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Coalition mondiale contre Daech : pourquoi la réunion de Marrakech a été un succès diplomatique et politique

Coalition mondiale contre Daech : pourquoi la réunion de Marrakech a été un succès diplomatique et politique
Ph. Saouri

À plus d’un égard, la réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech, qui a eu lieu la semaine dernière à Marrakech, a été sans conteste un succès diplomatique. Organisée à l'invitation conjointe du ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, et du secrétaire d'État américain Antony Blinken, cette grande manifestation a connu la participation de 79 pays, dont 19 d'Afrique, 8 d'Asie et 9 délégations du monde arabe.

Devant plus de 400 participants, le Maroc a confirmé son rôle en tant qu’acteur majeur de la lutte mondiale contre le terrorisme et en tant que pays pourvoyeur de paix et de stabilité. Le Royaume a pu également mettre en avant son expertise et la pertinence de son approche en la matière. «Cette réunion consacre le rôle avant-gardiste du Maroc dans la prévention et la lutte contre terrorisme international. Le Maroc a conservé une image d’efficacité et d’engagement dans cette lutte universelle pour l’humanité», estime le professeur en droit public à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université Ibn Tofaïl, Azzedine Hanoune.

Le succès de la réunion de Marrakech a été d’autant plus important qu’il a permis au Maroc d’engranger de nouveaux acquis en faveur de sa première cause, son intégrité territoriale. En effet, en marge des travaux liés aux stratégies de lutte contre Daech, on a assisté à un véritable bal diplomatique où plusieurs ministres des Affaires étrangères se sont prononcés clairement, certains pour la première fois, en faveur du plan marocain d'autonomie proposé par le Maroc pour le règlement de la question du Sahara. Parmi les pays qui ont exprimé une nouvelle position sur la question du Sahara marocain, on trouve notamment les Pays-Bas.

Le Royaume des Pays-Bas s'est inscrit de fait dans cette dynamique internationale de soutien au plan marocain d'autonomie en considérant ce plan, présenté en 2007 par le Maroc, comme «une contribution sérieuse et crédible au processus politique mené par l'ONU». Cette nouvelle position a été exprimée dans le communiqué conjoint publié à l'issue des entretiens entre le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, et son homologue néerlandais, Wopke Hoekstra. La Conférence de Marrakech a incarné un autre succès du Royaume pour ce qui est de la question nationale.

Cette question «ne figurait pas formellement à l'ordre du jour de ce rendez-vous, mais elle ne pouvait être ignorée, du fait de la persistance d'un conflit artificiel entretenu par le pays voisin de l'est qui accueille, finance et arme le mouvement séparatiste. Le lien avec la lutte antiterrorisme et ses multiples menées dans la région et dans le continent est structurel», commente l’universitaire Mustapha Sehimi. «Marrakech a été un grand succès», relève le politologue, ajoutant que le fait que «ce grand rendez-vous ait eu lieu en terre d'Afrique – pour la première fois – ne manque ni de sens ni de portée».

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 Sahara marocain : soutien sans précédent au plan d'autonomie

Au cours de la semaine dernière, le paysage politico-diplomatique a été marqué par une déferlante de déclarations diplomatiques d'envergure reconnaissant la primauté et la pertinence du plan marocain d'autonomie. Les déclarations louant la crédibilité et le sérieux du plan d'autonomie ont été exprimées sans réserve par plusieurs chefs de diplomatie, qui ont souligné ou réitéré leur soutien à ce plan comme étant la solution idoine au conflit artificiel autour du Sahara marocain.

La diplomatie marocaine se porte comme un charme. La semaine dernière, les ministres des Affaires étrangères ont été nombreux à se prononcer clairement, certains pour la première fois, en faveur du plan marocain d'autonomie. Ce continuum diplomatique en faveur du plan marocain s'est manifesté à Marrakech à l'occasion de la réunion de la Coalition mondiale sur Daech. Ainsi, parmi les pays qui ont exprimé une nouvelle position sur la question du Sahara marocain, on trouve notamment les Pays-Bas. Le Royaume des Pays-Bas s'est inscrit de fait dans cette dynamique internationale de soutien au plan marocain d'autonomie en considérant ce plan, présenté en 2007 par le Maroc, comme «une contribution sérieuse et crédible au processus politique mené par l'ONU» pour trouver une solution à la question du Sahara.

Cette nouvelle position a été exprimée dans le communiqué conjoint publié à l'issue des entretiens entre le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, et son homologue néerlandais, Wopke Hoekstra. Il en va de même pour Chypre qui, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Ioannis Kasoulides, a exprimé son soutien au plan marocain d'autonomie pour le Sahara en tant que solution de compromis pour le règlement de ce différend. Intervenant lors d’un point de presse conjoint avec M. Bourita, le chef de la diplomatie chypriote a mis l’accent sur l’appui de son pays au principe du respect de l’intégrité territoriale des États et des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, rejetant fermement toutes les tentatives de séparatisme auxquelles fait face le Maroc, mais également Chypre. À son tour, le ministre serbe des Affaires étrangères, Nikola Selakovic, a souligné que son pays considère le plan d'autonomie, sous souveraineté marocaine, comme une solution sérieuse et crédible à la question du Sahara. M. Selakovic a mis en exergue, lors d’un entretien avec son homologue marocain, les efforts diplomatiques et politiques déployés par le Royaume en vue de parvenir à une solution réaliste, pragmatique et durable à la question du Sahara dans un esprit de réalisme et de compromis et conformément aux résolutions des Nations unies.

Le chef de la diplomatie roumaine, Bogdan Aurescu, a de son côté salué les efforts sérieux de Rabat pour trouver une solution au différend sur la question du Sahara marocain, y compris le plan d'autonomie soumis au Conseil de sécurité de l'ONU en 2007. Dans le communiqué conjoint, qui a sanctionné ses entretiens avec M. Bourita, le ministre roumain a réaffirmé le soutien de son pays aux efforts menés sous les auspices exclusifs des Nations unies, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable à la question du Sahara, basée sur le compromis, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.

Quant au chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu, il a réitéré, mercredi à Marrakech, le soutien de son pays à l'intégrité territoriale du Royaume. «Je voudrais réitérer la position de principe de la Turquie en faveur de l'intégrité territoriale et la souveraineté des pays, et réaffirmer le soutien de la Turquie à la souveraineté et à l'intégrité territoriale du Maroc frère», a affirmé M. Cavusoglu lors d'un point de presse conjoint avec M. Bourita. Ce déferlement de positions confortant la primauté du plan d'autonomie marocain s'ajoute au soutien déjà exprimé par Washington, Berlin, Madrid et toute une pléthore de capitales mondiales, arabes et africaines. Cette reconnaissance sans cesse plus nette par la communauté internationale de la primauté de ce plan marocain d’autonomie est annonciatrice du dénouement imminent de ce conflit artificiel autour du Sahara qui n'a que trop duré.

H.O.

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Entretien avec le professeur en droit public à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université Ibn Tofaïl

Azzedine Hanoune : «La nouvelle position des Pays-Bas est significative puisqu'elle survient dans le prolongement des revirements positifs enregistrés au sein de l’UE»

Le Matin : Le Maroc vient d'abriter une importante réunion de la coalition contre Daech. Quelles retombées cela peut-il avoir sur le Maroc, son image et son positionnement dans le monde ?

Azzedine Hanoune : Cette réunion consacre le rôle avant-gardiste du Maroc dans la lutte et la prévention du terrorisme international. Le Maroc a conservé une image d’efficacité et d’engagement dans cette lutte universelle pour l’humanité. L’apport du Maroc a été reconnu à plusieurs occasions et par plusieurs États et institutions internationales. Ainsi, à côté de cet apport opérationnel, le Maroc devient un acteur mondial de cette cause de l’humanité tout entière. En effet, si le monde est de plus en plus submergé par d’autres défis universels, tels que la pandémie de Covid-19 ou le défi climatique, celui que constitue le terrorisme ne devrait pas être relégué au second plan. Les mouvements terroristes ont toujours la capacité de déstabiliser la communauté internationale et de compromettre la paix et la sécurité dans le monde. En plus, le Maroc s’impose en tant que porte-parole de l’Afrique afin d’alerter la communauté internationale sur les risques de l’implantation des mouvements terroristes dans plusieurs régions du continent.

Sur le plan diplomatique, peut-on parler d'un succès qui s'ajoute au palmarès du Maroc ?

Bien entendu, le succès est perceptible à plusieurs niveaux :
• Le choix du Maroc pour accueillir cette réunion de haut niveau est en soi un gage de confiance dans le pays.
• Les positions exprimées par plusieurs responsables de pays membres en faveur de la cause nationale sont également un autre palier dans l’édifice de la consécration de la marocanité du Sahara.
• Le Maroc s’impose en tant que pivot international et continental de la lutte contre Daech. C’est un couronnement des succès opérationnels contre cette organisation.

En marge de cette réunion, on a assisté à un véritable bal diplomatique. Plusieurs ministres des Affaires étrangères ont appuyé les efforts du Maroc pour le règlement de la question du Sahara. Quels sont selon vous les soutiens les plus significatifs à souligner ?

Il y a ceux qui ont réitéré des positions déjà connues et déclarées, comme la Guinée-Conakry ou le Bahreïn. Il y a ceux qui ont tenu à clarifier une position qui, en raison de certains malentendus, a pu sembler ambiguë. C’est le cas de l’Égypte dont le ministre des Affaires étrangères a tenu à clarifier la position de son pays, une position de principe qui a toujours été respectueuse à l’égard de l’intégrité territoriale du Maroc. Si l'on s'en tient à la teneur des positions, celle du Chypre est très significative, dans la mesure où son ministre des AE a mis l’accent sur l’appui de son pays au principe de l’intégrité territoriale des pays, rejetant fermement toutes les tentatives de séparatisme. La position des Pays-Bas est significative également, puisqu’elle intervient dans le prolongement des revirements positifs enregistrés au sein de l’UE.

Le Maroc, acteur clé de la stabilité régionale et pays pourvoyeur de paix. Comment cela peut-il servir la diplomatie marocaine dans son combat contre le séparatisme ?

Il est nécessaire de faire cette jonction conceptuelle entre les risques de séparatisme et ceux de terrorisme et de violence. On ne peut pas être partisan de la paix, de la pérennité des États et de leur stabilité et en même temps soutenir une tentative de sécession, c’est contraire à toute logique. Concrètement, les agissements du polisario montrent très bien la propension de cette entité à glisser vers une certaine forme de terrorisme dans le futur. Ils ont des armes, une idéologique anachronique, rien ne pourrait les empêcher dans l’avenir à commettre des opérations terroristes touchant les civils. C’est à propos de ce risque qu’on devrait sensibiliser les acteurs internationaux.

Propos recueillis par Hicham Oukerzaz

 

 

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