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Le déficit budgétaire dépasserait légèrement les prévisions en 2022

Le déficit budgétaire s'établirait cette année à 73,1 milliards de DH contre une prévision initiale de 72,6 milliards, selon le ministère de l’Économie et des finances qui a publié le rapport d’exécution budgétaire et de cadrage macroéconomique triennal. Cette révision repose sur une actualisation à la progression des recettes, notamment fiscales, qui devrait compenser la progression des charges de la compensation, pour lesquelles des crédits supplémentaires sont ouverts à hauteur de 16 milliards, ainsi que la révision à la hausse des dépenses d'investissement.

Le déficit budgétaire dépasserait légèrement les prévisions en 2022
La prévision du déficit budgétaire en 2022 a été revue à la hausse sur la base des réalisations observées au premier semestre, des données conjoncturelles et des perspectives d'évolution attendues.

Le déficit budgétaire devra être un peu plus lourd que prévu initialement par le gouvernement pour l’année en cours. En effet, sur la base des réalisations observées au terme du premier semestre 2022 et des données conjoncturelles ayant marqué le début de cette année et tenant compte des perspectives d'évolution attendues d'ici la fin de l'année, le déficit budgétaire devrait s'établir à 73,1 milliards de DH contre une prévision initiale de 72,6 milliards, indique le ministère de l’Économie et des finances dans le rapport d’exécution budgétaire et de cadrage macroéconomique triennal qu’il vient de publier en lien avec le projet de loi de Finances 2023.

Cette révision, explique le ministère, repose sur une actualisation à la progression des recettes, notamment fiscales, qui devrait compenser l'augmentation des charges de la compensation, pour lesquelles des crédits supplémentaires sont ouverts à hauteur de 16 milliards, ainsi que la révision à la hausse des dépenses d'investissement. Il s’attend également à une hausse des amortissements de la dette extérieure de plus 1,04 milliard de DH en raison, précise-t-il, de la dépréciation du dirham face au dollar et l'euro en comparaison avec les hypothèses retenues initialement pour la loi de Finances 2022 (LF 2022).

Le rapport indique que l’exécution du Budget 2022 fait ressortir, à fin juin 2022, un déficit budgétaire de près de -18,3 milliards contre -29,3 milliards au titre de la même période de 2021. Cette évolution provient d'une croissance des recettes (+28 milliards) plus importante que celles des dépenses globales (+17 milliards). Les recettes fiscales se sont élevées à près de 136,3 milliards, en hausse de 24,6 milliards (+22%) par rapport à la même période de 2021. Comparés aux prévisions de la LF 2022, ils ont connu un taux de réalisation «prononcé» atteignant 59%. Les recettes non fiscales ont baissé de 1,4 milliard, s’élevant à 11,1 milliards.

Pour les dépenses ordinaires, elles se sont chiffrées à près de 149,3 milliards, soit un taux d'exécution de 55% et une hausse de 13,5% (+17,7 milliards) par rapport à fin juin 2021.

Les dépenses de fonctionnement émises ont totalisé 132,1 milliards, dont 74,2 milliards pour les traitements et salaires qui enregistrent un accroissement de 3,7%. Les dépenses de matériel se sont appréciées de 16,7% (31,5 milliards) et les dépenses des charges communes ont été en hausse de 89,5% (20,8 milliards) en raison du bond de 155,2% des émissions de la compensation (16,1 milliards).

La part du Budget général dans les remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux a augmenté de 32% avec la hausse des remboursements de la TVA à l'intérieur (4,9 milliards contre 3,7 milliards). Les charges en intérêts de la dette ont reculé de 3,6%, s’élevant à 17,2 milliards à fin juin 2022. Cette contraction est due à la baisse des charges en intérêts de la dette intérieure de 3,5% (14,8 milliards) et de celles de la dette extérieure de 4,4% (24 milliards contre 25 milliards). Les dépenses d’investissements ont, quant à elles, atteignent 39,6 milliards en hausse de 7,6 milliards.

Prévisions de croissance : la volatilité reste de mise

Par ailleurs, les prévisions de la croissance continueront à être entourées d’incertitude en lien avec la pluviométrie et le contexte international mouvementé. Pour cette année, le taux de croissance de l'économie nationale serait de 1,5% après une croissance exceptionnelle de 7,9% en 2021. Cette croissance devrait être portée par le maintien de la demande de consommation des administrations publiques impactée par la consommation finale des ménages qui croîtrait de 0,8% en 2022 après une forte hausse de 8,2% en 2021. «Les écarts dus à la révision des prévisions sont presque entièrement attribuables au choc de production agricole lié à la sécheresse que connaît le Maroc cette année», note le ministère. «Les prévisions pour les secteurs secondaire et tertiaire demeurent quasi inchangées alors celle du secteur primaire a été substantiellement révisée, ce qui a induit une révision prononcée du taux de croissance du PIB», ajoute-t-il.

Pour l’année prochaine, l'économie nationale devrait croître de 4,5%. Cette accélération «traduit l'effet de la consolidation de la croissance de la valeur ajoutée non agricole et le rétablissement de la croissance du secteur agricole», soulignent les auteurs du rapport. Ainsi, les activités primaires verraient leur valeur ajoutée augmenter de 12% en lien avec l'hypothèse du rétablissement de la campagne agricole. Les secteurs secondaire et tertiaire consolideraient, quant à eux, leurs taux de croissance et poursuivre leur amélioration pour atteindre respectivement 3,3% et 3,8% en 2023.

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