après avoir étudié les doléances des éditeurs, celle-ci a mené sa propre enquête qui a confirmé les dommages subis par les principaux concernés et démontré la nécessité de revoir la tarification à la hausse. Aujourd’hui, les éditeurs sont toujours dans l’expectative. «Nous avons eu vent des informations qui circulent, mais aucune décision officielle ne nous a été communiquée à ce jour», déclare au «Matin» Ahmed Filali Ansari, président de l’Association marocaine des éditeurs (AME). Pour lui, ces 20%, ou même un peu plus, sont loin d’être suffisants pour leur permettre de rentrer dans leurs frais et de faire un bénéfice, mais permettraient au moins d’atténuer les pertes subies. «Avec les prix de l’impression qui ont augmenté de 70 à 80%, la proposition de la Commission reste en deçà de nos espoirs. Toutefois, nos interlocuteurs nous ont demandé de faire des concessions, eu égard à la conjoncture actuelle, et cette hausse permettra au moins d’amortir l’impact des dommages», souligne le président de l’AME.

Le prix du papier d’édition a plus que doublé 

Il fait remarquer que les prix des cahiers scolaires ont subi pour leur part une augmentation de plus de 60%. Mais contrairement aux manuels scolaires homologués, relève-t-il, «cette hausse n’a provoqué aucune contestation ou intervention de la part des pouvoirs publics, parce que la fixation des prix est libre et obéit à la loi de l’offre et de la demande». L’éditeur signale par ailleurs que, depuis janvier 2022, le prix du papier d’édition est passé de 700 à 1.520 euros la tonne, soit une augmentation de 120%, précisant que le papier d’édition provient exclusivement de l’importation et que les prix sont libellés en euros ou en dollars. Il tire encore une fois la sonnette d’alarme sur les conséquences de tout retard dans la prise de décision. «L’approvisionnement risque de connaître des perturbations à cause de la rareté du papier et du retard dans la prise de décision relative à la révision des prix publics réglementés», alerte-t-il. Interpellé sur l’impact de cette hausse sur les finances des parents d’élèves, Ahmed Filali Ansari a tenu à rappeler que l’opération «Un million de cartables», qui concerne en fait 4,5 millions d’élèves des écoles publiques, acquiert 80% des livres homologués dans le cadre de l’INDH. De ce fait, estimet-il, seuls 20% des élèves des écoles privées subiront «une augmentation probable». «Notre objectif principal est d’assurer l’approvisionnement du marché pour la prochaine rentrée. Les prix actuels sont intenables», insiste-t-il. De leur côté, les imprimeurs, tout en reconnaissant la légitimité de la demande des éditeurs de réviser le prix public de vente des livres scolaires, s’attendent à ce que ceux-ci jouent le jeu en faisant prévaloir la préférence nationale que le gouvernement leur avait notifiée en mars 2021. C’est d’ailleurs l’esprit d’une lettre adressée par le Groupement Marocain des métiers de l’Impression (GMI) le 3 juin 2022 au président de l’AME. Pour rappel, la décision de mars 2021 venait en réponse aux doléances des acteurs du secteur de l’imprimerie qui dénonçaient le recours de certains éditeurs de livres scolaires, à l’impression de plusieurs millions d’exemplaires de manuels scolaires à l’étranger.   

 

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