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Les trois chantiers majeurs du cluster médical marocain

Le cluster de l’industrie médical se montre bien dynamique. Cette plateforme créée en juillet 2020 pour identifier, faciliter et mettre en œuvre des solutions innovantes face à des problématiques telles que l’autosuffisance en consommables médicaux et la normalisation des produits fabriqués localement, est sur plusieurs chantiers. Elle planche notamment sur le développement d’un écosystème propice à une industrie locale, sur la valorisation de l’innovation à travers des projets collaboratifs et l’accompagnement des startups et s’active pour attirer les investisseurs étrangers.

Les trois chantiers majeurs du cluster médical marocain
Le cluster de l’industrie médical a conclu différents partenariats, dont le dernier en date, un protocole d’accord avec le ministère de l’Industrie et du Commerce, le ministère de Santé et l’Association marocaine des groupes de santé.

Le cluster de l’industrie médical (MMI) fait preuve d'un dynamisme avéré. Cette initiative, qui a vu le jour en juillet 2020 en tant que plateforme visant à identifier, faciliter et mettre en œuvre des solutions innovantes face à des problématiques telles que l’autosuffisance en consommables médicaux et la normalisation des produits fabriqués localement, a une multitude de projets dans le pipe.

«Nous avons trois chantiers majeurs en cours. Le premier concerne le développement d’un écosystème propice à une industrie locale. Le deuxième consiste à attirer les investisseurs étrangers en augmentant la valeur ajoutée de la production, en consolidant la chaine de valeur et en transférant le savoir-faire et les technologies, notamment. Enfin, le troisième chantier porte sur la valorisation de l’innovation à travers des projets collaboratifs et l’accompagnement des startups, entre autres», a déclaré, au journal Le Matin, le directeur général du cluster médical, Mounir Idder.

Le cluster médical est aussi derrière la mise sur le marché des fameux respirateurs artificiels 100% marocains dont la certification de la part des autorités sanitaires a été reçue fin janvier. «S’il y a bien un point positif à cette crise sanitaire inédite, c’est d’avoir pris conscience que nous étions tout à fait capables et outillés pour produire une bonne partie du matériel que nous importons. Cette capacité à produire est évidemment à mettre au crédit des industries existantes et au développement continu au Maroc, comme l’aéronautique, l’automobile, le plastique et le textile, depuis plusieurs décennies grâce à la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI», développe le DG.

Selon lui, la crise Covid a éveillé les consciences et il est désormais temps que ce secteur naissant soit structuré grâce à la mise en place d’un cadre propice à l’industrialisation des dispositifs médicaux et produits de santé. Pour ce faire, le MMI a conclu différents partenariats, dont le dernier en date, un protocole d’accord avec le ministère de l’Industrie et du Commerce, le ministère de Santé et l’Association marocaine des groupes de santé.

«Il était nécessaire de faire collaborer toutes les parties prenantes à ce challenge. C’est ainsi qu’industriels et pouvoirs publics, associés au privé (cliniques) et au semi-privé (Fondation Cheikh Khalifa) ont décidé de travailler main dans la main en signant une série de protocoles de partenariats dont le plus important et le plus significatif est celui signé le 28 décembre 2021 entre le ministère de l’Industrie, le ministère de la Santé, les groupes de santé et nous-mêmes, le Cluster des Industries médicales marocaines», poursuit Mounir Idder. Et pour expliquer l’importance de regrouper toutes les parties prenantes, le directeur général du MMI compare l’assise de cette industrie à une chaise. «Dans le cadre de ce partenariat, nous avons les 4 pieds qui la feront tenir et la stabiliser sur le long terme». D’abord, l’on retrouve les industriels avec leur engagement, leur savoir-faire et leur expérience. Vient ensuite le ministère de l’Industrie pour la certification grâce à son organe IMANOR et aussi pour accompagner les entreprises désireuses d’investir dans ce secteur. Le troisième pilier est le ministère de la Santé qui se charge du volet de l’homologation et la mise sur le marché à travers la direction du médicament et de la pharmacie. Enfin, le dernier intervenant est l’association marocaine des groupes de santé qui se sont engagés à passer commandes.

«L’objectif est donc de préparer un environnement propice au développement d’un secteur stratégique qui devra permettre à terme la souveraineté sanitaire». Le marché mondial, dans le radar du cluster médical Avec plus de 2,5 milliards de dollars, le marché marocain ne représente que 0,1% du marché mondial. «C’est pour cela qu’il faut envisager très rapidement le marché mondial qui lui dépasse les 500 milliards de dollars». Pour ce faire, le cluster médical devrait d’abord s’attaquer au continent africain. «C’est la première zone qui vient à l’esprit, car sa croissance est exceptionnelle et que c’est un marché auquel nous avons accès plus facilement grâce à la reconnaissance de la qualité des produits marocains et grâce aux liens ancestraux qui nous unissent à nos frères africains. L’Afrique est donc un bon tremplin pour atteindre une taille critique de production et une montée en compétence», explique le DG. Et d’ajouter que les marchés européen et d’Amérique du Nord doivent rester en ligne de mire puisqu’ils représentent à eux deux 72% du marché mondial, soit plus de 300 milliards de dollars.

«Si nous travaillons de concert, rapidement et efficacement, tout est possible. Car tous les voyants sont au vert pour le Maroc», que ce soit géopolitiquement, économiquement, géographiquement ou encore socioéconomiquement. Selon lui, les pays occidentaux veulent se libérer de leur dépendance à la Chine. «Pour atteindre une taille critique et faire des économies d’échelles (principalement sur la matière première), il est nécessaire que les donneurs d’ordre marocains (publics et privés) privilégient la production marocaine et accompagnent nos industriels vers le marché africain». Et d’ajouter qu’à l’instar de la Turquie, «il est nécessaire de travailler conjointement avec l’État afin de mettre en place plusieurs mécanismes. Bien qu’il en existe déjà certains, il faudra être plus ambitieux en amont pour faire émerger plusieurs fleurons industriels et attirer les géants internationaux qui feront office de locomotive, tant pour un écosystème de sous-traitance que de transfert de savoir-faire et de technologies».
 

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