Les groupes parlementaires de l’opposition et ceux de la majorité ne sont pas près d’enterrer la hache de guerre. Des deux côtés, toutes les occasions sont bonnes pour vouer aux gémonies l’autre partie et l’accuser de tous les maux. C’était le cas il y a quelques jours lorsque les partis de la majorité ont organisé une réunion à la première Chambre sous l’égide de «l’instance de la présidence de la Chambre des représentants». Il n’en fallait pas plus pour que l’opposition crie au scandale, dénonçant une «usurpation» du titre de président de la Chambre des représentants. Dans une lettre adressée à ce dernier, les groupes et groupement parlementaire de l’opposition s’insurgent contre l’implication de l’institution de la présidence de la Chambre des représentants dans les réunions de la majorité parlementaire.
Dans cette lettre, les forces de l’opposition ont indiqué que ces derniers jours, les médias nationaux avait relayé un communiqué de presse des groupes parlementaires de la majorité (le groupe du Rassemblement national des indépendants, le groupe authenticité et de modernité, le groupe istiqlalien pour l’unité et l'égalitarisme et le groupe constitutionnel démocratique et social), faisant état de leur réunion le 15 février dernier sous l’égide «de l’instance de la présidence de la Chambre des représentants» dirigée par le RNI. Si pour les députés de la majorité, cette réunion s’inscrit dans le cadre des concertations prévues par la charte de la majorité gouvernementale, pour les députés de l’opposition il s’agit d’une «violation grave des lois en vigueur et des traditions parlementaires nationales».
Car pour eux, les organes et les structures de la Chambre des représentants sont fixés par la Constitution et les dispositions du règlement intérieur de la Chambre, dont la deuxième partie définit clairement les principes et les règles régissant les différentes instances de la première Chambre, à savoir la présidence de la Chambre des représentants» et «le bureau de la Chambre». Dans la même lettre, les quatre partis de l’opposition rappellent les dispositions de la loi qui prévoient que «la présidence de la Chambre des représentants est confiée au président de la Chambre et au bureau de la Chambre en tant qu'organe collégial chargé de la gestion des affaires de l'institution législative».
En conséquence, la soi-disant «instance de présidence» s’apparente, selon eux, à une tentative d’usurpation de titre et, du coup, il s’agit d’une atteinte à l'article 69 de la Constitution et d’une entorse flagrante au règlement intérieur de la première Chambre. C’est ainsi que les partis de l’opposition ont saisi le président de la Chambre des représentants M. Talbi Alami, pour tirer au clair cette affaire et pour interpeller les groupes parlementaires de la majorité sur leurs fausses allégations».
