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La situation épidémiologique au Maroc devient de plus en plus préoccupante, surtout avec la hausse des cas positifs à la Covid-19 suite à l’apparition du variant Omicron qui devient plus dominant que Delta, en raison notamment de son taux élevé de transmissibilité. Une situation préoccupante confirmée par professeur Chafik El Kettani, anesthésiste-réanimateur au CHU Ibn Rochd de Casablanca. Il explique, dans ce sens, que la courbe croissante des cas de contamination s’accélère de jour en jour. «Chaque jour, davantage de personnes sont testées positives et certaines d'entre elles nécessiteront une hospitalisation», explique Pr El Ketttani qui dit s’attendre à recevoir de plus en plus de cas critiques ou graves aux services de réanimation, au cours des deux prochaines semaines.
En conséquence, Pr El Kettani n’exclut pas une augmentation de la pression sur les services de réanimation de Casablanca, au cours des trois à quatre prochaines semaines, ce qui pourrait déstabiliser encore une fois le rythme de travail au sein de ces services. «On s’attend à ce que le taux d’occupation des lits dans le service de réanimation du CHU Ibn Rochd augmente dans les prochaines semaines», alerte-t-il. Selon ses prévisions, la probabilité de ne pas disposer de lits vacants pour accueillir les nouveaux patients dans un état critique au sein du service de réanimation reste possible du fait de la longue période d'hospitalisation des cas graves, qui varie de 3 à 4 semaines en réanimation, bien qu’il y ait des patients qui perdent la vie dans les 24 heures ou 48 heures qui suivent leur hospitalisation. Pour pallier cette situation, les préparatifs se poursuivent au niveau de l’hôpital Ibn Rochd pour réserver 4 à 5 nouveaux services qui seront dédiés à la réanimation pour les patients atteints de la Covid-19, et ce en prévision de l'augmentation régulière des patients au cours des deux prochaines semaines.
Concernant les cas admis actuellement au service de réanimation de l’hôpital, le professeur indique que les patients en état grave et critique n’ont, pour la plupart, pas reçu la troisième dose. «Les deux tiers des patients ont des maladies chroniques, comme le diabète, l'insuffisance cardiaque et rénale, leur état de santé nécessite une double prise en charge médicale qui combine le traitement contre la Covid, ainsi que les symptômes associés aux maladies chroniques. À cette catégorie s'ajoute une catégorie de jeunes qui n'ont pas été vaccinés contre la Covid-19», précise Pr El Kettani.
Face à cette situation, l’expert appelle les citoyens à davantage de vigilance, de prudence et au respect des mesures préventives telles que la vaccination complète, la distanciation physique, le port du masque et le lavage fréquent des mains, afin de réduire le nombre de cas positifs graves transférés en réanimation. Cette recommandation intervient compte tenu du manque des ressources humaines et en particulier les médecins et infirmiers spécialisés en réanimation et anesthésie au Maroc. Leur nombre ne permet pas de répondre à tous les besoins des patients, et ce malgré la possibilité de mettre à disposition des lits de réanimation pour les patients. Et cette situation devient encore plus inquiétante étant donné le risque élevé de la contamination chez le personnel médical en contact direct avec les cas Covid.
À noter qu’à date du vendredi 7 janvier, le taux de remplissage des lits de réanimation désignés pour la Covid-19 est de 4,7% au niveau national, tandis que le nombre de cas graves et critiques s’est établi à 249 cas, dont 79 sont sous respiration artificielle et 7 cas intubés. À noter également que la région de Casablanca-Settat enregistre quotidiennement le plus grand nombre de nouveaux cas positifs à la Covid-19.
