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Casablanca : pourquoi l’Entraide nationale n’a pas versé la subvention 2021 à l’APAEI

Casablanca : pourquoi l’Entraide nationale n’a pas versé la subvention 2021 à l’APAEI
Ph. Seddik

L'Association des parents et amis des enfants inadaptés (APAEI) de Casablanca a suspendu, depuis lundi dernier, toutes ses activités. Tous les jours, depuis cette date, les salariés du Centre situé au quartier Palmier, au nombre de 168, accompagnés de certains des 560 enfants en situation de handicap dont ils se chargent, en plus de leurs parents et tuteurs, observent des sit-in de protestation devant l’établissement en question. Motif de ce mouvement de colère : le non-versement, par l’Entraide nationale, qui relève du ministère de la Famille, de la solidarité, de l’égalité et du développement social, des subventions dues à l’APAEI au titre de l’année 2021.

«L’Entraide nationale pourrait résoudre le problème en quelques instants, mais on ne comprend pas ce gel de la situation. Nous ne savons pas si ce département est confronté à un problème de ressources, ou si c’est autre chose. Notre situation est en règle. Nous n’avons aucun problème d’ordre juridique ou organisationnel et nous avons toujours soumis les comptes et les rapports financiers de l’APAEI à la Cour des comptes, au secrétariat général du gouvernement, etc. Nous ne saisissons vraiment pas les raisons de ce blocage», explique Ali Redouane, président de l’APAEI.

Contactée par nos soins, la Coordination régionale de l’Entraide nationale de Casablanca-Settat a une réponse toute simple. «Nous avons un manuel de procédures que les bénéficiaires des subventions se doivent de respecter. Dans le cas de l’APAEI, le dossier contenait une ou plusieurs erreurs qu’il fallait rectifier avant son approbation», explique la Coordination régionale, soulignant que le dossier avait été déposé le vendredi 8 avril puis rejeté, avant sa rectification par l’APAEI puis son dépôt à nouveau, mardi dernier.

La Coordination régionale indique également que l’APAEI n’est pas la seule Association, au niveau de la région de Casablanca-Settat, qui n’a pas encore perçu la subvention au titre de l’année 2021, et qu’un nombre d’associations suit toujours la procédure en vigueur afin de bénéficier de cette aide de l’État. Selon Ali Redouane, ces erreurs sont minimes, voire futiles, et ne devraient pas bloquer le dossier de demande de subvention. À court de moyens, alors que l’Association a déjà entamé l’exercice 2022, celle-ci n’est plus en mesure, depuis des mois, de verser de salaire à ses employés, répartis entre enseignant(e)s, encadrants, puériculteurs(trices), personnel d’entretien et de propreté, etc. Selon le président de l’APAEI, l’enjeu de la situation repose sur un montant mensuel de 700.000 DH, somme équivalente aux salaires des différents collaborateurs. «Nous manifestons aujourd’hui, car cela fait 7 mois que nous n’avons pas perçu nos salaires. Cet établissement compte 168 salariés, tous ont différentes charges, des enfants ou des parents à entretenir, des médicaments à acheter ou des frais de scolarité dont il faut s’acquitter, des crédits...», souligne, pour sa part, Mohamed Boudras, directeur du Centre de l’APAEI. Et de préciser : «Cette catégorie vit dans une situation catastrophique. Nous avions tenu le premier mois, puis le deuxième, animés par notre sens de la responsabilité et de la citoyenneté, mais de là à atteindre 7 mois sans rémunération et entamer le huitième, ce n’est plus possible, nous ne pouvons plus tenir, nous sommes devenus des cas sociaux. Les gens qui gèrent ce secteur au sein de l’Entraide nationale se doivent de prendre leurs responsabilités, d’ouvrir un dialogue, de nous expliquer où se situe le problème et de prendre toutes les dispositions pour le résoudre dans les plus brefs délais».

D’autres enseignants parlent de catastrophe qui les frappe de plein fouet : «Nous sommes en arrêt de travail pour raison de grève, les 560 enfants inadaptés que nous accompagnons le sont aussi, leurs parents également ne peuvent pas aller travailler, car ils doivent s’occuper d’eux… c’est une véritable catastrophe sociale». «Nous sommes conscients qu’il s’agit dans ce cas d’enfants à besoins spécifiques et inadaptés, d’autant plus que nous sommes partenaires, mais cela ne nous permet pas pour autant de transgresser les procédures en vigueur. C’est un retard qui est indépendant de noter volonté», conclut la Coordination régionale de l’Entraide nationale. 

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