La revanche n’a pas eu lieu, dimanche au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé, où le Maroc a vécu le même scénario de 2017 au Gabon, lorsqu’il se faisait expulser par l’Egypte en quarts de finale. Pour ce derby arabe crucial, le sélectionneur Vahid Halilhodziç a opté pour un Onze titulaire à net penchant offensif, alignant des joueurs qui tendent à accaparer le ballon en ligne médiane (Selim Amallah et Aymane Barkouk), en plus de Soufiane Boufal et Mounir El Haddadi en attaque. Toutefois, la sélection nationale a complètement perdu ses repères et n’a jamais su gérer son avantage au score dès la 6e minute. Au lieu de développer son jeu habituel pour exploiter ses atouts au maximum, le Maroc a, pour la première fois de la CAN Cameroun 2021, cédé la possession du ballon (55% en faveur de l’Egypte) pour tenter de défendre son maigre acquis. Une décision aux conséquences chaotiques, puisque la ligne médiane a démontré toutes ses limites pendant les 120 minutes de dimanche, alors que la défense marocaine a fini par craquer après avoir longtemps repoussé le danger.
Un avantage au score mal géré
Les hostilités ont donc démarré très tôt, grâce à un sprint d'Achraf Hakimi sur le couloir droit. Servi par Sofyan Amrabat, le défenseur du PSG se faisait faucher par Aymane Achraf dans la surface des Pharaons dès la 3e minute. L'arbitre Maguette Ndiaye refusait la sentence dans un premier temps, avant de siffler le penalty après avoir visionné les images de la VAR. Soufiane Boufal transformait ensuite sans trembler (6e), prenant à contrepied le gardien Mohamed Abou Gabal. La première menace égyptienne intervenait à la 20e minute, avec un tir de 35 mètres d'Aymane Achraf, qui poussait Yassine Bounou à la parade. L'Egypte a gagné du terrain avant la demi-heure de jeu, profitant des erreurs d'Amrabat au niveau de la relance, mais la défense du Maroc gérait la pression sans trembler. Bounou s'illustrait encore à la 25e minute en éloignant un autre tir à bout portant d'Ahmed Fattoh, permettant aux siens de reprendre confiance. Le Maroc retrouvait un peu d’équilibre, même si l'ouverture du score a dénaturalisé le jeu des Lions. En effet, Amallah et compagnie ont surtout assumé les tâches défensives, face à une équipe égyptienne qui a accaparé le ballon à la recherche du but de l'égalisation. Après une poignée de duels musclés et quelques timides tentatives égyptiennes, la première mi-temps se terminait à la faveur des Lions de l'Atlas (1-0).
Salah sort du lot et propulse l’Egypte en demies
La seconde période démarrait logiquement sur un net pressing offensif des Pharaons. Entré en jeu après la mi-temps, trézeguet tentait sa chance à la 49e minute après un service de Salah, mais son tir passait à côté du montant droit. Les Egyptiens forçaient ensuite le passage sur les couloirs et optaient pour les corners, qui offraient finalement l'égalisation à l'adversaire (Mohamed Salah buteur à la 54e minute). A la 62e minute, le capitaine Romain Saïss sauvait le Maroc d'un deuxième but imminent, grâce à un tacle gagnant qui a privé Omar Marmouch du face-à-face avec Bounou. Vahid Halilhodziç réagissait ensuite pour redonner du tonus à une ligne d'attaque trop molle, remplaçant Soufiane Boufal par Soufiane Rahimi à la 66e minute. Le changement donnait ses fruits et le Maroc retrouvait enfin le chemin de la cage égyptienne, avec un coup-franc direct botté par El Haddadi et repoussé par Abou Gabal à la 77e minute. Nayef Aguerd, lui, heurtait la transversale sur un sublime centre de Selim Amallah (80e). Ryan Maee et Imran Louza se joignaient à la partie (à la place d'Ennesyri et d'Amallah) à la 88e minute, afin de booster l'attaque lors des prolongations. Le temps additionnel démarrait avec la même intensité et des tentatives d'un côté comme de l'autre. À la 100e minute, Mohamed Salah surgissait de nouveau et se jouait de Nayef Aguerd puis servait Trézeguet, qui réussissait le break du plat du pied (2-1). Les dés étaient joués et le Maroc pliait encore bagages au stade des quarts de finale.
Après Hervé Renard en 2018, Carlos Queiros se paye Vahid Halilhodziç à Yaoundé
Fidèle à son statut d’ogre continental malgré la nette baisse de régime observée lors de la dernière décennie, l’Egypte a fait parler son expérience et sa grande volonté, exploitant la moindre occasion et se jouant des nerfs de son adversaire avec intelligence. Son coach Carlos Queiros a également consacré sa supériorité face au Maroc, lui qui avait déjà gagné face aux Lions en 2013 avec l’Afrique du Sud, puis lors du Mondial Russie 2018 contre Hervé Renard (1-0 pour l’Iran). Vahid Halilhodziç, lui, devrait certainement éprouver des regrets après ce match. Ses choix au niveau du Onze titulaire et au cours de la rencontre n’ont pas du tout facilité la tâche aux joueurs sur la pelouse. A présent, même ses choix opérés bien avant la CAN seront remis en question, puisque l’heure des comptes ne saurait tarder après cet échec.