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Le délai moyen de paiement s’améliore au Maroc mais reste long à 79 jours en 2021 (étude de Coface)

Selon une nouvelle étude menée par Coface en 2021, les délais de paiement contractuels restent longs au Maroc, atteignant en moyenne 79 jours. Ils s’améliorent néanmoins d’environ 14 jours par rapport à 2019 et de 19 jours comparé à 2017. Au niveau sectoriel, la chimie (134 jours), le BTP (95 ) et le service aux entreprises (88) enregistrent les délais les plus élevés. Les retards de paiement restent également très répandus dans le pays puisque près d'une entreprise sur deux fait face à des retards supérieurs à trois mois.

Le délai moyen de paiement s’améliore au Maroc mais reste long à 79 jours en 2021 (étude de Coface)

Coface vient de dévoiler les résultats de son étude sur le comportement de paiement des entreprises au Maroc en 2021. Il en ressort que les délais de paiement contractuels restent longs, atteignant en moyenne 79 jours. Ils s’améliorent néanmoins d’environ 14 jours par rapport à l’enquête conduite en 2019 et de 19 jours comparé à 2017. Rappelons qu’un nouveau projet de loi sur les délais de paiement a été déposé fin 2021 par le ministère de l’Industrie et du Commerce au Secrétariat général du gouvernement. Il propose notamment de nouveaux délais de paiement et des pénalités pécuniaires en cas de retard. En attendant la nouvelle loi, l’étude de Coface montre que le délai moyen dépasse les 90 jours pour 41% des entreprises et 120 jours pour 21%.

Si le délai moyen reste long, celui maximal est encore plus allongé. Ainsi, pour 68% des entreprises, les délais de règlement maximaux auprès des clients sont supérieurs à 90 jours (contre un délai légal maximal de 60 jours). De plus, près d’un tiers des sociétés interrogées a constaté des délais de paiement maximaux supérieurs à 180 jours. «Il s’agit d’une nette amélioration par rapport à 2019, lorsque la proportion avoisinait 50%, mais ces délais de paiement ultra-longs restent très répandus», commente l’assureur-crédit à l’occasion de la publication de cette étude conduite au cours du deuxième trimestre 2021 auprès de 380 entreprises. Par type d’entreprises, les délais constatés ont tendance à se dégrader particulièrement lorsque les entreprises clientes sont des sociétés privées locales (perception de la part d’environ 57% des répondants).

Par ailleurs, le secteur de la chimie enregistre des délais de paiement les plus longs, soit une moyenne de 134 jours (j). Suivent le BTP (95 j), le service aux entreprises (88j), la distribution (82j), et les technologies de l’information et de la communication (79j).
Outre le délai de paiement (délai existant entre la date d’émission de la facture et la date effective de règlement par le client), l’étude de Coface a porté également sur le retard de paiement (période entre la date d’échéance du paiement et la date à laquelle le paiement est effectué par le client).

Près de la moitié des entreprises font face à des retards de paiement supérieurs à trois mois

«À l’image des enquêtes des années précédentes, les retards de paiement restent répandus : environ 45% de l’échantillon indiquent des retards importants, supérieurs à trois mois», précisent les économistes de Coface. Pour 26% des entreprises, les retards dépassent 120 jours. Cette situation résulte surtout de l’impact majeur de la crise liée à la pandémie de Covid-19 qui s’est accompagnée de mesures gouvernementales drastiques ayant entravé l’activité économique (confinement, couvre-feu, fermetures des frontières aux touristes étrangers, fermetures des écoles, de lieux de travail, interdiction de voyager).
Selon l’étude, les retards ont tendance à s’allonger lorsque les clients sont des TPE (la perception de 63% des sondées) ou des PME (58% des répondants). Lorsque la contrepartie est une grande entreprise, près de la moitié (47%) des répondants fait état d’une situation inchangée, et une proportion équivalente, d’une dégradation.

«Cette perception d’une dégradation semble principalement liée au comportement des entreprises privées. En effet, une part significative a perçu une diminution du respect des délais de paiement (59%) par celles-ci», estime l’assureur-crédit. Dans le cas des entreprises multinationales étrangères et des entreprises publiques marocaines, la dégradation observée est moins prononcée (respectivement 30% et 38%).
Par ailleurs, pour plus du quart des entreprises, les factures impayées atteignent des niveaux très élevés, représentant plus de 20% de leur chiffre d’affaires (CA). Cette proportion est en progression de 3 points de pourcentage, une évolution attribuable au plus grand nombre d’impayés auprès des entreprises de petite taille.

En cas de retard de paiement, plus de la moitié (55%) des entreprises estiment que l’accord à l’amiable est le plus efficace pour obtenir le règlement. Celles jugeant les arrêts de livraisons comme plus efficaces ne dépassent pas 20%. En outre, seulement 6% utilisent l’assurance-crédit. L’étude souligne également que la majeure partie des entreprises marocaines (75%) n’appliquent pas de pénalités.

S’agissant de leurs perspectives, les entreprises se montrent prudentes : presque la moitié anticipe une dégradation du climat des affaires et de la conjoncture économique. Un cinquième seulement voit une amélioration à l'avenir. 60% des entreprises déclarent s’attendre à une baisse (21%) ou stabilité (39%) de leur chiffre d’affaires au second semestre 2021. Quelque 39% estiment que ce dernier augmentera.
Ainsi, la moitié des entreprises estiment que les délais et retards de paiement se stabiliseront au cours des six prochains mois, alors qu’un peu plus du tiers estime qu’ils augmenteront. En dépit de cette évolution, les intentions d’investissement concernent 46% des entreprises. Les entreprises optimistes vis-à-vis de la conjoncture sont plus nombreuses à vouloir investir à court terme.

 

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