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L’économie nationale en proie à l'incertitude : les points chauds à surveiller

Creusement du déficit commercial suite au renchérissement des importations, hausse de l’inflation, notamment la composante importée et par les coûts, rétrécissement des conditions de financement du Trésor à l’international et augmentation des charges de la compensation. Le Maroc fait face à une conjoncture difficile accentuée par une année de forte sécheresse. CDG Capital Insight livre une nouvelle analyse des perspectives macro-économiques pour cette année.

L’économie nationale en proie à l'incertitude : les points chauds à surveiller
La saison agricole 2021-2022 est menacée par la sécheresse.

Après une année 2021 marquée par les répercussions importantes de la pandémie sur les politiques publiques, les perturbations des chaînes de valeurs et la hausse des prix des matières premières et énergétiques, l’année 2022 débute avec des évolutions globales de forte ampleur. Un constat confirmé par les analystes de CDG Insight dans une nouvelle analyse sur les perspectives macro-économiques pour l’année 2022.

«Dans ce contexte volatil et tendu, l’économie nationale entame une année incertaine marquée par la détérioration des déficits jumeaux et de niveau d’endettement, une saison agricole 2021-2022 menacée par la sécheresse et la forte hausse des prix des matières premières et énergétiques. Cette hausse des prix, dont le potentiel demeure imprévisible, a été exacerbée par le déclenchement de la guerre Russie/Ukraine. Ses répercussions devront être surveillées compte tenu du poids de l’Ukraine et de la Russie dans le marché des denrées alimentaires et de l’énergie, mais aussi dans le marché des métaux rares qui représentent des intrants importants pour les composants électroniques», relèvent les auteurs de l'étude.

Pour le Maroc donc, l’impact est inéluctable : creusement du déficit commercial suite au renchérissement des importations, hausse de l’inflation, notamment la composante importée et par les coûts et rétrécissement des conditions de financement du Trésor à l’international et augmentation des charges de la compensation.

À l’évidence, la croissance économique du Royaume subira le double effet de la hausse des prix à l’international et d’une campagne agricole prévue en dessous de la moyenne décennale. «Après une forte croissance enregistrée en 2021, l’année 2022 devrait connaître un fort ralentissement en dessous du seuil de 3% sous le double effet d’une très faible pluviométrie ce qui laisse présager une production céréalière en dessous de 40 millions de quintaux. Il s’agit également d’un recul de la croissance non agricole compte tenu de la dissipation de l’effet de base de la crise Covid-19, notamment l’érosion des marges du secteur secondaire en résultat de la hausse des prix des matières premières (y compris les demi-produits) et énergétiques et le faible redressement de certains secteurs tertiaires, particulièrement le tourisme et le transport», décryptent les analystes de CDG Insight.

Masse monétaire de plus en plus liquide dans un contexte de taux baissier

Selon le document, la masse monétaire en circulation, recensée par l’agrégat M3, a fortement augmenté au cours de l’année 2020 avec un quasi doublement de son rythme de croissance, lequel est passé à 8% contre seulement 5% enregistré au cours des cinq dernières années d’avant la crise. En pourcentage du PIB, le niveau de la masse monétaire est passé de 119% en 2019 à 136% en 2020 avant de reculer à 133% en 2021 suite à une forte reprise de la croissance nominale. L’accroissement du poids de l’agrégat M3 comparativement au PIB (M3/PIB) s’est fortement accéléré au cours des deux dernières années, ce qui pourrait être une source d’inflation monétaire à moyen/long terme. «La forte hausse de la masse monétaire conjuguée à l’accroissement de sa liquidité pourrait générer plusieurs zones de risque. Notamment des ressources bancaires, bien que moins chers, de plus en plus liquides. Cette situation pourrait générer un risque bilanciel pour les banques compte tenu de la prépondérance des engagements à moyen et long terme, notamment en prêts immobiliers» est-il précisé.

En outre, la forte hausse de la circulation fiduciaire, particulièrement en 2020 avec +50 milliards de DH contre une moyenne de 17 milliards enregistrée sur la période 2015-2019, représente une source d’accroissement du secteur informel et du marché de change parallèle. «La progression de la masse monétaire en circulation à un niveau supérieur à la croissance nominale du PIB pourrait représenter une source d’inflation, de type monétaire, à moyen et long terme. La hausse soutenue de la masse monétaire et l’accroissement de sa liquidité représente un risque à surveiller au cours des prochaines années», souligne CDG Insight.

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