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Revenir à la subvention des prix des carburants signerait la fin des investissements de l'Etat (Lekjaa)

Un retour à la compensation des carburants signerait la fin des investissements de l'État dans des chantiers aussi prioritaires que l'éducation, la santé, la protection sociale ou la sécurité. Fouzi Lekjaa n'y est pas allé par quatre chemins pour répondre aux députés de l'opposition qui l'ont interpellé hier au Parlement sur les mesures prises pour préserver le pouvoir d'achat des citoyens et atténuer l'impact de la hausse des prix des produits de base sur leur niveau de vie. Subventionner à nouveau les carburants coûterait, selon le ministre chargé du Budget, quelque 60 milliards de DH supplémentaires.

Revenir à la subvention des prix des carburants signerait la fin des investissements de l'Etat (Lekjaa)

Un retour à la compensation des carburants coûterait 60 milliards de dirhams supplémentaires à L'État. C'est ce qu'a déclaré, hier, Faouzi Lekjaa, qui intervenait dans le cadre de la session hebdomadaire des questions orales à la Chambre des représentants. Le ministre délégué auprès de la ministre de l'Économie et des finances, chargé du Budget, a été vivement interpellé par les députés de l'opposition sur les mesures prises pour préserver le pouvoir d'achat des citoyens et atténuer l'impact de la hausse des prix des produits de base sur leur niveau de vie. Et pour répondre, il n'y est pas allé par quatre chemins. Si les mesures prises jusqu'à présent par le gouvernement ne sont pas du goût de l'opposition, alors «nous devons communément convenir d'un retour à la compensation» qui nécessitera aujourd'hui 60 milliards supplémentaires, tout en gardant à l'esprit que cela se fera «au détriment des politiques d'éducation, de santé, de sécurité et d'investissement». M. Lekjaa a affirmé que «nous ne pouvons pas mobiliser toutes les ressources financières de l’État pour gérer une situation exceptionnelle, au détriment de l'intérêt de tous les Marocains portant sur la mise en œuvre de chantiers et de grands projets, lesquels sont censés améliorer leur quotidien et à tous les niveaux». «Nous ne pouvons pas renoncer au chantier de la protection sociale, ni à celui de la réforme des systèmes d'éducation et de santé, ou encore à celui du soutien aux entreprises pour préserver les emplois, afin de subventionner les carburants de façon générale, que ce soit pour un usage public ou privé», a lancé le ministre.

Cela étant, M. Lekjaa a rappelé que le gouvernement s'est engagé dans une série de mesures visant à préserver le pouvoir d'achat des citoyens. «Certains parlent comme si la Caisse de compensation avait été complètement mise hors service. Pourtant, et comme vous le savez, cette Caisse continue à jouer son rôle en ce qui concerne la subvention des produits de grande consommation qui intéressent tous les citoyens. Plus encore, les fonds alloués à cette Caisse ont considérablement augmenté dernièrement pour atténuer l'impact de la hausse des prix à l'international», a rappelé M. Lekjaa, évoquant également l'effort financier déployé aux mêmes fins hors de cette Caisse. Ainsi, en ce qui concerne par exemple l'importation des blés dur et tendre, il a été décidé de suspendre la perception des droits d'importation depuis le 1er novembre dernier.

Sur un autre volet, et concernant le financement de l'investissement public, M. Lekjaa a souligné qu'il s'agit d'une orientation stratégique et qu'il est inutile de recourir à une loi de Finances rectificative, puisque les recettes fiscales provenant des impôts directs et indirects permettent de financer cet investissement dans les meilleures conditions. Et d'expliquer que l'investissement public est un choix stratégique de nature à faire augmenter le taux de croissance et, par conséquent, à créer des emplois, et que le Maroc s'est engagé depuis des années dans cette voie en décidant d'augmenter cet investissement pour arriver cette année à un volume de 195 milliards de dirhams.

Abondant dans le même sens, M. Lekjaa a précisé que parmi les mécanismes institutionnels à même d’impulser l’investissement au Maroc, il y a le Fonds Mohammed VI pour l'investissement, alimenté par l'État à hauteur de 15 milliards de dirhams et qui regroupera plusieurs caisses thématiques dédiées aux infrastructures, au soutien à la petite entreprise, etc. De même, ajoute le ministre, le gouvernement est en train d'apporter les dernières touches à la Charte de l'investissement et aux différents décrets y afférents, qui seront bientôt soumis au Parlement pour discussion et adoption, ce qui ne manquera pas, d’après lui, d'imprimer un grand élan à l'investissement, notamment à travers des mécanismes encourageant l'investissement régional et local, mais aussi sectoriel.

Mohamed Sellam et Hicham Oukerzaz 

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