Les dépenses du Trésor continuent de progresser à un rythme soutenu, creusant le déficit budgétaire. Elles se sont, en effet, accrues de 18,4% au terme des deux premiers mois de l'année, s’élevant à plus de 49 milliards de DH, au moment où les recettes ordinaires ont augmenté de 7,2%, atteignant 38,83 milliards. Ce qui s’est traduit par un solde ordinaire négatif de 10,2 milliards après -5,2 milliards un an auparavant et a fait passer le déficit du Trésor à 11,53 milliards (compte tenu d’un solde positif de 13,6 milliards dégagé par les comptes spéciaux du Trésor et les services de l’État gérés de manière autonome), contre un déficit du Trésor de 10,2 milliards à fin février 2021. C’est ce qui ressort des derniers chiffres publiés par la Trésorerie générale du Royaume (TGR).
Dans le détail, les chiffres de la TGR font état d’une nette croissance des droits de douane (13,8%), de la TVA à l’importation (+27,1%), au moment où la taxe intérieure de consommation (TIC) sur les produits énergétiques a reculé de 4,3%, compte tenu de remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux de 3 millions à fin février. La TIC sur les tabacs manufacturés a, quant à elle, bien assuré (+26,9%), ainsi que les autres TIC (+67%).
Recettes IS : Hausse de 6,9%S’agissant des recettes nettes de la fiscalité domestique, elles ont connu une augmentation de 3,1%, compte tenu de remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux supportés par le budget général qui ont dépassé 1,18 milliard. Elles sont soutenues notamment par l’IS dont les recettes se sont appréciées de 6,9%, compte tenu de restitutions de 15 millions à fin février 2022, au moment où l’IR a connu une hausse de 1,4%, avec des restitutions de 30 millions.En revanche, la TVA à l’intérieur a dévissé de 2%, compte tenu des remboursements supportés par le budget général qui ont dépassé 1,11 milliard.Pour ce qui est des droits d’enregistrement et de timbre, ils ont progressé de 9% et les majorations de retard ont bondi de 62,1%. En ce qui concerne les recettes non fiscales, elles ont grimpé de 20,8%.La montée des dépenses est due, quant à elle, notamment au bond (17,6%) des autres dépenses de biens et services (qui regroupent les dépenses de matériel et les charges communes de fonctionnement hors dépenses de compensation) et à une dépense importante (5,4 milliards) en émissions de la compensation, équivalente à un taux de réalisation de près d’un tiers (31,7%).
Elle provient aussi de la nette augmentation (44,3%) des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux. Le montant global des remboursements de TVA à l’intérieur et à l’importation (y compris la part supportée par les collectivités territoriales) s'élève à près de 1,6 milliard contre 1,05 milliard à fin février 2021.Pour les dépenses d’investissement, elles se sont repliées de 2,5%, avec l’augmentation de 3,9% des dépenses des ministères et de la diminution de 4,5% des dépenses des charges communes.