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Abdellatif Maâzouz : «Casablanca-Settat est en train d’être titillée par d’autres régions sur son attractivité territoriale»

Abdellatif Maâzouz : «Casablanca-Settat est en train d’être titillée par d’autres régions sur son attractivité territoriale»
Abdellatif Maâzouz et Latifa Jirari, DG d'APD Maroc. Ph. Sradni

Abdellatif Maâzouz, président du Conseil de la région de Casablanca-Settat, était l’invité, hier, de l’événement «APD Executive Discussion», organisé à l’initiative de l’Association pour le progrès des dirigeants (APD Maroc). «La stratégie de développement de la région de Casablanca-Settat» a été le thème de cette rencontre. Un thème majeur qui interpelle tout le tissu économique de la région. La problématique de l’eau et l’exode rural qui s’ensuit inéluctablement, le développement économique, l’investissement, la crise sanitaire, la solidarité interrégionale, le Schéma régional de l’aménagement du territoire et d’autres thèmes ont été développés par le président de l’assemblée régionale. En ce qui concerne les montants contenus dans les différentes conventions signées par la région au titre de l’année 2022, ils sont de l’ordre de 2,928 milliards de DH.

La région y contribuera à hauteur de 1,3 milliard de DH, tandis que les différents partenaires prendront en charge le 1,628 milliard de DH restant. À ce propos, sur les 54 conventions signées, 44 sont programmées pour l’année en cours. Elles concernent l’emploi, la création d’entreprise, l’innovation, les générations montantes, l’intégration du monde rural, l’attractivité sociale et culturelle, la qualité de vie, l’éducation et la santé, ainsi que la mobilité régionale et les infrastructures. Concernant les caractéristiques de la région, Abdellatif Maâzouz a fait savoir que selon des estimations, elle devrait abriter plus de 7,5 millions d’habitants. «La région occupe la première place économiquement parlant, sur la base de tous les indicateurs, que ce soit la production, l’export, l’emploi, etc.

Cependant, Casablanca-Settat est en train d’être titillée par d’autres régions, à savoir Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, Souss-Massa et plus particulièrement Rabat-Salé-Kénitra, que ce soit géographiquement, économiquement et surtout en termes d’attractivité territoriale, et c’est ce qui préoccupe le plus». Il a aussi indiqué que la promotion du tourisme n’est pas une préoccupation directe de la région, mais que le développement du secteur touristique fait partie du développement économique, et la région peut ainsi intervenir dans ce registre. Concernant le Schéma régional de développement du territoire (SRAT), Abdellatif Maâzouz s’est arrêté sur les enjeux majeurs, les défis et les principaux axes du changement. «Le SRAT devait voir le jour lors du mandat précédent, mais un nombre de contraintes a retardé cela, notamment la crise sanitaire liée à la Covid-19, et dès mon arrivée, j’ai relancé ce chantier.

Aujourd’hui, je peux dire que nous sommes à 75 ou 80% de sa réalisation», a-t-il indiqué. Et d’ajouter : «L’idée était d’avoir une vision globale qui peut se résumer dans l’enjeu majeur pour l’avenir de la région de Casablanca-Settat, qui consiste à maintenir et à consolider son rôle de locomotive nationale et de métropole de dimension internationale, notamment continentale». Il s’agit, en ce sens, d’une locomotive économique dynamique, attractive et compétitive, mais aussi une place forte de commerce et de services, d’innovation et de brassage des flux financiers et humains, nationaux et internationaux. Face à cette situation, et pour se donner les moyens de gagner ce pari, l’assemblée régionale et son territoire sont appelés à relever une multitude de défis, dont la mise en œuvre d’un nouveau modèle de développement régional durable, résiliant, inclusif et équitable, permettant de résorber progressivement les disparités sociales, territoriales, générationnelles et de genre. Il est également question de la sauvegarde et de la protection des ressources naturelles qui constitueront, à l’avenir, le socle de l’ancrage territorial de la région et la source de vie de ses habitants. Il s’agit notamment des ressources hydriques, du couvert végétal, de la nature de son littoral, des terres arables et de toutes les parties constitutives de sa biodiversité.

Évoquant les particularités des provinces relevant de la région, Abdellatif Maâzouz a fait mention de la division de la région en 5 Espaces projets. Le premier concerne Casablanca et sa région. Baptisé Espace projet de croissance, il a pour vocation les services métropolitains, les fonctions supérieures, les finances, la recherche, le commerce international et la logistique. Un assortiment de projets à forte valeur ajoutée et le moins polluant possible. L’Espace projet du développement touristique et de l’ouverture vers l’international concerne la partie au sud de Casablanca (El Jadida et sa région) autour du littoral. Il a pour vocation le tourisme balnéaire, les activités portuaires, l’export de minerais et la pêche. «C’est l’espace le plus inter-nationalisable après Casablanca où le tourisme peut être développé», a noté le président de la région. Quant à l’Espace projet agro-industriel concerne une zone située entre Benslimane, Settat et Berrechid. La vocation qui lui a été dédiée repose sur l’agriculture, l’agro-industrie, l’artisanat, les produits d’appellation géographique protégée, les grands ensembles géographiques homogènes. Le quatrième Espace projet couvre une partie de la province de Settat. Il est dédié au développement humain et à la valorisation des produits du terroir.

Il a pour vocation l’agriculture, les produits du terroir, les produits bio, les produits d’artisanat et le savoir-faire local. Il couvre des territoires marqués par un déficit en termes de développement humain. «L’idée est de se focaliser, au moins durant deux mandats, sur cette partie de la région afin de sortir les gens de leur précarité et de leur permettre de gagner leur vie dignement», a commenté Abdellatif Maâzouz. Enfin, le dernier Espace Projet concerne le développement durable et couvre Benslimane et sa région. Il a pour vocation l’écotourisme, la santé, l’agriculture biologique, la valorisation de la biodiversité, les industries propres, les sports, loisirs et détente. Il constitue un poumon vert de la région à protéger. Auparavant, Abdellatif Maâzouz a rappelé le cadre légal de la régionalisation, un des axes principaux des politiques publiques qui est régi par la loi-cadre 111/14 et qui définit les compétences et le fonctionnement des régions, mettant l’accent sur le principe de coopération et de solidarité entre les régions, à travers le fonds de solidarité interrégionale, ainsi que l’obligation de solidarité avec le monde rural. «Par la force réglementaire, les régions doivent affecter 40% de leur budget au monde rural», a-t-il souligné.

Il a aussi rappelé les trois catégories de compétences du Conseil, à savoir les compétences propres à la région, les compétences partagées avec d’autres organes de l’État et les compétences transférées par l’État vers la région. Sur ce dernier point, il a fait savoir qu’au niveau du ministère de tutelle, «on voulait laisser les régions s’adapter à leurs compétences, en fonction de leur capacité à mettre en œuvre. Toutes les régions ne disposent pas de tous les moyens humains pour planifier, programmer et mettre en œuvre. Chose qui fait qu’il y a des régions qui vont perdre là où elles ont des compétences. Là où une région a des compétences peut ainsi figurer dans les prérogatives transférées par l’État. Et le ministère de tutelle est très flexible par rapport à cette question». Il a aussi noté que le développement rural et économique figure dans les trois catégories.

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