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Chaque fois qu’il y a assouplissement des mesures restrictives, on observe une hausse des cas de contamination à la Covid-19. Ce constat qualifié de normal par Dr Tayeb Hamdi, chercheur en politique et systèmes de santé, n’exclut donc pas le risque de voir le nombre d’infections augmenter en France, par exemple, où l’état d’urgence sanitaire a été levé le 31 juillet. «Les rassemblements et la levée des mesures barrières exposent la population à des risques de propagation de la Covid, c’est une certitude», insiste l’expert. La question maintenant est de savoir quel est le degré de ce risque en cas de levée des restrictions. Selon Dr Hamdi, il est important d’évaluer ces risques et d’examiner l’impact que ce soit au niveau de la santé publique, de l’économie ou de la vie en société de manière générale. «Toute décision de lever les restrictions liées à la pandémie doit tenir compte de l’aspect sanitaire, mais aussi des impératifs économiques et sociaux surtout en cette période de crise mondiale», note Dr Hamdi.
Selon lui, le Maroc, qui a bien géré la pandémie depuis son déclenchement, peut agir selon plusieurs scénarios qui sont adaptés à sa situation. Pour le cas du Maroc, Dr Hamdi tient d’abord à réaffirmer que la situation épidémiologique est rassurante. «Nous ne nous attendons pas à une aggravation de la situation épidémiologique sauf peut-être en automne et en hiver notamment suite à la propagation du sous-variant BA.2.75 et la baisse de l’immunité vaccinale. Il faut donc s’attendre à une probable pression sur le système de santé pendant l’hiver prochain», explique l’expert. Cela dit, ajoute-t-il, il va falloir surveiller ce variant qui circule avec acuité dans le monde. De ce fait, Dr Hamdi estime que le Maroc devra continuer à exiger le pass vaccinal ou le test PCR pour l’entrée sur le territoire national. «Mis à part la France, beaucoup de pays dans le monde maintiennent ces mesures sanitaires aux frontières. Le Maroc devra en faire autant pour mieux contrôler la circulation des virus venus de l’extérieur», insiste l’expert.
Merci les personnes vaccinées !Selon lui, le tourisme ne sera pas impacté par cette mesure puisque dans la majorité des pays de provenance des touristes, le pass vaccinal est toujours exigé. Toutefois, il estime que le contrôle sanitaire à l’entrée peut être assoupli, ou carrément levé, pour les Marocains résidant à l’étranger qui souhaitent revenir au Royaume pour les vacances. «Quelle que soit la situation, les Marocains résidant à l'étranger (MRE) devront pouvoir rentrer au pays sans obligation de pass vaccinal ou test PCR. C’est leur droit de voir leurs familles et proches. C’est vrai que le risque existe, mais le côté social et de droit humain l’emporte», estime Dr Hamdi.Pour la sortie du territoire, l’expert en santé publique estime que le Maroc doit garder l’obligation d’avoir un pass vaccinal complet. «C’est une mesure qui va permettre de protéger les citoyens des risques de développer une forme grave de la maladie lors du voyage, mais c’est également pour encourager la vaccination. Selon moi, si l’on vit aujourd’hui presque normalement, rassemblements, retrouvailles, etc. c’est grâce aux personnes vaccinées. Elles ont, en effet, permis au Maroc d’atteindre une immunité populationnelle qui nous permet aujourd’hui, même avec un nombre élevé de cas positifs, de maintenir une situation stable et de limiter les cas graves et la saturation de notre système de santé», se félicite l’expert. C’est un acte pédagogique important, ajoute-t-il, notamment dans un contexte où la vaccination demeure notre seule arme contre la Covid-19.
