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Banques et assurances : la résilience face aux risques de chocs encore une fois confirmée par les stress tests

Les secteurs bancaire et d’assurance demeurent dûment immunisés contre les risques de chocs macro-économiques. Pour les banques, les stress tests effectués par BAM, selon un scénario sévère de choc macroéconomique, montrent que les ratios des fonds propres prudentiels sur base sociale se maintiendraient au dessus des exigences réglementaires en 2022-2023. Pour les assureurs, les résultats de ces stress tests indiquent que les exigences prudentielles en termes de solvabilité demeurent respectées. La Banque centrale souligne, par ailleurs, que le risque de contrepartie dans le secteur des assurances reste maîtrisé.

Banques et assurances : la résilience face aux risques de chocs encore une fois confirmée par les stress tests
Selon BAM, le recul de l’activité conjugué à la hausse d’inflation et l’atonie du crédit, selon un scénario extrême, pénaliserait la rentabilité des huit principales banques de la place suite à la diminution du PNB et ses principales composantes.

Les secteurs bancaire et d’assurance ont démontré encore une fois leur capacité à faire face aux chocs macroéconomiques. Les macro-stress tests menés par Bank Al-Maghrib (BAM) en 2021 pour évaluer la résilience des banques aux chocs macroéconomiques se basent sur un scénario sévère, mais plausible. Selon ce dernier, la croissance économique des partenaires étrangers du Maroc serait affectée par les tensions géopolitiques et un renchérissement important des matières premières (en lien notamment avec les tensions relatives à la production et l’échange du pétrole, des denrées alimentaires et des engrais), d’où la contraction du PIB en zone euro et le ralentissement de sa croissance en Afrique subsaharienne en 2022. Dans ce cadre, le Maroc subirait une baisse de la demande étrangère, un recul des recettes des IDE, ainsi qu’une accélération plus que prévue de l’inflation.

En 2023, bien qu’un apaisement des tensions serait constaté, la croissance resterait globalement atone, et les prix des matières premières se maintiendraient à des niveaux assez élevés. Les résultats du scénario révèlent que le taux moyen des créances en souffrance des huit banques soumises au test devrait s’établir autour de 10,2% pour les ménages et 11,4% pour les entreprises non financières (ENF), en moyenne en 2022-2023, avec des évolutions contrastées entre les banques. Par ailleurs, les banques devraient enregistrer une quasi-stabilisation du résultat net, en lien notamment avec une amélioration légère, voire stagnation de la marge d’intérêt et de la marge sur commissions. Dans ces conditions, le ratio moyen de fonds propres global s’établirait à 15,2% en 2022 et 15% en 2023, tandis que le ratio des fonds propres de base se stabiliserait autour de 10,7%.

Cependant, la dégradation des conditions économiques dans le cadre de ce scénario extrême, se traduirait par une accentuation du risque de crédit, avec un accroissement du taux moyen de créances en souffrance des ménages à 11,7% en 2022 puis à 12,9% l’année suivante, et celui des ENF à 12,2% cette année puis à 13,7% l’année prochaine, reflétant principalement les effets de la baisse de l’activité et du pouvoir d’achat sur la situation financière des ménages et des entreprises non financières. En outre, le recul de l’activité conjugué à la hausse d’inflation et l’atonie du crédit, pénaliserait la rentabilité des huit principales banques de la place suite à la diminution du PNB et ses principales composantes (marge d’intérêt, marge sur commission et résultats des opérations de marché). Par conséquent, le ratio moyen des fonds propres prudentiels devrait se contracter de 180 points de base (pb) et celui des fonds propres de base de 130 pb, sur l’horizon de prévision. Malgré ces évolutions, les ratios des fonds propres prudentiels sur base sociale se maintiendraient au dessus des exigences réglementaires en 2022-2023.

Assurance : le secteur immunisé contre les chocs «actions» et «immobilier»

Les entreprises d’assurances demeurent résilientes face aux chocs «actions» et «immobilier». En simulant un stress test avec des baisses de 10 et 25% sur la poche «actions», le taux de la marge de solvabilité le plus bas se situerait respectivement à 113 et 104%. Le taux moyen de cette marge devrait, quant à lui, se placer respectivement à 335 et 291%. De même, l’exercice effectué sur la poche «immobilier» a montré que le taux de la marge de solvabilité le plus bas se situerait respectivement à 125 et 124%. Le taux moyen de cette marge devrait s’établir respectivement à 367 et 363%. Globalement, les résultats de ces stress tests montrent que les exigences prudentielles en termes de solvabilité demeurent respectées.

La Banque centrale souligne par ailleurs que le risque de contrepartie dans le secteur des assurances reste maîtrisé. Ainsi, s’agissant de l’exposition de l’activité vis-à-vis des réassureurs, BAM indique qu’à fin 2021, la part des cessionnaires dans les provisions techniques a atteint 10 milliards de dirhams, en hausse de 1,8% sur un an. Une portion de l’engagement cédé est couverte par des dépôts auprès des cédantes. Elle est estimée à 3,4 milliards de dirhams et représente 35,1% du total des cessions. Le reste de l’engagement cédé se répartit entre les réassureurs nationaux et internationaux. En effet, les réassureurs nationaux détiennent une part de l’engagement s’élevant à 5,9 milliards de dirhams, dont 2,9 milliards de dirhams au titre de la cession légale bénéficiant de la garantie de l’État. Les programmes de rétrocession des réassureurs nationaux sont majoritairement cédés aux réassureurs disposant d’une notation BBB et plus. Les réassureurs étrangers ont une part de l’engagement qui pèse 655,5 millions de dirhams. Précisons au passage que la quasi-totalité de ces réassureurs bénéficie d’une notation BBB et plus.

Pour ce qui est de l’exposition du secteur vis-à-vis des intermédiaires d’assurance et des assurés, l’institut d’émission indique que le risque de contrepartie vis-à-vis des intermédiaires d’assurance et celui vis-à-vis des assurés se sont améliorés en 2021. Le ratio mesurant le risque de contrepartie vis-à-vis des intermédiaires d’assurance s’est établi à 3,2% contre 5,5% en 2020. Cette amélioration est la résultante d’une diminution des créances sur les intermédiaires d’assurance combinée à une augmentation simultanée du niveau de provisionnement de 26,5% et des capitaux propres des entreprises d’assurance de 2,9%. Pour les mêmes raisons précitées, le risque de contrepartie vis-à-vis des assurés a également baissé. Le ratio mesurant ce risque est ainsi passé de 4,5 à 3,7% en 2021.

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