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Dépistage Covid-19 : les centres publics pris d'assaut, le parcours du combattant pour se faire tester

Plusieurs milliers de tests Covid-19 sont effectués quotidiennement au Maroc. Une grande partie d’entre eux est assurée par les centres de dépistage relevant des hôpitaux. Certes, ces tests sont réalisés gratuitement, mais ils sont loin d’être facilement accessibles. Entre les interminables files d’attente, les délais limités et la petite quantité de tests disponibles, il faut s’armer de patience avant de voir arriver son tour. Témoignages.

Dépistage Covid-19 : les centres publics pris d'assaut, le parcours du combattant pour se faire tester
Le 11 janvier 2022, les centres ont effectué plus de 30.000 tests par jour.

Depuis plusieurs semaines, la propagation du variant Omicron fait exploser les compteurs des contaminations. Résultat : centres de dépistage et laboratoires sont pris d’assaut par les citoyens souhaitant faire le test PCR pour s'assurer s’ils sont porteurs du virus ou non. Si au niveau des laboratoires on peut faire le test plutôt rapidement et avoir le résultat en quelques heures seulement, dans les centres de dépistage gratuit, c’est une autre paire de manches. Se faire tester relève du parcours du combattant. Les tests Covid-19 sont effectués uniquement le matin et ne sont disponibles qu’en quantité limitée.

Certaines personnes sont obligées de faire des aller-retour aux centres de dépistage pendant plusieurs jours avant de pouvoir effectuer le test. «J’ai enfin pu décrocher mon ticket pour pouvoir faire le test aujourd’hui. Je suis cas contact et je viens à l’hôpital depuis deux jours pour me faire dépister. J’arrivais vers 9 h 30 au moment où les agents arrêtaient la distribution des tickets. Aujourd’hui, je suis venue à 7 h 30 et j’ai pu l’avoir. Mais je dois encore patienter quelques heures avant de me faire tester, car de nombreuses personnes sont venues avant moi», confie Halima, une jeune maman croisée devant le centre de dépistage relevant de l’hôpital Moulay Youssef à Casablanca où une centaine de personnes patientaient devant la porte. Cette dernière nous assure, par ailleurs, qu’elle fait le test par obligation et non par choix. «J’ai, certes, peur pour ma santé et celle de mes enfants, mais si j’accepte de subir ce calvaire, c’est surtout pour le travail où un test négatif est exigé pour pouvoir de nouveau se rendre au bureau», témoigne-t-elle. Tout comme Halima, la grande majorité des personnes qui attendent impatiemment de se faire tester ont besoin de savoir si elles sont porteuses ou non du virus pour pouvoir reprendre le travail ou les études. «Dès qu’un élève tousse, le prof lui demande de quitter la classe et d’aller se faire tester.

Nous sommes très nombreux à vouloir faire le test pour pouvoir aller au lycée de nouveau. Nous allons passer le Bac cette année et nous sommes en train de perdre un temps précieux. Malheureusement, le personnel médical nous ignore et nous n’avons d’autre choix que d’attendre», s’énerve un groupe d’élèves du lycée Badr à Casablanca, devant le centre de santé de Hay Hassani. Mais pourquoi est-il si compliqué de se faire tester dans les centres de santé ? D’après Mouad El Mourabit, le coordinateur du Centre national d'opérations d'urgence en Santé publique, cette situation est principalement due à la très forte demande de tests ces derniers jours qui est gérée par le même personnel médical, voire moins puisque certains sont contaminés par la Covid. «Les professionnels de santé qui effectuent les tests et qui se chargent du prélèvement sont aussi ceux qui s’occupent de la prise en charge thérapeutique, de la vaccination et des autres activités de routine au niveau des centres de santé. Durant cette vague Omicron, les cas augmentent, les tests et la vaccination augmentent aussi et les autres activités de soins doivent être maintenues. Il s’agit d’une équation très délicate, sans parler de l’environnement qui est très tendu avec une vague aussi rapide que celle-là», déclare au «Matin», Dr Mourabit. Ce dernier souligne également que les tests augmentent avec la recrudescence des cas symptomatiques. Le 11 janvier 2022, les centres ont effectué plus de 30.000 tests par jour (tests PCR et tests antigéniques rapides). D’après le responsable du ministère de la Santé, ce chiffre va aller crescendo dans les prochains jours.

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