La Bourse de Casablanca poursuit sa mobilisation pour sensibiliser les PME marocaines à l’intérêt que représente l’introduction en Bourse (IPO) pour les entreprises. Elle a ainsi, organisé, mercredi dans la capitale économique du pays, sa quatrième Rencontre régionale sur le thème «L’introduction en Bourse comme moyen de financement des entreprises de la région de Casablanca-Settat».
Pour planter le décor, Salmane Belayachi, DG du Centre régional d'investissement (CRI) de Casablanca-Settat, co-organisateur de la rencontre, a insisté sur le rôle du financement qui fait partie, rappelle-t-il, des 5 leviers de croissance des entreprises.
À ce titre, la place casablancaise constitue un important gisement d’investisseurs à la recherche d’opportunités, souligne Tarik Senhaji, DG de la Bourse de Casablanca.
C’est également une source inépuisable de financement pour les entreprises à la recherche d’un levier de développement sans passer, pour quelque raison que ce soit, par le circuit bancaire. À ce propos, le témoignage de Disway était poignant : «Lorsqu’une entreprise cible 20 ou 30% de croissance ou qu’elle veut attaquer de nouveaux marchés, la Bourse s’impose comme une très bonne solution. Car à un moment ou à un autre, l’entreprise ne peut plus financer sa croissance. En ce qui concerne Disway, introduite en Bourse en 2007, ce relais a permis une croissance soutenue, faisant passer le chiffre d’affaires de 80 millions de DH, lors de ses débuts, à 1,8 milliard en 2021», partage Hakim Belmaachi, président de la société.
Pour sa part, Yassine El Maguiri, président de l’Ordre des experts-comptables (OEC), a rappelé le rôle de l’expert-comptable avant et après l’introduction en Bourse tout en appelant à la création d’un système de financement des frais engendrés par la préparation et la réalisation d’une IPO. «Beaucoup de PME ont peur d’engager d’énormes dépenses en l’absence de garanties de la réussite de l’opération d’introduction en Bourse», a-t-il noté. Par ailleurs, les PME ne sont pas les seules au centre de l’intérêt de la Bourse de Casablanca. «Les grandes entreprises sont également approchées», révèle le DG de la Bourse de Casablanca. Il serait peut-être temps pour elles de franchir le pas et donner l’exemple aux PME, recommande le patron d’un laboratoire pharmaceutique.
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Préparation de l’IPO, la clé de la réussite
S’introduire en Bourse ne s’improvise pas. Il s’agit d’une démarche qui doit être préparée avec l’appui de professionnels, dont l’expert-comptable. La préparation est un processus long et coûteux de plusieurs phases dont la première est celle de la planification. Lors de cette phase, précise Yassine El Maguiri, président de l’OEC, un diagnostic stratégique s’impose. Il donne lieu, le plus souvent, à une mise à niveau juridique, comptable, financière et organisationnelle. La dernière étape de cette phase est celle de la proposition d’un planning pour l’IPO. La phase opérationnelle, elle, est la deuxième étape du processus de préparation de l’introduction. Lors de cette étape, l’entreprise choisit la forme de son IPO (par cession d’actions existantes ou par augmentation de capital). C’est également la phase pendant laquelle l’expert-comptable procède à l’évaluation de l’entreprise. «Cette évaluation peut être majorée, pour réaliser des plus-values, ou minorée pour attirer les investisseurs», souligne le président de l’OEC. Enfin, l’élaboration de la note d’information est la dernière phase de préparation de l’introduction en Bourse.