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Barrages pour le Mondial 2022 : à qui profite la déstabilisation des Lions de l’Atlas ?

La sélection nationale de football est la cible depuis plusieurs jours d’une succession de tentatives de déstabilisation. Des rumeurs infondées faisant état de la brouille entre le portier Yassine Bounou et le sélectionneur Vahid Halilhodzic ont été allègrement colportées. Ce rififi supposé, conjugué au timing de la sortie d’Abderrazak Hamdallah qualifiant de «menteur» Vahid Halilhodzic pose plus d’une question. Tout ce brouhaha interroge, à quelques semaines de la double confrontation Maroc-RD Congo en barrage qualificatif pour la Coupe du monde, Qatar 2022.

Barrages pour le Mondial 2022 : à qui profite la déstabilisation des Lions de l’Atlas ?

Les Lions de l’Atlas n’ont pas que des supporters. Ils ont malheureusement aussi beaucoup de détracteurs. Ceux qui espèrent voir le groupe exploser en plein vol pour venir se délecter des débris. Le nombre de coups bas reçu récemment par le Onze national est incalculable. Certaines de leurs critiques sont logiques et émanent de l’amour qu’ils portent au Onze national, avec une analyse technique et posée. D’autres, en revanche, visent à déstabiliser le groupe et à créer la zizanie et la cacophonie autour du team national. Les reproches quant à l’absence de Hakim Ziyech du groupe qui a disputé la CAN sont compréhensibles, eu égard à la qualité technique du joueur de Chelsea, récemment couronné champion du monde en club.

Mais le tollé soulevé sur une éventuelle brouille entre le portier Yassine Bounou et coach Vahid est bien une tentative de déstabilisation qui ne dit pas son nom. La rumeur a pris une grande ampleur, au point de pousser le gardien sévillan à sortir de son silence pour clarifier les choses et éteindre le feu. Profitant d’une conférence de presse virtuelle, le portier des Lions de l’Atlas a tout simplement nié avoir un quelconque problème avec Vahid : «Pour être clair, je n’ai jamais visé l’entraîneur dans mes déclarations. J’ai dit que le match de l’Égypte s’est joué sur des détails et que nous allions poursuivre notre travail pour nous améliorer davantage et être prêts pour le match de la RD Congo. La presse marocaine a, ensuite, interprété mes propos comme si je parlais de choix tactiques, alors que je parlais de problèmes techniques liés au manque de finition, comme l'occasion ratée par Nayef Aguerd. Je suis loin des déclarations polémiques», a-t-il déclaré.

Bounou a ensuite asséné un tacle aux journalistes marocains : «il y a peu de joueurs en sélection capables de faire des déclarations en arabe à la presse. Du coup, on me demande d'assumer ce rôle, notamment auprès des médias locaux, sinon ils n’auraient aucune déclaration d’aucun joueur. Par respect pour les médias, je me présente pour parler à la presse, mais certains déforment mes propos et les utilisent contre moi». Et de réaffirmer : «je suis loin de cette polémique. Nous voulons juste travailler et atteindre nos objectifs». Cet éclairage vient à point nommé pour stopper cette campagne visant à voir des problèmes partout au sein des Lions de l’Atlas, alors qu’au contraire, on a vu pendant la Coupe d’Afrique un groupe solidaire.

Hamdallah sort du bois au mauvais moment
Il a fallu plus d’une semaine à l’ancien joueur de l’Olympic de Safi pour réagir à la conférence de presse de Vahid Halilhodzic. Seulement, Hamdallah a été hors sujet. Dans sa conférence de presse, Vahid n’a jamais dit qu’il avait contacté le joueur. Quand il a été interrogé pour savoir s’il comptait le convoquer lors des prochaines échéances de la sélection nationale, Vahid a fermé la porte à double tour, en assurant qu’il n’avait pas besoin de lui ni aujourd’hui ni demain. Ceux qui lui ont rapporté les propos de Vahid ont induit en erreur l’attaquant d’Al Ittihad. Sa story sur Instagram n’avait pas lieu d’être. Mais il fallait qu'il participe à la campagne de dénigrement de Vahid. Personne n’a entendu parler de Hamdallah pendant des mois, alors qu’il était au chômage et en pleine querelle avec son employeur précédent, Al Nassr.
À qui cela profite ? Une chose est sûre : tout ce vacarme ne sert par les intérêts des Lions de l’Atlas, parce qu’il entretient de l’animosité et un climat explosif autour du groupe. Beaucoup de personnes qui vivotaient autour de la sélection nationale ont été chassées manu militari par Vahid qui a assaini l’entourage du Onze national et a éloigné les agents de joueurs qui avaient l’habitude de souffler le chaud et le froid sur l’équipe nationale. Forcément, le maintien de Vahid ne fait pas leur affaire. Un changement à la tête de la sélection pourrait leur permettre un retour en force dans l’entourage de la sélection. La décence nous empêche également de mentionner certains confrères du métier et leurs agissements autour des Lions de l’Atlas…

Pourquoi la FRMF a-t-elle jeté Vahid en pâture ?
Ce qui est étonnant dans tout ce grand désordre, c’est le silence radio de la FRMF qui n’a jamais pris la peine de protéger son entraîneur ni de démentir les rumeurs d’une éventuelle brouille entre Bounou et le sélectionneur ou d'apporter des précisions aux propos de Vahid. Même quand il y a eu démenti, cela s’est fait sous couvert de l’anonymat, alors que dans le monde des médias, le démenti est l’exercice le plus abordable. La FRMF n’est pourtant pas avare de paroles quand il s’agit de se défendre ou de défendre son président. À ce propos, Fouzi Lekjaa a pris le soin de s’éclipser comme si l’échec en Coupe d’Afrique était l’échec de Vahid tout seul et non pas celui de l’institution et de ses dirigeants. Le président de la FRMF, qui avait pourtant indiqué que «si Vahid n’atteint par la demi-finale, il sera automatiquement démis de ses fonctions». Vahid s’est arrêté en quart de finale et le président a préféré adopter la politique de l’autruche.
Personne n’avait demandé à Lekjaa de s’engager de la sorte. Il l’a fait de lui-même. Et quand il a fallu tenir sa promesse, il s’est dérobé. Il aurait pu lui aussi tenir un point de presse pour expliquer la raison de l’échec et un certain nombre de sujets brûlants comme le dossier Ziyech, l’absence d’un véritable Manager de l’équipe nationale, le rôle de la DTN… M. Lekjaa ne peut pas non plus avancer qu’il ne s’immisce pas des affaires du sélectionneur. Il était déjà intervenu par le passé pour régler un problème similaire, celui du même Ziyech avec Hervé Renard. Le tout avec une communication pimpante. Son silence est aujourd’hui un aveu d’échec. Et tout porte à croire que Vahid portera le chapeau, quelle que soit l’issue des barrages face à la RD Congo.
 

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