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Houda Idrissi : Après l'Égypte, mon souhait est de servir le cinéma de mon pays, le Maroc

L’actrice Houda Idrissi a entamé sa carrière au début des années 1990, en tant que présentatrice à la télévision marocaine (Chaîne 1), tout en s’inscrivant à l’ISADAC pour avoir une plus grande performance dans le métier qu’elle a toujours aimé. Mais, le destin en a voulu autrement, car Houda Idrissi part en Égypte, s’y installe et fait une belle carrière d’actrice, à travers ses apparitions dans plusieurs productions, dont «El-Limby» (2002), «Harb Italia» (2002), «Ana wa Ha’ola» (2005), «Heya We Da Vinci» (2016). Houda a gardé un lien étroit avec son pays d’origine, le Maroc, et y revient souvent pour rendre visite à sa famille. Aujourd’hui, plus que jamais, après 24 ans de carrière professionnelle, elle souhaite partager sa grande expérience avec les cinéastes de son pays.

Houda Idrissi : Après l'Égypte, mon souhait est de servir le cinéma de mon pays, le Maroc
Houda Idrissi au Maroc

Le Matin : Quel était le but de votre départ en Égypte ?
Houda Idrissi
: C’était pour faire des études à l’Institut supérieur d’art dramatique du Caire, afin d’acquérir une grande expérience en tant que présentatrice spécialisée dans le domaine artistique. Puis, je me suis découvert les dons de comédienne, encouragée aussi par mes professeurs et mon entourage.

Quelle est la différence entre l’enseignement de l’art dramatique au Maroc et en Égypte ?
En partant en Égypte, j’avais l’impression que les études seraient plus difficiles, puisque c’est un domaine où les Égyptiens ont une longue expérience. Mais, j’ai été étonnée par le fait que les jeunes étudiants étaient plus attirés par le jeu de comédien plus que par les études. Au Maroc, c’était plus académique. Mais, il faut dire que j’avais la chance d’être dans la promotion où il y avait encore les anciens professeurs comme Saâd Ardach, Jalal Cherkaoui, qui sont considérés comme les pionniers du théâtre en Égypte. Il y avait, aussi, une différence dans la langue arabe classique. Moi, je croyais qu’ils étaient forts en arabe classique. Alors que je me suis trouvée plus distinguée.

Après les études, est-ce que c’était facile d’entrer dans le monde du professionnalisme ?
Au moment où j’ai décroché mon diplôme, la télévision égyptienne était la seule productrice des films du petit écran. Donc, elle choisissait en premier les étudiants de l’Institut. Ils étaient plus privilégiés pour le choix du casting. Dans ma première année, j’ai été choisie pour travailler avec Houssam Eddine Mostafa, avec Khalid Saoui, dans par exemple «Malikat Orchaline», «Al Imam Al Ghazali» et d’autres. Quand les sociétés de productions ont pris le relais, tout a changé. Ma carrière a été plus focalisée sur le domaine de la télévision, avec quelques apparitions au cinéma. J’ai participé à plusieurs séries qui ont été diffusées au Maroc, comme «Al Souâlouk», et aussi des séries historiques aussi. Malheureusement, on ne fait plus de séries historiques, parce que les télévisions travaillent, actuellement, avec des sociétés de productions privées qui ne veulent pas débourser un grand budget pour ces productions.

Connaissiez-vous des Marocains qui ont pris le même chemin que vous dans les arts dramatiques ?
Pas beaucoup à ma connaissance. Je me rappelle de Karima Al Badaoui et un autre de Tanger qui était très doué dans la réalisation. Une autre jeune actrice qui a du talent aussi. Ce n’est pas comme dans le domaine de la musique.

Quels sont les travaux qui vous ont le plus marquée durant votre parcours ?
Je peux vous dire que le réalisateur M’hammed Sobhi a été pour quelque chose dans ma carrière. Après, j’ai fait du théâtre avec Jalal Cherkaoui. Il faut dire que quand une série a du succès, l’acteur lui aussi en profite et devient plus connu et son parcours avance plus vite. J’ai fait pas mal de séries qui étaient très réussies, dont les plus récentes sont «Al Ikhtiar», «Abou Al Aroussa»…

Avez-vous déjà pensé à participer dans des séries marocaines ?
À chaque fois que je viens au Maroc, je contacte mes amis de la SNRT pour leur dire que j’aimerais travailler dans mon pays, par exemple les Syriens qui travaillent en Syrie et en Égypte. Les Tunisiens aussi. Mais, je n’ai pas encore réussi à réaliser ce souhait. Par contre, quand on me propose des personnages de Marocaine dans des films égyptiens, je les accepte avec plaisir. Je m'assure seulement que le rôle ne nuit pas à mon pays.

Quelle sera la valeur ajoutée pour vous si vous travaillez au Maroc ?
J’aimerais travailler dans mon pays si je trouve des rôles qui me conviennent, être invitée aux festivals marocains pour voir ce qui se passe au Maroc dans le septième art. Je veux me faire une place au Maroc. Comme j’ai travaillé avec les Saoudiens et autres nationalités pourquoi pas dans mon pays d’origine.

Est-ce que l’importance des rôles qu’on vous propose a une relation avec le fait que vous êtes d’origine marocaine ?
Pas du tout. Je choisis toujours mes rôles et je n’aime pas revenir en arrière. Je ne cherche pas la dimension du rôle, mais son importance et sa valeur dans le film. Parce que, pour moi, participer rien que pour être présente ne m’intéresse pas. Les Égyptiens ne rejettent pas les étrangers. Au contraire, dans le syndicat ils sont considérés sur un même pied d’égalité que les locaux. L’Égypte est ouverte à tout le mode comme elle l’a toujours été. Mais, il faut dire que j’ai aussi fait de la publicité pour vivre et assurer la continuité de ma carrière. Par exemple, pendant mes quatre années d’études, je faisais beaucoup de publicité.

Quand les sociétés de productions ont accaparé le rôle de la télévision, quels sont les changements qui ont touché l’acteur ?
Quand les travaux se faisaient au niveau de la télévision, il y avait une censure de la part de grands critiques. Rien ne peut passer sans l’aval de cette Commission. Avec les sociétés de productions, la dramaturgie égyptienne a régressé. Ils ont pris de jeunes scénaristes à travers des ateliers d’écriture, le relationnel est devenu très flagrant. L’État n’a pas aimé ces conditions et a commencé à restructurer de nouveau le domaine. Car, après ces trois ou quatre ans d’anarchie, ils ont commencé à faire appel à nous.

Y a-t-il un personnage marocain que vous aimeriez incarner ?

J’aime travailler dans le théâtre, le cinéma et la télévision. Mais je préfère spécialement les films historiques avec la langue arabe classique. Ces films nous ont beaucoup appris. J’ai toujours souhaité jouer un personnage historique de l’Andalousie.

N’avez-vous jamais pensé à la célébrité ?
La célébrité à d’autres critères, beaucoup de concessions que je ne peux pas faire.

Quels sont vos projets d’avenir ?
Je pars justement en Égypte pour le tournage d’une nouvelle série sociale, réalisée par Ahmed Abdelhamid, scénario Mohamed El Hannaoui, avec comme rôles principaux Khalid Saoui, Sabrine et d’autres nouvelles figures. Je vais camper le personnage de Lisa, fille de l’Égyptien copte Antoine, qui retourne en Égypte après le décès de ses parents et son passage par des conditions difficiles.
Puis, nous avons un projet, moi et mon mari le scénariste égyptien Mohamed El Hannaoui, pour la création d’une société de scénarios.

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