Menu
Search
Vendredi 10 Mai 2024
S'abonner
close
Vendredi 10 Mai 2024
Menu
Search
Accueil next Nation

Covid-19 : mariages en baisse, divorces en hausse

Les répercussions de la Covid-19 sur le quotidien des Marocains ne sont pas uniquement d’ordre économique, elles sont aussi sociales. En effet, la pandémie a provoqué une vague de divorces sans précédent, mais surtout un recul historique du nombre des nouveaux mariages. C’est ce que soutient en tout cas, l’Association nationale des jeunes adouls.

Covid-19 : mariages en baisse, divorces en hausse

C’est désormais une évidence. La pandémie de Covid-19 a non seulement impacté l’économie de notre pays, mais elle a également touché de plein fouet la vie sociale et plus précisément le nombre des nouveaux mariages. En effet, le nombre de nouvelles unions conjugales conclues a largement diminué au cours de l’année écoulée par rapport à l’année 2019 (avant la Covid) et c’est Abderrazak Bouita, président de l’Association nationale des jeunes adouls, qui le confirme. Contacté par «Le Matin», il a souligné que les chiffres recueillis par les adouls au cours de l’année écoulée représentent tout de même «un recul historique» du nombre de mariages scellés. Selon M. Bouita, la baisse était prévisible, car les célébrations de mariages ont été interdites durant la période du confinement et même après l’allégement des restrictions, au cours de l'été, les cérémonies devaient respecter un nombre limité d’invités, ce qui a conduit à l’annulation de nombreux mariages ou à leur report. D’autres facteurs pourraient par ailleurs justifier cette baisse, note notre interlocuteur, notamment une conjoncture économique peu favorable ayant conduit à la perte de milliers emplois et par conséquent au report de projets de mariage.

Mais ce qui est encore plus remarquable, note M. Bouita, c’est la hausse du nombre de divorces au cours de l’année 2020. D’après ce professionnel, les statistiques enregistrées au niveau des différents tribunaux du Royaume indiquent une augmentation très importante des cas de divorce pour cause de «discorde» (ce qu’on appelle «chiqaq»). «L’un des tribunaux du Royaume a enregistré 101 cas de divorces en un mois», relève le même responsable qui a attribué cette hausse à plusieurs facteurs, notamment le transfert de la prérogative de déclaration du divorce aux tribunaux, plutôt qu'aux adouls, ce qui a mis fin aux tentatives de réconciliation que menaient auparavant les adouls. À cela s’ajoute l’absence de cadres au niveau des tribunaux dédiés à l’accompagnement des nouveaux couples, surtout les jeunes qui souvent rencontrent de simples difficultés au début de leur vie conjugale, mais finissent rapidement par divorcer.

M. Bouita évoque également le raccourcissement de la procédure de conciliation à cause du nombre important de dossiers à traiter par les tribunaux. Le président de l’Association des adouls déplore par ailleurs le recours de nombreux couples à l’étalage de leurs différends sur les réseaux sociaux, ce qui provoque souvent des tensions et cause des «dégâts irréversibles», conduisant inéluctablement au divorce.

Lisez nos e-Papers