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Dima Droubi aime ressusciter la mémoire de grandes figures féminines de l’histoire arabo-musulmane. Elle nous introduit avec son style dans leur intimité. Dans «Les éveillées de Cordoue», «un roman policier» elle nous invite dans la vie de Wallada la princesse et poétesse Omayyade. «Ce roman est très riche. J’y mets ce qui m’a marqué dans l’histoire mais ça tourne toujours autour de l’amour», déclare l’invitée de Book Club Le Matin. En effet, Dima Droubi raconte l’histoire d'amour intense entre Wallada, la princesse libre féministe, fière de ses origines, et le poète Ibn Zaydun.
Son roman moderne mêle personnages historiques et fictifs. On y trouve Ibn Hazm, Hakam II le calife omeyyade de Cordoue, mais aussi Amjad, le personnage fanatique. «Il y a un va-et-vient entre l’histoire et aujourd’hui», confie Dima.
Pour Tahar Ben Jelloun «le roman historique de Dima Droubi a trois atouts pour emporter l'adhésion : une passion amoureuse, une enquête après un assassinat et la ville mythique et superbe de Cordoue, personnage important de ce roman qui traite des valeurs universelles». Cette fiction raconte l’époque des rois des Taifa en Andalousie au 11e siècle.
Une histoire de transmission
Pour Dima Droubi, ses romans sont une histoire de transmission. Elle raconte de façon ludique les histoires de femmes de caractère afin de mettre sous projecteur la force, l’intelligence des femmes arabes et musulmanes. «Chajarat ed-Or, personnage principal de mon premier roman “La Sultane du Caire” m’a marquée quand j’étais jeune. Alors qu’on nous racontait que la femme n’avait pas de rôle public, cette femme a été sultane», explique l’auteure.
Dima tient aussi à éclairer les jeunes générations sur les efforts fournis pour leur offrir les droits actuels. Des droits conditionnés selon l’auteure qu’on ne doit jamais cesser de défendre et d’élargir. Certains de ses personnages féminins rappellent comment une femme peut avoir du pouvoir sur les califes même les plus éclairés. Le roman de Dima Droubi témoigne de l’importance de l’éducation notamment pour les femmes.
«Les éveillées de Cordoue» est également une histoire de transmission de mère en fille. «À travers mes romans, je m’adresse à mes filles pour leur dire que même si on arrête de travailler en dehors de la maison on n’arrête pas d’exister intellectuellement», affirme Dima. Beaucoup de femmes se retrouvent dans ce roman. Et de préciser que l’enrichissement de la culture arabo-musulmane permet de s’enraciner pour voler de ses propres ailes. L’auteure encourage aussi les femmes à écrire afin de compléter la face cachée de l’histoire. «Il faut que les femmes écrivent plus pour donner leurs versions des faits. Les récits des hommes et des femmes peuvent donnent une idée plus complète sur l’histoire».
Échange entre l'Orient et l'Occident
Imprégnée des cultures orientale et occidentale, Dima Droubi tient à écrire elle-même son histoire. «J’ai une identité complexe que je vois comme une force pour parler de notre histoire avec nos mots pas ceux de l’Occident. Si on a un rapport réaliste avec notre histoire, on connait notre ADN. Si c’est l’autre qui nous le donne à sa manière, ça conditionne notre avenir». Pour Dima, ses romans permettent également d’expliquer aux Occidentaux la place des femmes arabes dans la société qui ne sont pas forcément en second rôle. «Je veux participer dans ces échanges entre l’Orient et l’Occident pour porter mon point de vue comme a fait Amin Maalouf dans “Les Croisades vues par les Arabes”. J’ai choisi le roman, car c’est un lieu libre où l’imaginaire peut exister».
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Parcours d'une écrivaine passionnée par l'histoire
Dima Droubi a des origines culturelles diverses. De nationalité française et origines syriennes, elle est née à Beyrouth. Elle a vécu en Syrie et dans différents pays avant de s'installer au Maroc. Pharmacienne de formation, elle s’est consacrée à ses enfants avant de plonger dans l’univers de l’écriture pour raconter l’histoire et les histoires qui la passionnent. Son premier roman «La Sultane du Caire» se situe au XIIe siècle et raconte la fabuleuse histoire de Chajarat ed-Or, la seule femme à avoir régné sur une nation musulmane. «Les Eveillées de Cordoue» est son 2e roman. Dans cette fiction, l’assassinat d’une chanteuse dans le palais de la princesse omeyyade Wallâda plonge la ville de Cordoue dans l’effroi. Tous les doigts pointent vers le poète Ibn Zaydûn. La passion entre la princesse et le poète survivra-t-elle aux révélations de l’enquête ? Et que deviendra le salon littéraire de la princesse face aux malheurs qui la poursuivent ? Aidées par le fils du gouverneur de Cordoue, trois jeunes femmes de la cour de Wallâda se lancent sur la piste de l’assassin, se heurtent très vite aux ambitions des ennemis de Cordoue et dévoilent un complot qui vise autant les amants sulfureux que la ville la plus prestigieuse de l'âge d'or de l'Andalousie.
