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Conflit Russie-Ukraine : voici les secteurs mondiaux les plus menacés (Coface)

Le conflit russo-ukrainien menace de comprimer davantage les marchés de l'énergie et des matières premières. Aucune région ne sera épargnée par l'inflation importée et les perturbations du commerce international, notamment les pays de l’Afrique du Nord, dont le Maroc, grands importateurs de produits énergétiques et alimentaires, selon une nouvelle étude de Coface. Des secteurs comme l'automobile, les transports ou la chimie sont les plus susceptibles de souffrir, à l'échelle mondiale.

Conflit Russie-Ukraine : voici les secteurs mondiaux les plus menacés (Coface)
Selon Coface, certains secteurs comme l'automobile, les transports ou la chimie sont plus susceptibles de souffrir, à l'échelle mondiale

Le conflit entre la Russie et l'Ukraine a déclenché des turbulences sur les marchés financiers et a considérablement accru l'incertitude quant à la reprise de l'économie mondiale. La hausse des prix des matières premières intensifie la menace d'une inflation élevée et durable, ce qui accroît les risques de stagflation (stagnation de l’activité économique avec hausse des prix). C’est ce qui ressort d’une nouvelle étude fraichement publiée par Coface. En raison de sa dépendance au pétrole et au gaz naturel russes, l'Europe apparaît comme la région la plus exposée aux conséquences de ce conflit. Cependant, «aucune région ne sera épargnée par l'inflation importée et les perturbations du commerce mondial», soulignent les experts de Coface. Les conséquences économiques se feront surtout sentir à travers la hausse des prix des matières premières, qui alimentera les pressions inflationnistes déjà existantes.

Avec l’envolée des prix des matières premières, les importateurs nets de produits énergétiques et alimentaires seront particulièrement touchés, notamment en Afrique du Nord, dont le Maroc. «Comme dans le reste du monde, la distinction entre les gagnants et les perdants de la flambée des prix des matières premières en Afrique sera déterminée par la position de chaque pays en tant qu'importateur ou exportateur net de matières premières», indique l’assureur-crédit. Pour ce qui est des produits énergétiques, suite aux derniers développements, les prix du Brent ont franchi la barre des 100 dollars le baril pour la première fois depuis 2014 (125$/b au moment de la rédaction de l’étude de Coface). Et pour cause, la Russie est le troisième producteur mondial de pétrole et le deuxième pour le gaz naturel. Pour rappel, le Maroc dépend encore très largement de l'importation d'énergies fossiles.

En outre, de nombreuses économies africaines, en particulier en Afrique du Nord, dépendent de la Russie et de l'Ukraine pour les importations alimentaires et le tourisme. En particulier, «les grands importateurs agricoles, tels que l'Afrique du Nord, le Nigeria et l'Afrique du Sud, seront affectés par la hausse des prix». Toujours est-il que la Russie est également le premier exportateur de blé au monde (près de 20% du commerce mondial). De son côté, l'Ukraine est un important producteur de maïs (6e), de blé (7e), de tournesol (1er), et figure parmi les dix premiers producteurs de betteraves à sucre, d'orge, de soja et de colza.

À souligner que pour les céréales, le Maroc importe en quantités variables mais importantes en fonction des récoltes. L'Ukraine et la Russie restent parmi les principaux fournisseurs du Royaume pour le blé tendre.

Croissance et inflation : le coût pour l'Europe

Par ailleurs, la baisse de la demande européenne entravera également le commerce mondial et avec les partenaires de l’Europe. En effet, les économies européennes sont les plus menacées par le conflit entre la Russie et l'Ukraine. Coface estime qu'il y aura au moins 1,5 point de pourcentage d'inflation supplémentaire en 2022, tandis que la croissance du PIB pourrait être réduite d'un point de pourcentage. «Si l'on ajoute à cela une interruption complète de l'approvisionnement en gaz naturel russe, cela pourrait coûter au moins 4 points de PIB, ce qui conduirait la croissance du PIB de l'UE à un niveau proche de zéro - plus probablement en territoire négatif - en 2022», pronostique l’assureur-crédit.

Des secteurs comme l'automobile, les transports ou la chimie sont plus susceptibles de souffrir. Selon Coface, la crise a évidemment un fort impact sur un secteur automobile déjà mis à rude épreuve en raison des pénuries diverses et des prix élevés des matières premières : métaux, semi-conducteurs, cobalt, lithium, magnésium... Certains constructeurs automobiles ont annoncé l'arrêt de leurs usines en Europe tandis que d'autres sites dans le monde prévoient déjà des arrêts de production en raison de la pénurie de puces. En outre, les compagnies aériennes et les sociétés de fret maritime souffriront également de la hausse des prix du carburant, les compagnies aériennes étant les plus menacées.

«Nous nous attendons également à ce que les matières premières pour la pétrochimie soient plus chères, et que la flambée des prix du gaz naturel ait un impact sur les marchés des engrais, et donc sur l'ensemble de l'industrie agroalimentaire», estiment les économistes de Coface.

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