La lutte contre la corruption s’est intensifiée ces derniers mois. Depuis le début de l’année en cours, plusieurs grandes affaires ont éclaté et les personnes impliquées ont été déférées devant la justice. Une nouvelle affaire, qui a éclaté au niveau du ministère de la Santé, vient confirmer l’intensification des efforts de lutte contre le détournement des fonds publics. «Le Bureau national de lutte contre les crimes économiques et financiers, relevant de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), a déféré, mardi, devant le parquet général près la Cour d'appel de Casablanca, 31 individus, dont 18 fonctionnaires du secteur de la santé et 13 chefs d'entreprises et employés, pour leur implication présumée dans le détournement et la dilapidation de fonds publics», a annoncé mardi un communiqué de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN).
Le Bureau national de lutte contre les crimes économiques et financiers avait ouvert une enquête sur ordre du parquet compétent pour des soupçons de fraude dans l'exécution et la passation de marchés publics dans le secteur de la santé ces dernières années, contre d'importants pots-de-vin, d'abus de pouvoir, de corruption et de fourniture de matériel médical et paramédical usagé, outre la complicité de certains employés et ingénieurs des services centraux et régionaux du secteur de la santé dans la divulgation de secrets professionnels au profit de prestataires de services et de chefs d'entreprises privées, précise la DGSN. Selon la même source, les recherches et les investigations menées ont permis la saisie d'importantes sommes d'argent en monnaie nationale chez deux ingénieurs biomédicaux exerçant dans le secteur de la santé, perçues comme pots-de-vin, ajoute le communiqué, soulignant qu'il a été également procédé à l'audit, l'examen et la révision des marchés publics en question et à l'exécution d'ordres judiciaires portant sur la saisie de biens et le gel des fonds soupçonnés provenir de ces actes criminels.
Tous les fonctionnaires publics, employés et chefs d'entreprises impliqués dans la commission de ces actes criminels ont été déférés devant le parquet général près la Cour d'appel de Casablanca, et ce après la fin des démarches procédurales, expertises et audits requis par l'enquête préliminaire dans cette affaire, conclut le communiqué. Une autre affaire avait éclaté la semaine dernière, à Fès cette fois. Le député du parti du Rassemblement national des indépendants (RNI) et président de la commune d’Ouled Tayeb, Rachid El Fayek, avait été placé en détention à la prison de Bourkayz. Interpellé le 22 mars par la Brigade nationale de la police judiciaire, pour son implication présumée dans une affaire de corruption administrative généralisée, l’homme fort du parti de la colombe à Fès est poursuivi par la Cour d’appel de Fès avec 17 autres personnes, dont plusieurs membres de sa famille. Babour Sghir, un autre nom qui défraye la chronique depuis plusieurs semaines. Condamné à 5 années de prison dans une affaire d’escroquerie, le nom du député l'Union constitutionnelle a été de nouveau cité dans une grande affaire d’escroquerie, de falsification de documents bancaires et de corruption. La nouvelle affaire implique de hauts cadres bancaires ainsi qu’un notaire, tous accusés d’avoir facilité le processus de fraude contre une institution bancaire. En prison actuellement, le nom de Babour Sghir est cité dans plusieurs affaires d’escroquerie. Le montant des sommes concernées dépasse les 600 millions de dirhams, selon la presse nationale.
