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Casablanca-Settat : le CRT veut repenser le tourisme dans la région

Repenser le tourisme de la région de Casablanca-Settat équivaut à repenser la distribution du capital touristique dans les 12 régions du Maroc. C’est l’axe principal autour duquel a gravité une conférence-débat organisée, en célébration de la Journée mondiale du tourisme, par le Conseil régional du tourisme (CRT) de Casablanca-Settat.

Casablanca-Settat : le CRT veut repenser le tourisme dans la région

Professionnels et personnalités du secteur du tourisme et des voyages ont pris part à une rencontre-débat à l'occasion de la Journée mondiale du tourisme, dont la thématique est plus que jamais au cœur de l’actualité. L’optique est d’assurer une reprise sereine du secteur, malgré la conjoncture, après deux années de diète forcée dictée par la pandémie de la Covid-19. L’objectif était également de mettre l’accent sur le rôle crucial des industries touristiques pour le développement du pays. «Repenser le tourisme c’est repenser les investissements, la rentabilité et la position de toutes les régions. Aujourd’hui, Marrakech-Safi, Souss-Massa et Casablanca-Settat représentent plus de 70% du business du tourisme. Il faudrait ainsi repenser la distribution du capital touristique et de la valeur ajoutée dans les 12 régions du Maroc qui possèdent des atouts indéniables : humanité, hospitalité, musées, histoire, authenticité…», a expliqué Othman Chérif Alami, président du CRT de Casablanca-Settat. Et d’ajouter : «Pour repenser le tourisme, il faut que politiquement le gouvernement croie au développement du tourisme et mette en place les moyens et les outils pour créer ce déploiement dans toutes les régions de notre beau pays». En ce sens, le CRT de Casablanca-Settat avait défini deux niches recommandées par les élus de la région. Il s’agit du MICE (Meeting, Incentives, Conférences et Expositions) et du tourisme rural dans lequel les provinces de Benslimane, de Settat et de Berrechid constituent des centres intéressants, à travers des produits aussi divers que le trekking, les produits du terroir, les gravures rupestres, les balades à cheval, etc.

Cette vision stipule que 40% du budget de la région devrait être investi dans le territoire rural. «Cette démarche permettra, à terme, de créer des gîtes d’étape, des hôtels de bien-être avec un développement de toute la région et un ralentissement de l’exode rural vers les villes et un repeuplement des zones rurales», explique le CRT. Parallèlement, une solution de transformation de l’Office des foires et expositions de Casablanca a été proposée pour redynamiser le MICE. «Un tiers de la surface serait reconstruit pour obtenir 3.500 à 4.000 places assises, les deux tiers restants seraient consacrés à l’exposition. Cette infrastructure art déco nécessiterait 40 à 50 millions de DH d’investissement pour se transformer en Palais des congrès», a souligné le président du CRT de Casablanca-Settat. Pour sa part, Bouchra Taïbi, consultante en charge du développement du CRT, a estimé que la crise Covid-19 et l’arrêt des activités touristiques qu’elle a engendré étaient l’occasion idoine pour mener une réflexion sur le tourisme. «Les trois leviers étaient la transformation en acteur responsable, l’innovation marketing et de produits touristiques, et la communication visionnaire avec une large digitalisation», a-t-elle déclaré, soulignant que l’Organisation mondiale du tourisme a choisi, le thème «Repenser le tourisme» à travers trois recommandations : une nouvelle gouvernance pour la reprise, la représentativité locale des instances du tourisme, dont les CRT, et le partenariat public-privé. Intervenant lors de cette rencontre, Aziz Boucetta, journaliste et chroniqueur, a préconisé d’investir dans la culture et le patrimoine dans un pays chargé d’une histoire de plus de 2.000 ans.

À titre d’exemple, selon lui, il serait plus judicieux de mettre en valeur la Bataille d’Oued El Makhazine, qui a changé la géopolitique du Pacifique, au lieu de s’identifier seulement grâce à la gastronomie. De son côté, Samir Sahraoui, fondateur du cabinet «Chorus Consulting Hospitality & Leisure», a estimé que bien qu’on ait longtemps raisonné en termes de recettes, l’indicateur le plus parlant est la durée moyenne de séjour, limitée à 3 jours au Maroc. «Aujourd’hui, nous vendons ce que la majorité des destinations du monde proposent sans différenciation. La recette moyenne par touriste au Maroc est de 600 dollars, alors qu’elle frôle les 2.000 dollars en Thaïlande. La Turquie, qui a mis l’accent sur le balnéaire, a une recette moyenne par touriste inférieure à celle du Maroc, soit à 480 dollars», a-t-il conclu.

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