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Changement climatique : le Maroc doit s’attendre à des flux migratoires croissants

Selon le HCP, le Maroc devra s’attendre à des flux migratoires croissants en provenance du sud du Sahara compte tenu des effets des changements climatiques qui accentuent les difficultés de l’Afrique en matière de croissance économique et du développement social.

Changement climatique : le Maroc doit s’attendre à des flux migratoires croissants
Rencontre-débat organisée par le HCP et l’UNFPA sous le thème «Les trajectoires et défis démographiques».

En Afrique, et sur un plan économique, le changement climatique entraînerait une perte des 2/3 des terres arables d’ici 2030 (FAO) et une perte de 5 à 15% de la croissance de son PIB par habitant (BAD). Sur le plan social, le changement climatique pourrait faire passer près de 43 millions d’Africains supplémentaires sous le seuil de pauvreté d’ici 2030. Ce constat est dressé par le haut-commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi Alami, qui rappelle que «malgré sa richesse en ressources naturelles, l’Afrique reste, en termes de développement, à la traîne par rapport aux autres régions du monde, handicapée notamment par le faible niveau de développement de ses infrastructures et une prépondérance de son secteur informel en raison particulièrement de la faible productivité de son secteur agricole». 

S’exprimant lors d’une rencontre-débat organisée à Rabat par le Haut-Commissariat au Plan (HCP) et le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) dans le cadre de la célébration de l’atteinte du seuil des 8 milliards par la population mondiale, sous le thème «Les trajectoires et défis démographiques», M. Lahlimi Alami a souligné que «l’Afrique subsaharienne devrait voir sa population augmenter pour passer de près de 1,17 à 2,11 milliards en 2050». «Ce croît démographique, qui s’accompagne d’une population en âge de travailler de plus en plus importante et qui voit dans les pays du Nord l’une des solutions pour échapper au chômage et à la pauvreté, exacerberait la pression sur les pays de la rive sud de la Méditerranée comme lieu de passage obligé vers l’Europe».

Le Maroc devient de plus en plus un pays d’immigration 

«Dans ce contexte régional, le Maroc, pendant longtemps, pays de transit, devient de plus en plus un pays d’immigration, sous l’effet d’une politique migratoire de plus en plus sélective de la part des pays européens. Il est ainsi confronté à la pression de flux migratoires croissants venant du sud du Sahara», affirme le haut-commissaire au Plan. De par sa situation géographique, située au carrefour des deux espaces européen et africain, le Maroc, fait savoir M. Lahlimi Alami, «se trouve au cœur de cette réalité de la frontière entre ces deux mondes à évolutions démographique et économique contrastées et affronte tous les jours les difficultés de sa gestion, étant lui-même à la fois source d’émigration, pendant longtemps pays de transit et aujourd’hui pays de séjour d’immigrés». L’Europe, poursuit-il, la plus grande puissance économique du monde, constitue naturellement un des pôles d’attraction de l’immigration exacerbée par la proximité des pays du Sud et par la multiplication des foyers de crises géostratégiques à travers le monde, alors qu’elle devrait connaître un déclin de sa population, passant de 743 millions d’habitants aujourd’hui à près de 703 millions en 2050. 

Par ailleurs, le Maroc, partie intégrante de l’Afrique, de par la géographie, l’histoire et la communauté de destin, est toujours très solidaire de ce continent avant et après son indépendance et aujourd’hui dans la lutte pour son développement. «C’est ainsi que, malgré ses propres problèmes économiques, le Maroc, le premier investisseur africain en Afrique, prévoit de contribuer au développement des infrastructures africaines où le Gazoduc Nigeria-Maroc est l’un des projets phares du continent. Ce dernier constitue «plus qu’un projet bilatéral entre deux pays frères», comme l’a souligné Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu L’assiste, ses effets devront profiter à l’ensemble de la région de l’Afrique de l’Ouest», a relevé M. Lahlimi Alami. 

En matière de gestion des flux migratoires, et sous les hautes instructions et le leadership de Sa Majesté le Roi, le Maroc a adopté plusieurs initiatives. «Dans le cadre d’une Stratégie nationale de l’immigration et l’asile, Sa Majesté le Roi a été le leader de l’Afrique dans son adoption de l’Agenda africain sur la migration en 2018. À Son éminente initiative, le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières en 2018 a été adopté par la communauté internationale. Sous Ses hautes directives, l’Observatoire africain pour les migrations a été créé à Rabat en 2020 et le Maroc a poursuivi la régularisation de la situation des immigrants, dont près de 50.000 d’entre eux ont vu leur situation régularisées», a rappelé le haut-commissaire. 

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Lancement au Maroc de la campagne «1of8billion»

Le représentant du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) au Maroc, Luis Mora, a annoncé, lors de cette rencontre-débat, le lancement au Maroc de la campagne de mobilisation «1of8billion», à l’occasion de la célébration de l’atteinte du seuil des 8 milliards par la population mondiale. Cette campagne se veut une occasion de lancer un appel pour une action conjointe visant à assurer que l’ensemble des 8 milliards de personnes puissent jouir de leurs pleins droits afin de créer un monde «plus juste, plus prospère et plus durable» et entend souligner l’importance des droits et aspirations de chaque personne dans la quête du développement mondial, a-t-il indiqué. Cette campagne, a ajouté le représentant de l’UNFPA, sera conduite en étroite collaboration avec les partenaires institutionnels à plusieurs niveaux territoriaux, les organisations de la société civile, le secteur privé, les centres de recherche et les universités au Maroc.  

En 2050, un quart de la population marocaine sera composé de personnes âgées

Les personnes âgées (ayant 60 ans et plus) constitueront un quart de la population marocaine en 2050. «La baisse de la fécondité et l’allongement de l’espérance de vie entraîneront le vieillissement de la population marocaine. Le nombre de personnes âgées au Maroc va croître de façon soutenue. Le nombre de personnes âgées de 60 ans et plus augmentera de 3% pour atteindre 10 millions en 2050, alors que la population totale n’augmentera que de 0,6%», a ainsi précisé le directeur du Centre d’études et de recherches démographiques au HCP, Mohammed Fassi Fihri.

«Cette évolution s’accompagne de difficultés pour les caisses de retraite et les systèmes de santé qui devront faire face, en plus des maladies transmissibles qui caractérisent les pays en développement, aux maladies coûteuses et de longue durée de la vieillesse», a fait savoir M. Fassi Fihri, ajoutant que «sur le plan social, cette tendance peut être source de pauvreté et de vulnérabilité». Mais ce vieillissement de la population marocaine comporte un aspect positif, souligne le responsable, notant que cette tendance ouvre la voie à ce qu’on appelle le «deuxième dividende démographique», dans la mesure où l’augmentation de l’espérance de vie encourage les gens à épargner et à accumuler des actifs, ce qui peut contribuer à une augmentation durable du revenu national.

>> Lire aussi : La population mondiale a atteint 8 milliards d'habitants ce mardi

 

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