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Les Bourses africaines peu attractives : Comment renverser la tendance

Malgré la crise mondiale, des marchés financiers ont su maintenir une forte attractivité en 2021. Ce qui n'est pas le cas en Afrique, où seules 8 introductions en Bourse ont été enregistrées l'année dernière, contre 30 en 2017. Le constat a été dressé lors de l’Africa Capital Markets Forum, événement de 2 jours qui s'achève aujourd'hui à Casablanca. Comment y remédier ? Voici quelques pistes évoquées lors du conclave.

Les Bourses africaines peu attractives : Comment renverser la tendance

Le marché boursier africain, c’est une capitalisation globale de 1.580 milliards de dollars au 31 décembre 2021. Avec ce volume, «le continent ne pèse pas grand-chose sur l’échiquier mondial, à peine 1,68% de la capitalisation», déclare d’emblée Edoh Kossi Amenounve, président de l’African Securities Exchange Association (ASEA), lors de l’Africa Capital Markets Forum qui a démarré hier à Casablanca à l'initiative de i-Conférences. Sur ce volume, la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe) pèse, à elle seule, pour 83%, soit donc plus de 1.000 milliards de dollars. Avec 115,5 milliards, l’Afrique du Nord, elle, ne compte que pour 8,55%. En outre, les introductions en Bourse enregistrées sur le continent sont en chute, fait remarquer le président de l’ASEA. En 2021, elles n’étaient que 8 contre 30 en 2017. «Les Bourses africaines exercent donc une faible attractivité sur les PME du continent : 14 IPO en moyenne par an depuis 2017», déplore Amenounve.

À titre de comparaison, en 2021, et malgré la crise mondiale, l’Asie pacifique en a compté 908 et les États-Unis un millier. Pour la liquidité des marchés, le taux de rotation observé sur le continent (hors Afrique du Sud et Égypte) ressort à 3,75%. La Bourse de Casablanca fait mieux en affichant un taux de 12,87%, contre 25,04% pour Johannesburg. Selon le président de l’association, plusieurs solutions existent pour renverser la tendance. À commencer par la privatisation des entreprises publiques des États africains. Il faut également donner tout le poids nécessaire aux private equities. «C’est un vecteur important pour le passage en Bourse des PME», explique Amenounve. Où est-ce que ça bloque alors ? Pour séduire des PME, «il faut une mobilisation de tout l’écosystème, une réglementation adaptée et une communication autour des marchés boursiers.

Je salue au passage la tournée entamée par la Bourse de Casablanca, que nous accompagnons, pour informer les PME marocaines et dont une escale est programmée vendredi à Oujda», indique Nasser Seddiqi, directeur des opérations financières à l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC). Mais il n’y a pas que les PME qui peuvent faire appel à la Bourse. Les entreprises étatiques, au nombre de 2.000 sur le continent, sont également ciblées. «Il faut privatiser ces entreprises pour permettre une dynamisation des marchés boursiers africains», recommande Amenounve. Pour Tarik Senhaji, DG de la Bourse de Casablanca, il n’est pas nécessaire de les privatiser en totalité. «Mettre sur les marchés boursiers une partie de leurs actions est suffisant et peut servir de levier pour une privatisation ultérieure», explique-t-il. Selon les organisateurs, étaient attendus pour les deux jours de ce conclave quelque 250 participants de près de 30 pays. Ceux-ci représentent ministères des Finances, régulateurs de marchés, institutions financières, Bourses des valeurs mobilières, sociétés de gestion et d’intermédiation, consultants en stratégie, fournisseurs technologiques… ainsi que toutes les parties prenantes concernées par le développement des marchés de capitaux en Afrique du Nord, de l'Ouest et centrale.

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